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Développer la lecture biblique quotidienne contextualisée en Asie centrale

En tant qu’étudiant, j’ai grandi dans ma foi en développant l’habitude d’étudier la Bible tous les jours.

Au Royaume-Uni, je n’avais aucun problème pour accéder à des ressources adaptées à ma situation, qui m’aidaient à comprendre ce que le texte disait et à considérer ce que cela signifiait pour moi en tant que jeune homme.

Vieilles traductions, matériel étranger

J’ai travaillé avec les mouvements de l’IFES d’Asie centrale pendant vingt ans. Bien que j’encourage toujours les étudiants à grandir dans leur foi en étudiant la Bible par eux-mêmes, il n’y a presque rien de disponible en russe pour les y aider. De plus, la version de la Bible la plus utilisée, la traduction synodale russe (TSR) a elle-même été traduite en 1867 à partir d’une langue poétique et encore plus ancienne de l’Église slave ! Et même si Biblica a produit une nouvelle traduction en russe, beaucoup d’églises utilisent encore la TSR.

Le fait d’utiliser du matériel étranger peut se révéler problématique, car les questions d’étude biblique se focalisent sur des mots particuliers qui n’ont pas de sens quand on lit une traduction de la Bible en russe. De plus, ces ressources reflètent parfois des manières de penser ou des problématiques culturelles qui sont étrangères aux étudiants d’Asie centrale.

Il nous fallait écrire nos propres questions qui aideraient les étudiants à interagir avec la Bible en utilisant la TSR (mais qui fonctionneraient aussi avec une traduction plus récente). Ces questions reflèteraient leur niveau de compréhension et seraient attentives aux problématiques qui les préoccupent (tout en cherchant à corriger certaines erreurs théologiques communes).

Le confinement de la Covid-19 a donné l’impulsion finale :

Nous avons préparé des questions d’étude biblique et les avons postées quotidiennement sur la chaîne Telegram de notre église. Bien qu’ayant été rédigées avec les étudiants à l’esprit, elles sont utiles et appréciées par des gens de 14 à 65 ans et plus, ainsi que par de plus jeunes adolescents, des couples et des groupes de maison.

L’expérience a montré que, en plus de fournir des questions pour l’observation, l’interprétation et l’application du texte, il nous fallait aussi fournir une courte explication, ou réflexion, qui résumait ses points clés.

Après la Covid-19, nous avons décidé de publier des livrets avec ce contenu, encourageant les étudiants (et les autres) à avoir un temps calme sans téléphone. Chaque livret contient les études bibliques quotidiennes pour un livre de la Bible. À ce jour, nous en avons distribué environ 250 copies et nous sommes encouragés par les témoignages de lecteurs qui ont été vraiment touchés par la Parole de Dieu. Pour la plupart, il s’agit en fait de chrétiens de longue date (y compris ceux dans le ministère chrétien !) qui ont compris des parties de l’Écriture plus en profondeur. Souvent, les gens ont déclaré : « J’ai lu ceci tant de fois auparavant, mais sans jamais voir cela. » Nous espérons voir plus de chrétiens utiliser ces livrets pour des temps calmes journaliers et nous nous réjouissons de chaque histoire où quelqu’un a été touché en étudiant la Parole de Dieu.

Paul
Ancien secrétaire général d’un mouvement national eurasien

Relier l’interaction avec les Écritures et la prière

En décembre 2019, le réseau mondial des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures s’est rassemblé, soit 14 personnes issues de différentes régions de l’IFES. Pendant cette réunion, nous avons eu un groupe de travail sur l’interaction avec les Écritures et la prière avec les participantes suivantes :Eu Pui Chong (EP, Malaisie), Irena Huseva (IH, Ukraine), Heledd Job (HJ, Europe) et Sabine Kalthoff.

Nous vous invitons à commencer par lire le résumé de nos découvertes.

L’entretien qui suit avec les participants du groupe de travail donne vie à certains aspects de cette vue d’ensemble :
Pouvez-vous citer l’une des nouvelles choses que vous avez apprises grâce à ce groupe de travail à propos du lien entre l’interaction avec les Écritures et la prière ?
(EP) Souvent, on étudie un passage puis on prie les uns pour les autres en « laissant de côté ce que l’on vient de découvrir », au lieu de laisser le passage guider nos besoins vis-à-vis de la prière, ou en façonner le contenu.

(IH) L’importance d’être dans une attitude de prière lorsqu’on étudie les Écritures. Pour moi, cela ne revient pas uniquement à adopter une posture physique, mais à faire silence devant lui, à placer ma main dans la sienne, et à le laisser me guider et marcher avec moi tout au long de ce moment. En d’autres termes, être dans une attitude de prière signifie être en prière avant, pendant et après mon étude biblique.

