Category Archives: Bulletin

Rencontrer Dieu dans Sa Parole : à l’Assemblée mondiale (ou d’autres grands rassemblements !)

Logo de l'Assemblée mondialeVenez-vous à l’Assemblée mondiale ? Ou alors allez-vous participer à un autre grand événement dans votre pays ou région, par exemple une Formación, avec beaucoup de monde et un programme chargé et centré sur la Parole de Dieu ?

Comment profiter au maximum de ces occasions de rencontrer Dieu et d’entendre Sa Parole d’une façon fraîche et pertinente quand il y a tant de choses dans lesquelles s’engager ?
Faisons une pause pour réfléchir à comment interagir avec le Seigneur dans Sa Parole.

Joie individuelle et témoignage public

Les Psaumes (notre axe à l’AM 2023) sont un grand mélange de culte personnel, d’angoisse et de louange parsemés de rappels, de déclarations et de témoignages communautaires du caractère et des œuvres de Dieu.

Dans le Psaume 40, par exemple, David se remémore en poésie ce que Dieu a fait pour lui : Il a entendu son cri, l’a placé sur un rocher et lui a donné un nouveau cantique de louange… Cette rencontre individuelle devient un témoignage public débordant !

Lors de nos grands rassemblements, nous pouvons parfois nous sentir perdus dans la foule ou encore être très occupés avec les nombreuses réunions. Voici quelques idées simples qui pourraient vous aider lorsque vous vous réunissez avec d’autres étudiants ou membres du personnel pour faire appel à la Parole vivante, l’entendre et vous laisser transformer par elle dans ces rassemblements chargés mais utiles.

  1. Sur le plan personnel : Veillez à mettre du temps de côté pour lire et méditer les Ecritures de manière individuelle. Vous pouvez évidemment suivre votre plan de lecture de la Bible habituel mais vous pouvez aussi vous concentrez sur les textes qui seront étudiés par tous les participants au cours de l’événement. Le fait de rencontrer le Seigneur par vous-même dans ces passages peut vous préparer à écouter et mieux comprendre lors des études en commun. Et, au fil du congrès, notez les passages et les pensées auxquels vous souhaitez revenir pour plus de réflexion et de prière.
  2. En compagnie : Il est aussi important de valoriser les temps d’interaction autour de la Parole en petits groupes. Dans les grands événements, avec beaucoup de monde, ce sont souvent dans ces espaces plus intimes, que ce soit en binômes ou en petits groupes, que le partage des doutes et des découvertes permet d’apprendre des uns et des autres et de s’encourager mutuellement d’une manière tout à fait spéciale.

« Non, je ne me retiens pas d’exprimer que tu es juste. Je proclame bien haut combien tu es fidèle et que tu m’as sauvé. Non, je ne cache pas ton amour, ta fidélité dans la grande assemblée. »
Psaumes 40.11

  1. En communauté : Entendre Dieu par le biais des membres de nos diverses communautés est une opportunité particulière d’apprendre de la Parole de Dieu à travers des personnes qui viennent de contextes différents, qui ont des préoccupations, des questions et des perspectives différentes. En étudiant la Parole fiable de Dieu avec d’autres, il nous arrive de remarquer des choses à propos de Dieu, de la formation de disciples et de la grâce que nous n’aurions autrement pas notées.
  2. Au-delà du congrès : Alors, en allant à l’Assemblée mondiale, à une Formación ou autre, soyons ouverts à ce que le Seigneur veut nous enseigner par Sa Parole : dans nos propres temps de méditation, dans l’enseignement des séances plénières et autour de la table alors que nous partageons ce qu’Il nous montre dans notre contexte.

Au cours de ces événements, nous entendons des histoires et nous avons accès à des ressources, des méthodes et à différentes façons d’aborder la Parole de Dieu. Cherchez à écouter, apprendre et identifier les bonnes pratiques (n’oubliez pas d’en prendre note) qui pourraient être utiles ou adaptées aux défis de votre propre réalité et culture. Soyez prêts à partager vos histoires, vos difficultés mais aussi là où vous avez vu du fruit dans votre interaction avec les Ecritures.

