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Relier l’interaction avec les Écritures et la prière

En décembre 2019, le réseau mondial des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures s’est rassemblé, soit 14 personnes issues de différentes régions de l’IFES. Pendant cette réunion, nous avons eu un groupe de travail sur l’interaction avec les Écritures et la prière avec les participantes suivantes :Eu Pui Chong (EP, Malaisie), Irena Huseva (IH, Ukraine), Heledd Job (HJ, Europe) et Sabine Kalthoff.

Nous vous invitons à commencer par lire le résumé de nos découvertes.

L’entretien qui suit avec les participants du groupe de travail donne vie à certains aspects de cette vue d’ensemble :
Pouvez-vous citer l’une des nouvelles choses que vous avez apprises grâce à ce groupe de travail à propos du lien entre l’interaction avec les Écritures et la prière ?
(EP) Souvent, on étudie un passage puis on prie les uns pour les autres en « laissant de côté ce que l’on vient de découvrir », au lieu de laisser le passage guider nos besoins vis-à-vis de la prière, ou en façonner le contenu.

(IH) L’importance d’être dans une attitude de prière lorsqu’on étudie les Écritures. Pour moi, cela ne revient pas uniquement à adopter une posture physique, mais à faire silence devant lui, à placer ma main dans la sienne, et à le laisser me guider et marcher avec moi tout au long de ce moment. En d’autres termes, être dans une attitude de prière signifie être en prière avant, pendant et après mon étude biblique.

(HJ) J’ai pris davantage conscience du fait que, lorsque j’étudie les Écritures seule ou avec d’autres, Dieu est présent avec moi à ce moment même. Cette phrase m’est restée en tête : « L’auteur est dans cette pièce. »

En réfléchissant à ce lien, qu’est-ce qui vous encourage et vous met au défi ?
(EP) En particulier le fait que la prière sacerdotale du Seigneur s’est révélée être inestimable. Prier pour ma nation et le monde était difficile dans cette période à cause de ce que je voyais comme un cycle d’abus de pouvoir et de corruption sans fin. Le fait de laisser les paroles de cette prière biblique me conduire m’a réconfortée. Cela me met également au défi de ne pas abandonner la prière, de voir comment Dieu agit et de ne pas insister pour qu’il règle les problèmes à ma façon ou selon mon timing.

(HJ) Ce lien m’encourage quand je tombe sur des passages que je trouve difficiles. Pendant que je lis et lutte, je peux m’arrêter et demander l’aide de Dieu. Je peux lui demander: « Qu’est-ce que tu veux dire ? Que veux-tu que je comprenne ici ? Qu’est-ce que je devrais en faire ? » Et je sais que, lorsque je prie, l’Esprit à l’origine de la rédaction de ces paroles est présent avec moi, prêt à me répondre.

Pouvez-vous nous parler d’une mesure que vous avez prise, ou que vous aimeriez prendre, pour renforcer l’intégration de l’étude des Écritures et de la prière dans votre vie et/ou ministère ?
(IH) Pendant des années, j’ai étudié la Bible en examinant le passage, en posant des questions et en essayant d’en saisir le message principal. C’est seulement après l’avoir trouvé que nous nous demandions ce qu’il nous disait. J’utilise toujours cette approche, mais j’essaie d’être dans une attitude de prière durant l’entièreté de l’étude biblique, en laissant l’Écriture me parler non à la fin uniquement, mais quand je suis au cœur du processus. Je crois que l’Esprit Saint peut utiliser non seulement le message principal du passage, mais aussi toutes les parties qu’il comprend afin de toucher notre âme.

(HJ) Dans mes cultes personnels, j’essaie maintenant d’être plus intentionnelle en répondant par mes prières à ce que j’ai lu. En ce moment, je lis les Psaumes. J’essaie de partir des mots du psalmiste, de prendre ces paroles et ces pensées et de me les approprier. Puis, à la fin de la journée, je reviens sur le même psaume et réfléchis en prière à la façon dont ce que Dieu m’a dit le matin m’a soutenue et dirigée dans la journée.

Complétez la phrase suivante : « Le cadeau de l’interaction avec les Écritures et la prière, c’est… »
« … à découvrir et savourer. » (EP)
« … d’être émerveillé devant la personne de Dieu, devant ce que je suis et devant son amour sans limite. » (IH)
« … que, lorsque Dieu parle, il ne se contente pas de nous donner des informations ; il nous invite dans un dialogue. » (HJ)

Relier les Écritures et la prière en pratique

_Se préparer à écouter la Parole. La plupart d’entre nous n’arrivent pas à s’arrêter et à écouter Dieu. Nous nous asseyons et ouvrons la Bible pour la lire, mais nos pensées sont encore ailleurs, occupées par un tas d’autres choses. Nous lisons un passage sans pouvoir dire de quoi il parlait ensuite. On peut lire sans entendre. Je sais que j’ai besoin de me préparer à écouter Dieu. J’ai besoin d’aide pour être disponible pour lui et sa Parole. Ce qui m’aide le plus, c’est la prière silencieuse.
Et vous, comment vous préparez-vous pour entendre la Parole individuellement et en groupe ? La prière nous aide à nous mettre dans une posture relationnelle et à prendre conscience de la présence de Dieu.