(HJ) J’ai pris davantage conscience du fait que, lorsque j’étudie les Écritures seule ou avec d’autres, Dieu est présent avec moi à ce moment même. Cette phrase m’est restée en tête : « L’auteur est dans cette pièce. »

En réfléchissant à ce lien, qu’est-ce qui vous encourage et vous met au défi ?
(EP) En particulier le fait que la prière sacerdotale du Seigneur s’est révélée être inestimable. Prier pour ma nation et le monde était difficile dans cette période à cause de ce que je voyais comme un cycle d’abus de pouvoir et de corruption sans fin. Le fait de laisser les paroles de cette prière biblique me conduire m’a réconfortée. Cela me met également au défi de ne pas abandonner la prière, de voir comment Dieu agit et de ne pas insister pour qu’il règle les problèmes à ma façon ou selon mon timing.

(HJ) Ce lien m’encourage quand je tombe sur des passages que je trouve difficiles. Pendant que je lis et lutte, je peux m’arrêter et demander l’aide de Dieu. Je peux lui demander: « Qu’est-ce que tu veux dire ? Que veux-tu que je comprenne ici ? Qu’est-ce que je devrais en faire ? » Et je sais que, lorsque je prie, l’Esprit à l’origine de la rédaction de ces paroles est présent avec moi, prêt à me répondre.

Pouvez-vous nous parler d’une mesure que vous avez prise, ou que vous aimeriez prendre, pour renforcer l’intégration de l’étude des Écritures et de la prière dans votre vie et/ou ministère ?
(IH) Pendant des années, j’ai étudié la Bible en examinant le passage, en posant des questions et en essayant d’en saisir le message principal. C’est seulement après l’avoir trouvé que nous nous demandions ce qu’il nous disait. J’utilise toujours cette approche, mais j’essaie d’être dans une attitude de prière durant l’entièreté de l’étude biblique, en laissant l’Écriture me parler non à la fin uniquement, mais quand je suis au cœur du processus. Je crois que l’Esprit Saint peut utiliser non seulement le message principal du passage, mais aussi toutes les parties qu’il comprend afin de toucher notre âme.

(HJ) Dans mes cultes personnels, j’essaie maintenant d’être plus intentionnelle en répondant par mes prières à ce que j’ai lu. En ce moment, je lis les Psaumes. J’essaie de partir des mots du psalmiste, de prendre ces paroles et ces pensées et de me les approprier. Puis, à la fin de la journée, je reviens sur le même psaume et réfléchis en prière à la façon dont ce que Dieu m’a dit le matin m’a soutenue et dirigée dans la journée.

Complétez la phrase suivante : « Le cadeau de l’interaction avec les Écritures et la prière, c’est… »
« … à découvrir et savourer. » (EP)
« … d’être émerveillé devant la personne de Dieu, devant ce que je suis et devant son amour sans limite. » (IH)
« … que, lorsque Dieu parle, il ne se contente pas de nous donner des informations ; il nous invite dans un dialogue. » (HJ)

Relier les Écritures et la prière en pratique

_Se préparer à écouter la Parole. La plupart d’entre nous n’arrivent pas à s’arrêter et à écouter Dieu. Nous nous asseyons et ouvrons la Bible pour la lire, mais nos pensées sont encore ailleurs, occupées par un tas d’autres choses. Nous lisons un passage sans pouvoir dire de quoi il parlait ensuite. On peut lire sans entendre. Je sais que j’ai besoin de me préparer à écouter Dieu. J’ai besoin d’aide pour être disponible pour lui et sa Parole. Ce qui m’aide le plus, c’est la prière silencieuse.
Et vous, comment vous préparez-vous pour entendre la Parole individuellement et en groupe ? La prière nous aide à nous mettre dans une posture relationnelle et à prendre conscience de la présence de Dieu.

_Prier la Parole – La Parole de Dieu nous enseigne sur la manière de prier: On peut se laisser inspirer et conduire par les prières de l’Écriture dans les temps de prière collectifs et individuels. Cette vidéo (en anglais), basée sur la prière sacerdotale du Seigneur, montre à quoi cela peut ressembler. Cet article donne d’autres exemples de la façon dont la Parole de Dieu peut façonner nos prières.