Ces échanges nous aideront à grandir dans notre manière d’aimer, d’étudier, de vivre et de partager la Parole de Dieu dans notre contexte de mission.

Paula et Ricardo
Leaders de l’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES

Formation en ligne à l’Interaction avec les Écritures

photo de la Bible et d'un bloc-notes

Photo by Debby Hudson on Unsplash

« J’ai beaucoup apprécié le fait qu’on me posait des questions sur l’Interaction avec les Écritures pendant la formation, plutôt que de me dire quoi penser. Cette formation a aussi conduit à une transformation dans ma propre interaction avec les Écritures. L’une des choses que je retiens est de ne pas aborder les Écritures comme un exercice de cases à cocher ou de recherches mais comme une rencontre personnelle avec Dieu. »
Témoignage du Guyana

« Voir la passion du psalmiste pour la Parole dans le psaume 119 m’a convaincu : je veux cette passion, et je veux que les étudiants soient comme cela. »
Témoignage de l’Italie

Comment devenir plus conscient que l’Interaction avec les Écritures se rapporte à chaque aspect de la vie ? Une option est de participer à un parcours d’apprentissage avec des frères et des sœurs de notre union internationale. Nous voulons donc vous encourager à suivre la formation en ligne « Fondations de l’Interaction avec les Écritures », conçue pour préparer les personnes impliquées dans le ministère de leur mouvement national.

Cette formation n’est pas, selon nous, un cours où certains enseignent et d’autres apprennent. Au contraire, chacun y devient étudiant pour rencontrer le Seigneur et apprendre de Lui. Cette formation est basée sur l’écoute de Dieu par une étude assidue des Écritures, ce qui permet ensuite de créer un espace pour la réflexion personnelle, la communication, un échange de perspectives et d’expériences afin de favoriser une croissance mutuelle par la beauté du message que Dieu apporte à notre communauté par sa Parole.

Nous proposons la formation en ligne « Fondations de l’Interaction avec les Écritures » en trois langues. Elle se compose de deux parties de quatre semaines chacune, avec une semaine de pause au milieu.
Vous pouvez y participer de deux manières.

Option 1 : Inscrivez-vous pour l’une des cohortes de cette année en utilisant les formulaires suivants :

Anglais (débute le 4 septembre) : lien ici.
Espagnol (débute le 4 septembre) : lien ici.
Français (débute le 2 octobre) : lien ici.

Option 2 : Rassemblez une cohorte de votre mouvement national et de votre région. Vous pourrez ainsi choisir les dates et même ajuster la durée de la formation pour convenir à votre groupe.
Pour plus d’informations sur la planification ou pour d’autres explications détaillées, veuillez écrire à scriptureengagement@ifesworld.org.

Nous avons hâte de vous accueillir !

« J’ai développé une nouvelle appréciation et une nouvelle passion pour la Parole de Dieu. Cela m’a rafraîchi de suivre la formation. Je vois la Parole de Dieu plus comme un trésor qu’avant. À la fin de chaque séance, j’en voulais davantage. »
Un participant de l’Afrique du Sud

« Cette formation a conduit à un changement dans mon attitude et ma perspective. J’avais grandi en tant que chrétien mais je n’avais jamais pris le temps pour me demander : Quelles sont mes convictions ? Pourquoi est-ce que je lis ? Pour moi, cette formation était un appel de Dieu – un appel à une relation plus profonde, à me plonger plus profondément dans la Parole. »
Un participant de l’Ethiopie

L’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES

Donner de bons modèles dans l’Écriture

photo de MessayJ’ai fait mes premiers pas avec la Bible à l’école du dimanche quand j’étais en primaire et, simultanément, à la maison par les cultes familiaux. C’est à cette époque que j’ai eu ma première Bible et que j’ai commencé à lire par moi-même les paroles que j’entendais d’autres personnes enseigner.

C’était très précieux d’avoir l’occasion de grandir dans ma compréhension de la façon d’étudier la Bible. Au travers de ma participation à des ministères étudiants au lycée et à l’université, je me suis familiarisé avec la méthode connue sous le nom « d’étude biblique inductive ». Ensuite, en tant qu’équipier pour l’EvaSUE (le mouvement de l’IFES en Éthiopie), j’ai appris une approche appelée « la méthode d’étude du manuscrit ».