_Prier la Parole – La Parole de Dieu nous enseigne sur la manière de prier: On peut se laisser inspirer et conduire par les prières de l’Écriture dans les temps de prière collectifs et individuels. Cette vidéo (en anglais), basée sur la prière sacerdotale du Seigneur, montre à quoi cela peut ressembler. Cet article donne d’autres exemples de la façon dont la Parole de Dieu peut façonner nos prières.

_Apprendre à se lamenter en se basant sur Jérémie: Après le début de la pandémie, la région de l’Amérique latine a offert une session en ligne portant sur le thème de la lamentation. Pour le suivi, une ressource contenant trois études bibliques sur le livre de Jérémie a été développée. Elle donne des exemples de lamentation, aide à réfléchir à ce sujet et nous invite à prier Dieu de cette manière.

_Les retraites consistent à relier nos vies avec la réalité de Dieu et sa Parole dans la prière. Ces moments sont une invitation à nous retirer des occupations du quotidien pour entrer dans un temps d’attente et d’écoute en lui remettant nos vies et nos circonstances, en écoutant sa Parole, et en donnant à l’Esprit, dans la prière, l’espace pour nous parler. Vous trouverez du matériel pour des retraites personnelles ou en groupe ici. Ce témoignage permet de voir combien le fait de mettre du temps à part est précieux.

Il y a encore tant à découvrir… Ce résumé en image pourrait peut-être vous servir de feuille de route. N’hésitez pas à nous écrire pour partager votre expérience d’interaction avec les Écritures (dans votre vie, mais aussi dans le cadre communautaire, à des camps ou des conférences). Nous nous ferions une joie de vous lire à notre tour.

Sabine Kalthoff,
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures
sabine.kalthoff@ifesworld.org

Mon psaume : « J’ai lu le Livre »

Guinée, juillet 2017. Une formation a lieu sur l’interaction avec les Ecritures. Après avoir réfléchi sur nos motivations et convictions concernant la Parole de Dieu, chaque participant a écrit son propre psaume. Après 30 minutes de rédaction, nous nous sommes rassemblés et chacun(e) a lu son psaume. C’était un moment fort d’adoration de notre Dieu. Après avoir entendu tous les psaumes, nous avons fait part de notre expérience. Voici quelques réactions : « Cela mène à un esprit de prière. » « Avec chaque personne, j’espérais que cela n’allait jamais se terminer. » « C’est comme si on était en relation directe avec Dieu. »

Lisez un de ces psaumes, écrit par Axel Aurenche Gbelia, un étudiant de Côte d’Ivoire :

J’ai lu des livres
J’ai été civilisé
J’ai lu des livres
J’essaie encore même de me cultiver

Mais j’ai lu le Livre
L’artisanal de Dieu
Son album, Son manuscrit
Qui transcende le préhistorique jusqu’à l’avenir

J’ai lu le Livre
L’écriture et le graphisme céleste
L’histoire des expériences de Dieu d’avec l’homme
Et des hommes d’avec Dieu

J’ai lu le Livre
Je sais maintenant d’où je viens
Qui Dieu dit que je suis
Qui je suis et où je vais

J’ai lu le Livre
La brochure, la publication de Dieu
Mes déserts se refleurissent
Mes larmes se réjouissent

J’ai lu le Livre
L’édit et la sculpture de Dieu
Je peux pleurer de joie
Et même rire dans le malheur

Je sais qui Il est
Lui, le glossateur et le Dieu des lettres
Lui, l’historien des âges et le littérateur suprême

J’ai lu le Livre
J’ai lu Son Livre
Plus que formé
Plus qu’instruit
Plus qu’enseigné
Plus que convaincu
Je suis transformé pour la vie.

« SELAH »

Attention. Pause. S’arrêter et écouter. Souligner ce qui vient d’être dit. Dans les Psaumes, « selah » est une pause entre deux différentes parties des Psaumes. Bien que son sens soit vague, il pourrait venir de l’hébreu « salah » qui signifie « suspendre » ou « peser ». Dans le contexte de notre écoute de la Parole, cela signifie l’espace que nous accordons à la Parole pour nous étudier ! Nous employons le terme « selah » pour dire que nous prenons un temps de 10 à 15 minutes pour nous tenir dans la présence de Dieu à affectionner sa Parole et permettre à sa Parole d’examiner notre vie.