_Apprendre à se lamenter en se basant sur Jérémie: Après le début de la pandémie, la région de l’Amérique latine a offert une session en ligne portant sur le thème de la lamentation. Pour le suivi, une ressource contenant trois études bibliques sur le livre de Jérémie a été développée. Elle donne des exemples de lamentation, aide à réfléchir à ce sujet et nous invite à prier Dieu de cette manière.

_Les retraites consistent à relier nos vies avec la réalité de Dieu et sa Parole dans la prière. Ces moments sont une invitation à nous retirer des occupations du quotidien pour entrer dans un temps d’attente et d’écoute en lui remettant nos vies et nos circonstances, en écoutant sa Parole, et en donnant à l’Esprit, dans la prière, l’espace pour nous parler. Vous trouverez du matériel pour des retraites personnelles ou en groupe ici. Ce témoignage permet de voir combien le fait de mettre du temps à part est précieux.

Il y a encore tant à découvrir… Ce résumé en image pourrait peut-être vous servir de feuille de route. N’hésitez pas à nous écrire pour partager votre expérience d’interaction avec les Écritures (dans votre vie, mais aussi dans le cadre communautaire, à des camps ou des conférences). Nous nous ferions une joie de vous lire à notre tour.

Sabine Kalthoff,
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures
sabine.kalthoff@ifesworld.org

Transformée par le prophète qui pleure – Comment Dieu a changé ma façon de prier à travers le livre de Jérémie

(écrit par Paula, Eurasie)

Lorsqu’on m’a demandé d’écrire l’histoire de mon cheminement avec le livre de Jérémie, je dois avouer avoir ressenti quelques hésitations… Cela voulait dire revisiter une période qui était pour moi une croissance douloureuse – même si la lutte était pour une bonne cause !

Le livre de Jérémie m’a accompagnée alors que j’essayais de faire du sens de mémoires familiales difficiles et de douleurs intergénérationnelles. L’appel et la vie de Jérémie était évidemment bien différents des miens mais l’histoire de Jérémie et plus particulièrement sa relation avec Dieu pendant plusieurs dizaines d’années, m’ont appelée à une connaissance plus profonde de la vie de disciple au fil de mes rencontres avec Dieu à travers ces « textes de désastre ».

Jérémie a reçu l’appel de prêcher à la nation rebelle d’Israël alors qu’il était encore jeune et faible. Il a enduré un ministère apparemment sans fruit, ainsi que la solitude, l’emprisonnement et la moquerie. Malgré tout ce que cela lui a couté personnellement, Jérémie a persévéré : dans sa relation avec Dieu, dans l’amour pour son peuple (même s’il s’en arrachait les cheveux !) et dans le service du Dieu de l’espoir même quand il lui était impossible de voir d’où viendrait le salut.

Comment parler à Dieu lorsque tout ce qui nous semble familier et nécessaire à la survie nous est arraché, démonté et révélé n’être que de la paille ? Quels mots trouver lorsqu’on s’enfonce dans le désespoir ?

Les descriptions poétiques que Jérémie donne de Dieu (par ex. 2:13, 2:32, 18:6, 50:44) et ses complaintes envers Dieu (ses « confessions » des chapitres 11 à 20), colorées, sans retenue, franches au point d’être choquantes étaient pour moi comme un ouvre-boîte qui m’exposait à ma propre douleur et me permettait d’apporter ma propre expérience à Dieu avec une honnêteté à vif et des mots que je n’avais jamais osé prier. Ma réserve britannique m’en avait retenue – ou peut-être était-ce que je n’avais pas vraiment voulu confronter ces luttes profondes que Dieu aime tant racheter ?

Il m’a fallu apprendre le langage de la lamentation – au-delà de la louange et de la pétition – afin d’avoir un dialogue avec Dieu dans la réalité même de la lutte et de la douleur. J’avais besoin d’être rassurée que le Dieu que je rencontre dans le livre de Jérémie – un Dieu solide qui n’est pas troublé par les poings levés par Son peuple – est le même Dieu qui transforme et amène l’espérance à Son peuple en Christ. J’ai commencé à demander à Dieu de se montrer à moi comme Celui qu’il disait être.

L’amertume de l’expérience de Jérémie avec son peuple et sa lutte avec Dieu, et non contre Lui, m’ont appris à pleurer les fautes du passé chez ma famille. J’ai pu faire le deuil de ce qui était perdu et me permettre de ressentir de la peine face à l’injustice, et ne plus permettre à l’ordre ancien de continuer, ne serait-ce que dans mon cœur. Le livre de Jérémie nous montre qu’en tant que croyants, nous invoquons un Dieu qui sait transformer le cœur des gens : le Dieu vivant peut faire naître la nouveauté du néant, la repentance de la rébellion, une bonne manière de vivre suite au regret.