Les gens me demandent souvent de nommer mes passages de l’Écriture préférés. Cependant, il n’y a aucun passage en particulier que j’apprécie de cette façon. C’est plutôt que différents passages deviennent pertinents à différents moments de ma vie. Cela dit, à cause de la fréquence avec laquelle j’ai étudié la première partie de l’Évangile de Marc, j’ai appris à apprécier et chérir la manière dont Marc décrit les enseignements de Jésus sur l’obéissance. C’est particulièrement vrai de la parabole du semeur (ou devrait-on plutôt l’appeler la parabole des sols ?), qui renvoie au message plus large de cet Évangile sur la formation de disciples. Les enseignements de Jésus sur ce thème m’inspirent à voir les aspects quotidiens, pratiques et apparemment banals de la vie de disciple.

Quand je réfléchis aux besoins et aux défis de cette génération d’étudiants qui cherche à interagir avec les Écritures, j’ai deux observations principales. Premièrement, je pense que cette génération a besoin d’une base solide et de mentorat dans sa connaissance de base de la Bible, à la fois son méta-récit et ses plus petites parties. Ce point est également lié à la façon dont nos églises gèrent la formation de disciples. Deuxièmement, la génération chargée de préparer les étudiants à manier les Écritures doit montrer l’exemple en ce qui concerne l’application de la Parole dans nos contextes respectifs.

Enfin, j’aimerais partager certains de mes objectifs concernant la manière dont je vais continuer à grandir dans les Écritures. Premièrement, je souhaite constamment observer mon temps de culte personnel, pendant lequel je peux étudier la Bible. Deuxièmement, je devrais être un exemple pour les étudiants en obéissant à ce que je lis, prêche et enseigne.

Messay Imru
Coordinateur de l’Interaction avec les Écritures pour l’EvaSUE et membre de l’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures

De la région caribéenne : La méthode d’étude biblique artistique

Image illustrant l'étude artistique de la BibleJe suis heureux de partager avec vous une approche que nous utilisons dans la région CARIFES, appelée « la méthode d’étude biblique artistique ». Elle a été développée pour guider les étudiants dans les Écritures d’un point de vue artistique.

Ce type de lecture peut aider les participants à apprécier les détails d’un passage, tout en apprenant à communiquer cette appréciation de manière aisée et créative. Ce qui reste d’importance cruciale, c’est que nous nous engageons dans le processus d’exploration. En outre, les étudiants peuvent se découvrir un nouveau talent et apprécier l’expérience.

Cependant, permettez-moi quelques mots de prudence avant d’expliquer davantage cette méthode. Bien qu’elle soit bonne, il se peut que cette approche ne soit pas adaptée à tous les cas. Il revient au responsable de gérer le choix des textes en fonction de la situation. Le but est que les participants réagissent au passage biblique en utilisant divers sens et sous différents angles, ce qui accroît les possibilités d’une appréciation plus complète du contenu. Puisqu’il ne s’agit pas d’une méthode rigide, on peut tester et inclure des variantes.

Concernant les outils nécessaires, tous les participants doivent avoir du papier, des crayons et des stylos de couleurs différentes. Si des tablettes sont disponibles, on peut aussi les utiliser.

À la première étape, les participants explorent et se concentrent sur le texte choisi pendant 5 minutes. Ce temps permet à chaque personne de considérer sa compréhension du passage et la façon dont elle pourrait l’exprimer dans son dessin. Ensuite, il faut donner suffisamment de temps aux participants pour reproduire leurs idées sur le papier et les partager avec le groupe.

Parmi les questions qui peuvent susciter la réflexion et la créativité en réponse, citons :

– Y a-t-il des mots-clés qui retiennent mon attention ?
– Qu’est-ce qui est clair ou pas clair ?
– Quels informations pertinentes ou événements importants puis-je voir dans ce passage ?
– Qu’est-ce que cela signifie et en quoi cela me parle ?

