L’Évangile sur (et dans) le terrain

Le Vanuatu est un archipel d’îles dans le Pacifique Sud et le foyer du Gud Nius Yunivesiti Felosip (GNYF), notre mouvement IFES. La plupart de notre pays est encore peuplé par de petites communautés pratiquant l’agriculture de subsistance, dont seule une infime partie est impliquée dans l’éducation tertiaire (< 1 %). De nombreux étudiants viennent à l’université après avoir grandi à l’église toute leur vie, sans pour autant savoir exactement comment écouter attentivement la Parole de Dieu et parfois sans savoir précisément qui est Jésus ou pourquoi notre amour, notre confiance et notre connaissance de lui sont vitaux. Même au niveau tertiaire, nos étudiants n’apprécient pas vraiment de longues interactions avec des textes écrits et préfèrent écouter et parler de ce qui compte.

Nous voulions consacrer une année à partager intentionnellement l’Évangile avec nos amis et camarades sur le campus par des moyens qui correspondent au caractère relationnel des îles et à la forte préférence d’apprentissage par l’oral, ainsi qu’à aider les gens à dialoguer avec Jésus en perçant le « bruit de fond de l’église ». Nous avons choisi une version mélanésienne de « Marc, l’enquête » (un projet de distribution de l’Évangile bien accueilli) appelé « ?Huia Jisas? », c’est-à-dire « Qui est Jésus ? ». S’il se focalisait principalement sur le partage d’histoires issues de Marc entre étudiants, nous avons aussi organisé plusieurs événements publics clés pour mettre en contact nos réseaux avec la communauté universitaire plus large « à la Vanuatu ».

L’une des manières traditionnelles de transmettre la connaissance au Vanuatu s’appelle le sandroing (ou bwatiuli dans la langue raga de l’Île de Pentecôte). Elle comprend le fait de dessiner des motifs sur le sol avec un doigt pour laisser des messages, partager des informations ou transmettre des histoires importantes. Notre idée a consisté à utiliser cette forme d’art local pour véhiculer les histoires de l’Évangile que nous voulions que nos amis et camarades entendent. Nous avons contacté un expert local du bwatiuli, l’oncle Edgar, pour développer quatre nouveaux motifs qui reflétaient quatre thèmes de ces récits évangéliques : le péché, le pardon, la réconciliation et le règne.

Après quelques semaines passées à lire et discuter des récits de Marc avec l’oncle Edgar, nous avons présenté ces nouveaux motifs lors d’un événement spécial à notre campus universitaire régional. Notre équipier et nos étudiants ont raconté quatre histoires clés de Marc, puis l’oncle Edgar nous a présenté une histoire et un chant de style traditionnel qu’il avait composés. Cela décrivait deux personnes (représentant Dieu et nous) dans une relation qui s’était brisée, mais qui avaient été réconciliées. Pendant qu’il jouait de la flûte en bambou et partageait chaque partie de l’histoire, il dessinait soigneusement les arcs et formes complexes représentant les personnages et les concepts qui étaient en train d’être contés.

À notre connaissance (ou celle de l’oncle Edgar), c’est la première fois que le sandroing a été utilisé en collaboration avec les Écritures et pour les partager. Il est enthousiasme quant au fait d’amener ces histoires et motifs à son église afin que le Vanuatu puisse entendre (et voir) la bonne nouvelle de Jésus établie dans ses cœurs et gravée dans sa terre.

[L’oncle Edgar partageant l’épisode de la « réconciliation » de son kastom storian (histoire traditionnelle), façonnée par l’Évangile. C/P Arima Fae]

[L’oncle Edgar partageant l’épisode de la « réconciliation » de son kastom storian (histoire traditionnelle), façonnée par l’Évangile. C/P Arima Fae]

 [Le motif achevé de la « réconciliation ». C/P Arima Fae]

[Le motif achevé de la « réconciliation ». C/P Arima Fae]