Livres pour lectures complémentaires :
Walter Brueggemann, Hopeful Imagination: Prophetic Voices in Exile.
Eugene H. Peterson, Run with the Horses: The Quest for Life at Its Best.

« Je suis serviteur de la lumière qui ne s’éteint jamais. »

Le pèlerinage de David Bahena avec la Parole de Dieu

David BahenaJe suis devenu chrétien à 16 ans et cela a transformé ma vie : j’étais rempli de joie et avais soudain un but dans la vie. En même temps, j’avais faim de lire la Bible et j’ai alors commencé mon cheminement avec les Écritures.

À COMPA (IFES en Mexique), j’ai appris comment étudier, partager et contextualiser la Parole de Dieu. Je fais partie de la génération qui a grandi en lisant la Bible de manière inductive et en participant à des ateliers animés par Ada Lum. Samuel Escobar, dans « Así leo la Biblia », décrit cette approche ainsi : « apprendre à observer le texte avec clarté pour interpréter son message et l’appliquer à nos vies personnelles. » Puis est venu le temps de partager la Parole avec mes amis étudiants à l’université. C’était une grande joie que de les voir rencontrer Jésus dans ces petits groupes et être transformés par la Parole de Dieu. De plus, en raison de la réalité que nous vivions en Amérique latine, on nous a appris comment l’appliquer à notre contexte. La Bible est pertinente au monde académique et à la réalité sociale, politique et financière de notre pays.

Après avoir servi en tant qu’équipier étudiant, nous sommes passés par un temps de sécheresse et de renouveau spirituel. Le personnel devait préparer tant d’ateliers, de prédications et d’études bibliques que nous courrions le risque d’exploiter la Bible comme un simple outil. Nous lisions et étudions la Parole de Dieu mais sans plus en être passionnés. C’était à tel point qu’après avoir servi en tant que Secrétaire général pendant trois ans, j’ai confessé à Douglas Stewart que je n’avais plus envie de lire la Bible ou de prier et que je ne comprenais pas ce qui se passait en moi. Dieu a ouvert un nouveau chemin spirituel de renouveau centré sur sa Parole. Cette nouvelle approche envers les Écritures comprenait de la méditation, de la prière et des retraites. Pendant ce temps, j’ai appris comment prier avec la Parole de Dieu et dans l’Esprit et, peu à peu, j’étais transformé et renouvelé.

L’appel sur ma vie a aussi été formé par les Écritures. Pendant l’été de 2003, à Cedar Campus, alors que Dieu restaurait notre mariage, on nous a invités à cultiver une spiritualité humble, enracinée dans la Bible et dans la puissance du Saint-Esprit (Matthieu 12.18-21). Bien des années plus tard, Dieu a rétabli mon sentiment d’identité, m’a aidé à voir que j’étais bien plus qu’un membre du personnel et m’a invité chez lui pour cultiver une spiritualité qui a fait de moi un meilleur parent, ami et citoyen (Jean 4.46-54). L’année dernière à Pasadena, Dieu nous a renouvelés une fois de plus et nous a donné du repos ; l’invitation était alors de cultiver une spiritualité qui s’épanouit dans l’adversité et le désert (1 Pierre 1.3-5). Dieu nous appelle à travailler aux côtés d’une génération de leaders émergents, de faciliter des rencontres avec le Seigneur qui sont centrées sur la Bible, d’être des modèles de leadership humble et transparent et de persévérer, même dans l’adversité.

David Bahena
David Bahena sert l’IFES en tant que Secrétaire régional pour l’Amérique latine

« Avoir mes oreilles ouvertes »

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu!… » (Psaume 46.11)
« Que, le jour, l’Eternel me montre son amour: je passerai la nuit à chanter ses louanges… » (Psaume 42.8)

Entendre la Parole. Entendre ma vie. Entendre la petite voix tranquille de Dieu !

L’expérience d’une grande partie de la vie est celle d’une vie exigüe. De nombreuses expériences filent à toute vitesse – les gens que nous avons rencontrés, le ministère que nous faisons et la vie que nous vivons.

2017 était une année de ce genre pour moi… J’ai pris de nombreux vols pour me rendre dans les mouvements de ma région. J’ai donné de nombreux exposés bibliques et prédications. J’ai écouté de nombreuses personnes alors qu’elles traversaient des moments difficiles. J’ai connu 4 décès : celui de ma chère maman, celui de ma colocataire lorsque j’étais sur le campus et celui de 2 collègues d’Asie de l’Est. J’ai pris la charge de Secrétaire régionale de l’IFES pour l’Asie de l’Est.