Quand tout le monde a partagé et expliqué son dessin, il y a l’occasion d’avoir ce qu’on appelle « le Débat ». Chaque participant va partager une pensée sur chaque dessin, en considérant des questions telles que :

– Quel dessin te parle ? Pourquoi ?
– Quel est ton préféré ? Pourquoi ?
– Que ferais-tu différemment ?

Enfin, nous avons ce que nous appelons « Va plus loin ». À cette étape, les participants ont la possibilité de dessiner quelque chose de nouveau en lien avec le passage et d’expliquer ce qui est différent et pourquoi. Au lieu du « Débat », après avoir fini le premier dessin, le groupe peut étudier le texte en utilisant la méthode traditionnelle « Observation, Interprétation et Application », après quoi les participants réalisent un deuxième dessin à discuter.

Nous avons testé cette méthode pendant une formation avec des étudiants dans la région et, selon le sondage effectué à la fin de la formation, il s’agissait de leur partie préférée. J’étais impressionné par la clarté avec laquelle les dessins des étudiants exprimaient leur compréhension du texte, mais aussi par la diversité et la richesse des leçons qu’on peut tirer du même texte.

Jean-Davy Frair
Équipe régionale CARIFES en tant qu’équipier francophone

L’Interaction avec les Écritures : Pouvoir, poésie et peuple en Asie du Sud  

« Édifie-moi, Seigneur, garde-moi fermement enraciné
Afin que la vérité que j’ai trouvée ne se dilue pas
Fais-moi abonder en grâce et en sagesse
Afin que je ne cède pas à un système terrestre
Seigneur, fortifie-moi, fais-moi aller plus loin et plus profond,
Établis mes pas, afin que je sois un gardien de la voie. »

[Extrait d’un poème de ST – Œuvre artistique de Timaandra Wijesuriya]

Vous reconnaissez peut-être les versets qui ont inspiré ST pour ce poème !

ST est membre du réseau des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures, qui se compose d’équipiers du ministère étudiant et de diplômés bénévoles. Ensemble, nous explorons la manière dont Dieu interagit avec les cœurs et les esprits des Sud-asiatiques par sa Parole.

Lors d’une récente réunion du réseau, nous avons réfléchi à la lettre de Paul aux Colossiens et à son impact sur nous aujourd’hui. Dans cette lettre, nous avons remarqué les thèmes sous-jacents du pouvoir et de la sagesse, ainsi que la manière dont Paul aide la petite communauté chrétienne de Colosse à reconnaitre en Jésus la vraie source de pouvoir et de sagesse.

Cela a lancé une discussion pour savoir où se situait le pouvoir dans la société sud-asiatique (entités politiques, relations familiales, structures sociales, souvenirs et interprétations de l’histoire, etc.) et comment nous pouvions témoigner de Jésus et du Royaume de Dieu au sein de cette réalité.

Nous reconnaissons qu’il est important de laisser la parole de Dieu demeurer parmi nous dans un contexte fraternel (Colossiens 3.16) et que Dieu utilise ces conversations pour révéler les failles dans nos communautés, ainsi que dans les domaines de notre vie personnelle qui ont besoin d’être transformés.

Pour les chrétiens d’Asie du Sud (qui forment de petites communautés minoritaires dans leurs pays respectifs), cette expérience s’est révélée à la fois éprouvante et encourageante. Dans des cultures de honte et de violence, aborder des problématiques personnelles et communautaires est un défi. Cependant, le témoignage de Paul, que l’emprisonnement par les autorités romaines n’a pas empêché de proclamer la royauté universelle de Jésus, nous a profondément encouragés.

Comme le montre le poème de ST, lui-même inspiré de la lettre de Paul aux Colossiens, la Parole vivante de Dieu continue de nous parler et de nous servir dans nos diverses situations.

Durant l’année à venir, les multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures espèrent continuer à se réunir, à réfléchir ainsi qu’à écouter la direction de Dieu à travers sa Parole. Dans nos rencontres, nous souhaitons passer du temps à explorer l’interaction avec les Écritures en termes de :

• Créativité : explorer l’interaction entre les Écritures et l’expression artistique (poésie, chant, danse, théâtre, médias numériques, etc.).
• Formation spirituelle : explorer comment les Écritures nous conduisent vers une plus grande intimité avec Dieu et maturité en Christ.
• L’interaction contextuelle : explorer comment les Écritures abordent les questions présentes dans les sociétés et les mentalités sud-asiatiques.