A chaque congrès étudiant en Asie de l’Est, nous commençons délibérément notre journée par un selah. Nous nous souvenons des expressions clés qui ont été dites (soit dans le silence soit lorsque le directeur spirituel s’arrête sur ces expressions). Avec ces expressions à l’esprit, nous nous attardons dans la présence de Dieu, en créant un espace pour que Dieu imprègne sa Parole en nous et que nous pesions notre réponse envers lui. Parfois, une question d’examen de conscience s’ajoute à ce moment de selah.

Il est extraordinaire de voir comment le silence et la solitude commencent à faire leur effet ! Il est émouvant de voir comment le Saint-Esprit touche nos cœurs par la Parole que nous venons d’entendre et demande une réponse. Les étudiants trouvent que cette pause porte leur attention sur ce que Dieu fait dans leur vie ; quelque chose qui peut facilement passer à la trappe dans les occupations de leur vie quotidienne.

Au fil des ans, cette pratique a pris de l’ampleur dans toute la région. A l’occasion d’une retraite de responsables étudiants à Singapour (2014), Dieu a utilisé ce temps de selah pour briser leurs cœurs. Ensemble ils ont été convaincus de leurs péchés et ils ont écouté ce que Dieu voulait réellement faire à travers leur groupe étudiant.

Dans un groupe universitaire en Malaisie, la coordinatrice de la prière débute la réunion de prière hebdomadaire par un selah. Elle invite les étudiants à bien réfléchir à ce que Dieu a dit dans leur vie au cours de la semaine, en accordant du temps pour que les personnes soient individuellement examinées par Dieu et sa Parole. Cela a permis à beaucoup d’étudiants d’être beaucoup plus intentionnels dans leur vie.

Plusieurs groupes des campus terminent leur temps d’interaction avec les Écritures par quelques minutes de solitude pour affectionner la parole de Dieu.

Voici quelques-unes des répercussions que l’on a pu voir dans nos mouvements en Asie de l’Est : « La Parole et ses exigences sont devenues plus claires pour moi » ; « la Parole de Dieu m’a convaincu de péchés » ; « j’ai abandonné à Dieu  les choses que je retenais» ; « je me sens réconforté et libéré du poids de ma culpabilité et la honte qui m’écrasait» ; « j’ai tenu l’engagement fait il y a cinq ans dans un selah et je change maintenant de travail parce que c’est là où Dieu me conduit ».

Allons-y. Que la Parole de Dieu nous étudie !

Annette Arulrajah (anet195(at)yahoo.com)
Secrétaire régionale associée pour l’Asie de l‘Est

Qu’est-ce que l’Interaction avec les Écritures ?

Cette question en apparence simple mérite réflexion. Est-ce que l’Interaction avec les Écritures, ça veut dire lire ma Bible ?

L’IFES a commencé à employer le terme « Interaction avec les Écritures » (en anglais « Scripture Engagement ») dans la vision Pierres vivantes 2020. Cette terminologie me semble utile car elle nous invite à adopter une vision relationnelle et plus large de la place que nous donnons à la Bible dans notre vie.

_L’Interaction avec les Écritures implique d’étudier la Bible. Mais c’est plus que cela : c’est aussi aimer, vivre et partager la Parole de Dieu.

_L’interaction avec les Écritures implique de prendre spécifiquement du temps pour nous confronter à la Parole de Dieu, dans un endroit précis. Mais c’est plus que cela encore : l’Interaction avec les Écritures n’est pas seulement une activité. C’est un mode de vie.

_L’interaction avec les Écritures nous aide à progresser dans notre connaissance de Dieu et du monde. Mais c’est même plus que cela encore : c’est faire une rencontre transformatrice avec le Dieu vivant.

Au cœur de l’Interaction avec les Écritures, il y a une relation. L’Interaction avec les Écritures, c’est interagir avec le Dieu vivant, à travers sa Parole écrite. Les textes de la Bible ne sont pas seulement des objets d’étude ; ils sont une  chambre dans laquelle nous entrons pour rencontrer Jésus (voir Jean 5:39-40). Ainsi, la Parole de Dieu nous amène dans la présence de Dieu lui-même, nous invitant à le connaître et à lui faire confiance, à recevoir sa grâce,  à jouir de la relation avec Dieu , et à renouveler notre engagement vis-à-vis de lui.