Des vies exigües, des vies sans temps de réflexion commencent à laisser échapper l’impatience, la lassitude, la colère, l’amertume et la pitié de soi. Je ne pouvais arrêter aucune de ces expériences de vie et de ministère. Mais par souci d’équilibre, j’ai trouvé la petite voix tranquille de mon Seigneur m’appeler à …la solitude ! J’ai pu faire sept retraites spirituelles en 2017 (pour certaines, j’y étais à la fois intervenante et participante). Pour deux d’entre elles, la retraite a duré 3 jours ; pour quatre d’entre elles, ce n’était que 3 heures ; et pour l’une d’entre elles, cela a duré 4 jours.

Dans les retraites où j’étais intervenante, de courts passages des Écritures étaient donnés à méditer et à écouter [Psaume 42; 1 Corinthiens 4:7-16; Exode 19:1-6; Josué 3]. Dans une attitude d’attente avec ces passages…. L’espace que j’ai créé dans l’attente avec la Parole a commencé à me parler. J’« entendais » la Parole abreuver ma vie. J’ai commencé également à « entendre » ma vie – le deuil que j’avais accumulé, les questions qui se posaient. Le plus grand don était « l’écoute » de Dieu, qui m’avait accompagné tout du long. Il a commencé à marquer Ses promesses et Sa guérison de son empreinte.

Après chacune de ces retraites, j’en suis revenue avec une mission rafraîchie ! Un appel plus clair sur la manière de s’y prendre. Pour moi, ces temps de retraite n’étaient pas une option, mais une oasis où je peux boire en profondeur et créer l’espace pour la vie. Ainsi, je sais que pour moi, 2017 était une année à « l’école de l’adversité » et pourtant c’était l’année au cours de laquelle j’étais certaine « qu’Il m’avait porté comme sur des ailes d’aigle et qu’Il se réjouit à grands cris à mon sujet la nuit. »

Donc, comment est-ce que je m’y prends pour mes retraites ?

  • J’apporte mes problèmes/soucis/expériences de vie que je souhaite examiner.
  • Je demande au Seigneur de me guider vers un passage des Écritures pour m’accompagner.
  • Je répands mon cœur, et j’attends et j’écoute.
  • J’écoute Sa Parole, Sa voix et j’écoute ma vie. J’écoute quand je marche, quand je m’assoies, quand j’écoute la nature, les pensées ou les paroles qu’Il met dans mon cœur et dans mon esprit.
  • En écoutant, je réponds là où je suis. Conversations avec Dieu.
  • Tout cela va dans mon journal qui sert aussi en tant qu’outil de sauvegarde dans l’écoute !

Bonne retraite, chèr(e) ami(e) !

Annette Arulrajah
Secrétaire régionale pour l’Asie de l’Est

Devenir une communauté qui écoute

Au cours de ces dernières années, j’ai eu le privilège d’investir dans les leaders à travers le réseau des jeunes équipiers. Il s’agit d’un réseau de jeunes équipiers qui servent avec l’IFES en Europe. Notre objectif est d’être une communauté qui permet aux équipiers de croître et de poser de bonnes fondations pour le début de leur ministère. L’an passé, ce temps m’a mis au défi de réfléchir à ce que cela signifie pour cette communauté d’apprentissage d’être une communauté qui écoute – une communauté qui est transformée par la Parole. Cela évoquait un sentiment que j’avais déjà : nous passions beaucoup de notre temps à enseigner la Parole à d’autres, mais je n’étais pas si sûre que notre propre interaction personnelle avec les Écritures avait la même priorité.

Alors nous avons posé un défi à nos jeunes équipiers. Nous leur avons demandé de s’immerger dans l’histoire de Pierre sur une période de 6 mois. Pour ce faire, il fallait lire Marc, Actes et 1 Pierre ainsi que faire certains exercices à la fois individuellement et avec les autres. Nous voulions qu’ils regardent à la manière dont Dieu avait formé Pierre en tant que leader, et qu’à travers cela, ils mènent une réflexion sur la manière dont Dieu les forme.

A la fin de ce défi, nous nous sommes réunis pour mener une réflexion et faire part de l’expérience. Cette rencontre était à la fois décourageante et encourageante.

