Monthly Archives: janvier 2017

 L’esprit de Caleb !

(écrit par Nick Addo, Directeur financier de l’IFES)

« Maintenant voici que l’Éternel m’a fait vivre, comme il l’a dit. Il y a 45 ans que l’Éternel a dit cela à Moïse, à l’époque où Israël marchait dans le désert, et je suis aujourd’hui âgé de 85 ans. Je suis encore aussi robuste que le jour où Moïse m’a confié cette mission. J’ai autant de force que j’en avais alors, qu’il s’agisse de combattre ou de partir en campagne et en revenir. » (Josué 14:10-11)

Dans les années 1970, un des défis majeurs pour le mouvement étudiant ghanéen (à l’époque, l’UCF) était de savoir comment réagir à une tendance inquiétante : peu après avoir quitté l’université, les diplômés chrétiens perdaient la foi. Un des moyens qu’ils ont choisi pour y remédier a été de promouvoir l’exemple de Caleb, qui à l’âge de 85 ans, avait une foi aussi fervente que 40 ans auparavant, lorsqu’il avait clairement tenu tête à tout le peuple d’Israël (Nombres 14). À l’époque, j’étais en première année et j’ai embrassé ce qui allait devenir « l’esprit de Caleb », c’est-à-dire le désir d’avoir une foi aussi passionnée et fervente 40 ans plus tard.

En regardant en arrière, je prends conscience de l’extraordinaire grâce que Dieu m’a faite ; à d’innombrables reprises, j’ai inconsciemment fait le bon choix à des moments décisifs de ma vie. Remarquez que je dis « inconsciemment » : ces choix ne reflétaient pas forcément mes inclinaisons de l’époque. Par exemple, en devenant membre de l’UCF, j’ai rejoint le groupe d’intercesseurs (Prayer Warriors group) en dépit des remarques répétées du responsable de groupe qui affirmait que ce groupe n’était pas pour moi, car je n’étais pas un intercesseur chevronné. À l’époque, la prière était un domaine dans lequel je bataillais vraiment. Et pour couronner le tout, en deuxième année, le nouveau responsable de groupe logeait dans ma chambre. Je n’avais plus le choix. Je devais prier, non seulement lors des réunions et des retraites du groupe, mais très régulièrement avec mon nouveau camarade de chambre. Si ce n’est pas de la grâce, comment l’expliquer autrement ?

À mesure que je continuais à voir Dieu me guider dans ma vie professionnelle, l’esprit de Caleb grandissait en moi. Depuis plus de 15 ans, je suis chargé de la gestion financière auprès de diverses organisations chrétiennes. Je me souviens qu’un directeur m’a un jour appelé dans son bureau pour me montrer un formulaire de demande de remboursement des dépenses et m’a demandé s’il pouvait lui aussi faire ce genre de démarche. En me basant sur l’exemple de Caleb dans Nombres 14, je lui ai expliqué que ce n’était pas parce que tout le monde le faisait que cela le justifiait, et que la majorité n’avait pas toujours raison. Pourquoi m’avait-il posé la question ? Je n’étais même pas directeur financier, mais il avait vu un peu de l’esprit de Caleb en moi. Ce directeur a aujourd’hui pris sa retraite, et a récemment accepté de devenir pasteur d’une grande Église évangélique. Alors qu’il m’annonçait cela, il m’a rappelé la conversation que nous avions eue de nombreuses années auparavant, au sujet de cette demande de remboursement et de l’appel à vivre avec l’esprit de Caleb.

Oh comme je demande à Dieu d’avoir une foi tout aussi fervente lorsque j’aurai 70 ans, 80 ans ! Je prie que ce soit aussi le désir de votre cœur.

Nickb5468f5c-9a62-4a93-af86-1f9b7e94aaba Addo
nick.addo (at) ifesworld.org

Réflexion biblique sur la prospérité

(écrit par Mukululi Ncube, membre du personnel, FOCUS Zimbabwe)

« Votre père possède un millier de têtes de bétail sur la colline ; vous ne pouvez pas être pauvre ! Vous n’êtes pas maudit mais béni. Les bénédictions d’Abraham sont pour vous. La pauvreté est une malédiction, tout comme la maladie. Venez à Jésus et recevez votre bénédiction aujourd’hui même ! »

Voilà le discours dominant que l’on entend au sein de l’Église du Zimbabwe. Cet « évangile de la prospérité » a eu de nombreuses répercussions. Certaines Églises ont perdu de nombreux membres qui ont rejoint des Églises qui prêchent l’évangile de la prospérité. À FOCUS, nous avons également vu de nombreux étudiants attirés par ces Églises.

Pourquoi nos étudiants sont-ils à ce point attirés par cet enseignement ? Une des principales raisons à cela est la crise économique sans précédent qu’a connue le Zimbabwe ces vingt dernières années, car elle a entraîné de graves difficultés financières pour de nombreuses personnes. Les perspectives d’emploi sont peu réjouissantes. Cette « version » de l’évangile qui promet du travail et une réussite instantanée attire nos étudiants en leur faisant miroiter un faux sentiment de sécurité. Le manque d’enseignements éprouvés rend nos étudiants crédules face à ce genre de théologie bien présentée, mais néanmoins erronée.

Comment avons-nous réagi à cette situation ? Notre première approche a été la confrontation directe. Mais cela avait tendance à faire fuir ceux qui auraient pu tirer profit de ces explications.

Conscients des limites de notre approche initiale, nous avons décidé de proposer des études bibliques aux étudiants. Une étude incite les étudiants à découvrir eux-mêmes les réponses dans la Parole de Dieu, au lieu que ces vérités leur soient imposées ! Ils sont ainsi invités à poser leurs questions sur la pauvreté, les bénédictions et les malédictions, la faim et les famines, la maladie et le chômage, etc. Pour pouvoir interpeller les étudiants, nous devions leur montrer que la Bible parle de prospérité. Nous avons donc décidé de concevoir un canvevas d’étude biblique sur le sujet.

ffa4e808-cd80-468e-b968-2a643733294fNous avons commencé par demander à chaque groupe étudiant de noter les passages que les orateurs ou les pasteurs utilisaient pour enseigner sur la prospérité. Comme on pouvait s’y attendre, les personnes qui enseignaient l’évangile de la prospérité utilisaient essentiellement des passages de l’Ancien Testament en faisant dire au texte ce qu’ils voulaient. Notre équipe a alors parcouru cette liste et choisi un passage dans chacune des parties suivantes de la Bible : la loi, le récit de l’Ancien Testament, la littérature de sagesse, les prophètes, les Évangiles, les Actes, les Épîtres et l’Apocalypse.   Chaque membre du personnel s’est engagé à étudier l’un de ces passages avec d’autres personnes. Nous nous sommes ensuite réunis à l’occasion d’un week-end avec les responsables d’étude biblique sélectionnés, et nous leur avons appris à rédiger un canevas d’étude biblique. Nous avons encore passé un mois à étudier les textes, puis nous avons pris une semaine pour peaufiner nos études bibliques. Notre canevas d’étude biblique sur la prospérité a été le résultat de tout ce travail.   Ce canevas a permis de laisser la Bible parler d’elle-même de la prospérité. Notre espoir est qu’en plaçant la Parole au centre, Dieu nous révèle de quelle façon il veut que nous considérions la richesse matérielle et le bien-être physique.

Mukululi Ncube
mukululi (at) yahoo.co.uk