Nous apprécierions vos prières alors que nous franchissons ces prochaines étapes ensemble… et nous vous encourageons à participer à ce voyage en lisant Colossiens dans votre contexte !

Yohan Abeynaike
Responsable de l’Interaction avec les Écritures – IFES Asie du Sud

Faire interagir avec la Parole les personnes en recherche

Quand Zhenya s’est rendue à une cérémonie de remise de diplômes dans la capitale de son pays en Eurasie, elle a remarqué la présence de centaines d’étudiants internationaux. Ils avaient vécu là pendant 5 ans et s’apprêtaient maintenant à s’en aller, probablement sans avoir entendu l’Évangile…

Son désir de leur transmettre la bonne nouvelle de Jésus semblait être un but inatteignable. Cependant, 12 ans plus tard, grâce à la direction et à la provision du Seigneur, un ministère florissant parmi les étudiants internationaux existe aujourd’hui, y compris les étudiants d’autres pays sensibles.

Au cœur de ce ministère résident l’hospitalité et la Parole de Dieu.
J’ai posé à Zhenya quelques questions pour nous permettre d’en savoir plus :

1. Comment est-ce que tu étudies la Bible avec les étudiants internationaux ?

Nous avons maintenant entre 25 et 40 étudiants qui s’entassent dans un petit appartement chaque semaine : nous cuisinons ensemble, mangeons et étudions les Écritures. C’est très important que les étudiants se sentent en sécurité et puissent poser leurs questions, débattre et aussi être en désaccord avec respect dans un contexte d’amitié.

Pour nos études bibliques inductives, le passage est imprimé dans toutes les langues des étudiants qui participent et cela rend la Parole accessible à tous. Après que le ou la responsable principal(e) a posé des questions sur le texte, nous nous scindons en petits groupes (basés sur les langues) avec des responsables étudiants pour aider à animer la discussion.

C’est très important de poser des questions. Le ou la responsable doit poser de bonnes questions qui guident tout le monde à travers le passage, et les étudiants doivent pouvoir poser leurs questions sur le texte, découvrir par eux-mêmes ce qui s’y trouve et être poussés à continuer de chercher !

2. Au fil des ans, qu’est-ce qui s’est révélé important selon toi dans l’étude de la Parole avec des étudiants issus de contextes culturels différents ?

Je dirais qu’il y a trois choses principales :

a. Les histoires. Les étudiants apprennent à travers les histoires ! Nous étudions surtout les Évangiles et, parfois, des histoires de l’Ancien Testament sur les « héros ». La tâche principale consiste à laisser le texte parler par lui-même et à permettre aux étudiants de rencontrer Jésus.

b. Les aides visuelles. Dans un environnement multilingue et multiculturel, c’est très important de visualiser une histoire. Par exemple : des vidéos qui illustrent le récit, des étudiants qui jouent le passage, dessiner des images et raconter l’histoire.

c. De bonnes applications de la vraie vie : les responsables doivent bien guider les étudiants en utilisant ce qu’ils ont dit et en les aidant à voir ce que les passages signifient dans leurs expériences de vie.

3. Aurais-tu un témoignage sur la façon dont Dieu a touché un(e) étudiant(e) en particulier ?

Il y a par exemple « Maria », qui vient d’un petit pays musulman. Selon ses propres mots, « Maria » pensait déjà connaitre la vérité et elle avait de la curiosité envers ses amis chrétiens qui croyaient de tout leur cœur en Jésus. Tout en croyant encore à son dieu, elle a commencé à découvrir la vérité de Jésus en participant aux études bibliques. Mais après deux ans, elle a réalisé qu’elle croyait en un dieu et en étudiait un autre… et « Maria » savait qu’elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans l’entre-deux.

Semaine après semaine, elle continuait à en découvrir plus sur Jésus à travers les Écritures, jusqu’à ce qu’elle commence à le suivre.

En réfléchissant à Jean 10, elle témoigne :

« J’ai pu entendre la voix du Bon Berger… et il m’a guidée vers cette décision. »

Paula
Secrétaire associée de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures

Réagir aux défis de notre monde

Ricardo Borges, Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures, interviewe Wilson Kiuna du Kenya, membre du réseau international des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES.