Cela était décourageant parce que cela a confirmé que l’interaction personnelle avec la Parole de Dieu ne figurait pas dans les grandes priorités. Il y avait quelques exceptions mais la plupart des équipiers luttaient pour mettre du temps à part pour cela. Ils étaient si occupés à faire que prendre le temps de s’immerger dans la Parole de Dieu semblait être un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Je ne pense pas qu’ils soient seuls à lutter avec cela. Il y a la tentation pour nous tous de nous concentrer sur ce que nous faisons, sur les aspects de notre ministère que les autres voient. Puis nous commençons à négliger notre besoin d’avoir nos propres cœurs et intelligence constamment renouvelés et transformés par la Parole de Dieu. Et là, c’est un endroit vraiment dangereux où se trouver.

Mais cette expérience m’a aussi montré quelque chose : lorsque nous donnons du temps à l’écoute de la Parole ensemble en communauté, Dieu parle et sa Parole transforme. Alors que nous menions une réflexion ensemble sur ce que nous avions appris, il y avait un thème commun : Dieu est patient dans la manière dont il développe les leaders. En réfléchissant à l’échec de Pierre, nous avons vu une fois de plus que ce ne sont pas nos compétences qui font que Dieu peut nous utiliser mais plutôt sa grâce.

Tout comme Pierre, nous sommes enclins à échouer – tout comme notre manque d’interaction avec la Parole de Dieu le montre. Mais Dieu est tout aussi patient avec nous ; il est tout aussi prêt à nous offrir sa grâce. Dieu désire nous parler. Alors continuons à l’écouter.

Heledd Job
Heledd est originaire du Pays de Galles et vit en Italie. Elle fait partie de l’équipe du développement du leadership en Europe, chargée principalement de la coordination du réseau des jeunes équipiers.

Face the Book

FacetheBookFace-The-Book (« confrontons-nous au Livre ») est une initiative d’interaction avec les Écritures menée par le CARIFES (Caribbean Fellowship of Evangelical Students). Le but est d’aider les jeunes à étudier la Bible. Nous voulons que les étudiants prennent l’habitude de passer chaque jour du temps dans la Parole de Dieu et la prière. Cette initiative cible spécifiquement la génération actuelle, férue de technologies de l’information, c.-à-d. en utilisant une terminologie du monde informatique à laquelle les étudiants sont habitués.

Quads
Une des singularités de cette initiative d’étude biblique est que les étudiants sont invités à former des groupes de quatre personnes, appelés des « quads ». Dans l’idéal, ces groupes doivent se réunir une fois par semaine. Cela permet de se soutenir, de s’encourager mutuellement et de se rendre des comptes, alors que chacun s’efforce de grandir dans la connaissance et la mise en pratique de la Parole de Dieu.

Ensemble, les membres :

  • Prient régulièrement les uns pour les autres.
  • Découvrent comment les autres membres du groupe évoluent dans leur étude et leur partage de la Parole de Dieu.
  • Partagent ensemble ce qu’ils/elles ont appris de la Parole de Dieu au cours de la semaine écoulée.
  • Partagent ensemble diverses ressources d’étude biblique.
  • S’encouragent mutuellement dans leur étude de la Bible et partagent des activités.

Chaque membre signe un engagement personnel relatif à sa vie spirituelle.
Pour chaque quad il y a un mentor, qui peut être un leader étudiant, un membre du personnel, un professeur d’université, un pasteur de jeunes ou toute autre personne mature. Les mentors sont là pour prier avec les quads, les encourager et les motiver.

Le PDF du jour (Personal Devotion Focus – méthode de méditation biblique personnelle)
Cette initiative encourage les étudiants à passer individuellement du temps dans la Parole de Dieu, à l’aide de l’approche « PDF » :
Document : Quel est le passage des Écritures du jour ?
Arrière-plan : Quel est l’arrière-plan de ce passage ?
Révision : Comment perçois-tu ton vécu à la lumière de ce que tu as lu dans ce passage ?
Surbrillance : Quel(s) point(s) souhaiterais-tu surligner dans ce passage ?
Supprimer : D’après ce passage, que souhaiterais-tu pouvoir supprimer de ta vie ?
Copier : D’après ce passage, que souhaiterais-tu pouvoir copier et mettre en pratique dans ta vie ?
Souligner : Quel(s) verset(s), pensée(s) ou idée(s) souhaiterais-tu souligner, mémoriser ou méditer ?
Partager : D’après ce que tu as tiré du passage aujourd’hui, que souhaiterais-tu partager avec d’autres : face à face, au téléphone, via texto ou les médias sociaux, etc. ? Fais passer le message.
Prier : En te basant sur ce que tu as appris de l’étude d’aujourd’hui, passe du temps dans la prière.