L’Interaction avec les Écritures implique d’écouter Dieu et de lui répondre. Nous savons tant de choses, mais nous avons du mal à les incarner dans notre vie. Beaucoup d’entre nous ont une grosse tête, mais de petits pieds. Pourtant, notre réponse est essentielle. La Parole de Dieu ne nous a pas été donnée pour faire de nous des élèves brillants, mais des amoureux et des disciples de Jésus qui incarnent son Évangile dans un monde perdu et brisé.

L’Interaction avec les Écritures n’est donc pas effective tant qu’elle ne se traduit pas dans la vie quotidienne : dans nos paroles et actions (voir Matthieu 7:24-27). Cela ne se produira que si nous sommes disposés à obéir et capables d’interagir avec les Écritures de manière pertinente dans notre contexte. Interagir avec les Écritures, avec Dieu et avec le monde qui nous entoure, tout cela doit aller de pair.

Qui est l’acteur principal dans l’Interaction avec les Écritures ? Est-ce nous, qui ouvrons notre Bible et qui l’étudions ? Non. C’est Dieu. Lorsque nous nous mettons à explorer la Parole, nous comprenons assez vite qu’en réalité, nous sommes explorés par la Parole. Dieu se sert de sa Parole pour entrer en contact avec nous par l’intermédiaire de son Esprit Saint. Ainsi, nous nous présentons à lui l’esprit ouvert, prêts à écouter, à nous laisser transformer et à prendre notre place en tant que participants actifs dans l’histoire de Dieu au sein de ce monde.

La Bible mentionne plusieurs interactions possibles par rapport à la Parole de Dieu : louer, honorer, écouter, méditer, prendre à cœur, se souvenir, manger, étudier, comprendre, accepter, recevoir, faire confiance, agir, obéir, enseigner, chanter, proclamer… et bien plus encore. L’Interaction avec les Écritures, c’est tout cela à la fois. Cette vidéo (en anglais) se penche sur l’un de ces verbes : manger la Parole de Dieu.

Qu’est-ce que l’Interaction avec les Écritures ? Pourquoi ne pas prendre le temps de discuter de cette question avec vos groupes étudiants et vos équipiers ? Cela en vaut la peine !

Sabine Kalthoff

Une drôle de conversation

Imaginez une conversation où une personne livre son cœur et ses pensées sans susciter de réaction de la part de son interlocuteur. Ce serait très étrange. Pourtant, c’est parfois comme cela que nous nous comportons avec Dieu.

Si la Bible est la Parole que Dieu nous adresse, quelle est notre réponse ? Si c’est ce que Dieu nous dit, que lui répondons-nous ? L’interaction avec la Bible implique d’entendre et de répondre à la Parole de Dieu. Parfois, le but de nos études bibliques semble principalement être de recueillir des informations. Chaque fois, nous en ajoutons un peu plus à notre base de connaissances. C’est très bien, mais ce n’est pas une réponse adéquate à la voix du Dieu vivant.

Quel genre de réponse demande ce passage des Écritures ?

Cette question vaut la peine d’être posée à chaque étude biblique. Il peut s’agir d’un acte de bonté, d’aller se réconcilier avec quelqu’un, ou d’un autre pas d’obéissance et de foi. Pourtant, tous les passages de la Bible ne nous appellent pas à l’action. La réponse la plus appropriée pourrait alors être d’adorer et de louer Dieu pour qui il est ou de recevoir tout à nouveau son amour et sa grâce.

Comment pouvons-nous aider les étudiants à répondre à la Parole de Dieu à travers leur vie ?

Inclure un temps de réponse à nos études bibliques pourrait être une première étape. Cela implique davantage que de discuter des applications possibles d’un passage biblique. En fonction du passage, un temps de réponse pourrait consister à prendre du temps pour adorer Dieu ensemble, réfléchir en silence, prier ensemble, entreprendre quelque chose en groupe, etc. J’ai souvent constaté que les sujets de prière qui étaient partagés à la fin des études bibliques n’avaient pas de rapport avec le passage étudié. Drôle de conversation. Nous pouvons changer cela en introduisant un temps de prière à l’aide de la question : Comment pouvons-nous prier pour vous à la lumière de ce passage biblique ? Lorsque nous prions la Parole de Dieu en retour, nous lui laissons la possibilité de nous façonner. La Parole de Dieu déploiera sa puissance dans notre vie si nous lui répondons, en paroles et en actes. Nous sommes non seulement appelés à être des auditeurs attentifs de la Parole, mais à la mettre en pratique. Comme le dit Jacques : « Mettez en pratique la parole et ne vous contentez pas de l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. » (Jacques 1:22). L’interaction avec les Écritures est incomplète si la Parole de Dieu ne se traduit pas dans notre vie.

Sabine Kalthoff