Dans le manuel Face-the-Book, vous trouverez des suggestions de passages bibliques à lire. Le manuel présente également l’ensemble du concept et l’approche de cette initiative. Le manuel est actuellement en cours de révision. Il sera disponible dans quelques semaines en anglais, français et hollandais.

Si le manuel vous intéresse ou que vous avez d’autres questions, veuillez écrire à Bevaun Ragobeer, Coordinateur de l’Interaction avec les Écritures pour la région Caraïbes, à carifes100(at)gmail.com.

Entrer dans la Grande Histoire

Nous avons tendance à toujours nous tourner vers les mêmes livres de la Bible : les plus accessibles et ceux que nous avons appris à aimer. Serait-il possible que certains aspects du caractère de Dieu et de ses desseins nous échappent ? Dieu nous a donné 66 livres : pas 13, ni 40 !

Word UP est un projet mené par le TSCF, le mouvement de l’IFES en Nouvelle Zélande. Ce projet encourage les étudiants à découvrir la Bible en entier. Pour en savoir plus, j’ai parlé avec Li Lian Lim, équipière du TSCF :

_Pouvez-vous décrire le projet Word Up ?
Word Up est un forum sur Facebook qui a pour but d’encourager la lecture individuelle et collective de la Parole. La page Facebook permet aux étudiants de poser des questions et d’aider les autres par rapport à leurs questions. Nous l’utilisons également pour publier des ressources et un plan de lecture quotidien.

En 2011, Word Up a été lancé avec un programme de 99 jours de lecture des Psaumes pendant l’été. En 2012, nous avons encouragé les étudiants à lire le Nouveau Testament en 27 jours. Un livre par jour. En ce moment, nous incitons les étudiants à parcourir l’Ancien Testament en quatre mois.

_Qu’est-ce qui a motivé la création de Word Up ?
En discutant avec certains leaders étudiants, je me suis rendue compte qu’ils n’avaient jamais lu la Bible en entier. Dans les milieux chrétiens, les versets de la Bible sont souvent cités hors contexte pour appuyer toutes sortes de positions chrétiennes. Mon espoir était qu’après avoir lu la Bible, les étudiants commenceraient à avoir une vue d’ensemble et à comprendre comment certains passages s’intègrent dans cet ensemble.

_De quelle façon les étudiants participent-ils à la mise en place du projet ?
L’année dernière, un groupe de leaders étudiants a testé les ressources avant le lancement de la page Facebook. Ils ont laissé de côté ce qui, selon eux, ne plairait pas aux étudiants et ont proposé d’autres idées. Cette année, une équipe d’étudiants a pris un engagement mensuel à publier tous les jours des messages sur les passages de la Bible qui sont programmés.

Zane Norvill, un des blogueurs, écrit : « La responsabilité de devoir écrire pour les autres m’incite à passer plus de temps à méditer sur un passage. Lorsque je ne lis que pour moi, je ne saisis pas toujours les choses aussi clairement ou je ne m’en souviens pas de la même façon. »

Créez votre propre Word Up ! Joignez-vous aux étudiants du TSCF sur facebook. Ou alors, laissez ce projet vous inspirer : comment pourriez-vous commencer à explorer des portions « inconnues » de la Bible ? À qui pourriez-vous faire part de vos questions et de vos réflexions issues de votre lecture personnelle de la Bible ? Avez-vous déjà lu un livre de la Bible d’une seule traite ? Si votre réponse est négative, il ne vous reste plus qu’à vous lancer !

Sabine Kalthoff

Plus d’informations sur Word Up :

Un résultat inattendu de la lecture de la Bible. Témoignage.

« Bien que mes parents soient athées, ils se considéraient tout de même musulmans. Je suis devenu musulman après l’effondrement de l’Union soviétique, lorsque la pratique de religion a été autorisée. Certains de mes proches m’ont dit que je devenais de plus en plus fanatique.

C’est alors que ma sœur a accepté Jésus comme son Sauveur. Quand elle nous a parlé de sa décision, nous nous sommes tous opposés à elle. C’était une telle honte pour notre famille musulmane ! Nous lui avons mis la pression, et un jour je l’ai même frappée. Pendant que j’étais à l’armée, ma sœur a mûri dans sa foi et gagné en assurance. Lorsque je suis revenu, j’ai été surpris du courage avec laquelle ma sœur parlait de Jésus, mais ses paroles ne me touchaient pas. Pour moi, elle nous avait trahis.

Un jour, elle m’a invité à suivre gratuitement des cours d’anglais. J’ai immédiatement compris que les gens qui dispensaient ces cours étaient probablement des missionnaires, mais je m’en fichais. Je voulais apprendre l’anglais pour pouvoir trouver un bon travail ou immigrer pour avoir une vie meilleure en Occident. Après chaque cours d’anglais, nous étions invités à rester pour une étude biblique. Au bout d’un certain temps, j’ai décidé de rester et nous débattions souvent : je faisais valoir que Jésus n’était qu’un prophète ; ils étaient convaincus qu’il était Dieu. Une des choses qui me surprenait, c’était leur amour. Parfois je me comportais de façon grossière, mais je me suis toujours senti accepté.

Un an après avoir régulièrement fréquenté ce groupe, j’ai décidé de lire l’Évangile. Je voulais prouver à ces « chrétiens perdus et dupés » que Jésus n’était pas Dieu, mais seulement un prophète. Alors j’ai commencé à lire et je ne pouvais m’empêcher d’y prendre plaisir. Tous les jours après le travail, je rentrais en courant à la maison pour continuer ma lecture. Tout allait bien jusqu’à ce que je lise Jean 14:6 : « Le chemin, répondit Jésus, c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. » (Le Semeur) Je fus choqué par cette déclaration : « Personne » ??? Et les musulmans alors ? Que dois-je donc faire ? J’aurais voulu que Jésus n’ait pas dit ça…

Je comprenais que je devais faire un choix. Ma première prière à Jésus a été : « Jésus, si tu es vraiment Dieu, fais-le moi savoir et je te suivrai. » Quelques temps après, j’ai senti en moi une paix inhabituelle que je n’avais jamais ressentie auparavant. J’ai accepté Jésus comme mon Sauveur. Je n’en ai parlé à personne pendant environ deux mois. Quand je l’ai annoncé à ma sœur, elle m’a joyeusement répondu : « Je savais que cela arriverait, je priais pour toi toutes ces années ! » Cela s’est passé en 2001 et depuis lors, je marche avec le Seigneur. »

L’auteur s’investit dans l’IFES en tant que bénévole

L’eau source de vie dans les circonstances difficiles

En 2012, mes vacances d’été ont été interrompues par un accident de vélo qui s’est suivi d’une intervention chirurgicale en urgence, puis de deux mois de convalescence et enfin, d’une autre intervention. Il m’a été très difficile de trouver la paix dans cette situation, surtout parce que je souffrais encore des séquelles d’un accident plus grave qui avait eu lieu trois ans auparavant.

J’ai dit au Seigneur : « Je sais que tu es bon, tu es bon pour tout le monde, mais pas pour moi. Je ne vois pas ta bonté dans ma vie. Je te suis et je te sers, mais mon corps est brisé et mon cœur aussi. Où est ta bonté ? »

La tristesse, la confusion et l’apathie me submergeaient pendant que je traversais ce désert spirituel. Je ne pouvais pas me « réparer » moi-même et les autres ne pouvaient pas m’aider… leurs paroles entraient par mes oreilles mais n’atteignaient pas mon cœur.

Au cours de cette période, je n’entendais le Seigneur me parler qu’à travers la Bible. Le Saint-Esprit s’est servi de la décision que j’avais prise de lire la Bible à tout prix, peu importe ce que je ressentais ou ce que je pensais de moi, et de lui. Dans mon désert, le Saint-Esprit m’a donné un tout petit peu d’eau chaque jour pour me permettre de survivre. Je ne vivais que grâce à cette eau : la Parole de Dieu, que je buvais à petites gorgées.

J’ai lu le livre de Job. Lui pouvait me comprendre. Dans sa misère, l’âme amère, il a crié au Seigneur : « Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos ; c’est la tourmente qui survient. » (Job 3:26). Mon angoisse et ma détresse se trouvaient là, au cœur de la Bible !

Le Seigneur m’a parlé par l’intermédiaire du Psaume 145 : Je suis miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté (v. 8). Je suis bon envers tous (v. 9). Je soutiens ceux qui tombent et je redresse tous ceux qui sont courbés (v. 14). Je suis près de tous ceux qui font appel à moi, je suis près de vous. J’accomplis les désirs de ceux qui me craignent ; j’entends leur cri et je les sauve. Je garde tous ceux qui m’aiment (v. 18-20).

L’Esprit-Saint a laissé ces paroles imprégner profondément mon cœur : « Je veille sur toi, j’entends ton cri et je vais te sauver… » Par la Parole de Dieu, j’ai pu recommencer à croire que le Seigneur est bon, qu’il est toujours bon et qu’il est bon envers tous, même envers moi !

Lilit Avayan, Secrétaire général pour l’Arménie
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