Ricardo et Wilson

Ricardo et Wilson

Pourquoi est-ce important d’interroger les Écritures en vue des défis que nous rencontrons dans ce monde, telles que les questions politiques ?

Nous devons interroger les Écritures surtout parce que la Bible est la révélation de la perspective de Dieu sur toute notre réalité : elles indiquent comment le peuple de Dieu doit vivre, interpréter et débattre des questions et des défis de la vie quotidienne – en tout temps, tout lieu et toute culture (Deut. 32.47 ; 2 Tim 3.16-17). Je remarque aussi dans la Bible une vérité qui me rend humble : le Dieu tout-puissant, qui demeure dans une lumière inaccessible, nous invite pourtant à dialoguer avec Lui au milieu de nos luttes bien réelles. Dieu est suffisamment grand pour entendre nos doutes, nos inquiétudes, nos craintes et nos frustrations. Cela inclut certainement le traumatisme d’une réalité socioéconomique et politique brisée, comme l’illustre Gédéon (p. ex. Juges 6.13).

Comment interroger au mieux les Écritures ?

Nous devons d’abord comprendre le contexte dans lequel vivaient les communautés de la foi dans la Bible ; comment elles interprétaient leurs propres défis, le genre de questions qu’elles posaient – et cela à la lumière de la grande histoire que Dieu présente dans la Bible. Ainsi, en employant tous nos sens, nous pouvons essayer de nous immerger dans leur chagrin et leurs lamentations, dans leurs joies et leur espérance. Deuxièmement, nous devons étudier les Écritures en communauté, avec d’autres personnes donc, en ayant les pieds bien ancrés dans les réalités de notre époque. Cela illumine et approfondit notre vision.

La Bible est très vaste et Dieu nous communique sa révélation dans une grande diversité de contenus dans des formats différents. Comment donc savoir où chercher les réponses aux questions que nous posons ?

Je crois qu’il est essentiel d’affirmer que TOUTE L’ECRITURE est inspirée de Dieu et utile pour toute la vie (2 Tim. 3.16-17) – y compris les éléments inopportuns, tels que les déclarations fiscales ! L’entièreté de l’histoire biblique est reliée par une unité théologique centrale qui indique et trouve enfin son accomplissement en Jésus Christ (Jean 5.39 sqq.). Ainsi, nous ne cherchons donc pas des réponses à nos questions pour satisfaire notre curiosité intellectuelle mais pour répondre avec obéissance à l’invitation personnelle de Jésus lui-même « de venir à lui recevoir la vie » (Jean 5.40). Nous abordons donc cette quête en demandant avec humilité d’être illuminés et guidés et, peu importe notre point de départ dans l’étude de la Bible, que le Saint-Esprit, notre fidèle enseignant, « ouvre mes yeux pour que je voie de ta Loi les merveilles » (Ps. 119.18).

Quel est l’intérêt de poser ces questions avec des personnes différentes de nous ?

Je crois que cette pratique nous aide à apprécier notre « union dans le besoin » en tant que peuple de Dieu : quelle que soit notre diversité culturelle, de genre, socioéconomique ou autre, nous avons tous tellement besoin de la grâce de Dieu ! Deuxièmement, cette pratique enrichit notre discernement des vérités bibliques par le partage de ressources et outils herméneutiques issus d’autres cultures, d’expériences vécues (expressions, histoires ou anecdotes culturelles, etc.) et d’illustrations de l’application des Écritures dans la vraie vie. Troisièmement, cela a un aspect « rédempteur » car nous remettons ainsi en question nos angles morts personnels et culturels qui ont souvent tendance à frustrer notre interaction avec les Écritures.

Comment répondre aux questions que les Écritures nous posent à leur tour ?

Je crois qu’à chaque fois que les Écritures nous interrogent, c’est un acte rédempteur de la miséricorde de Dieu – surtout lorsque les questions soulignent nos différentes failles. Elles nous invitent souvent à un auto-examen et à nous réaligner (Ps. 139.23-24). Cet aspect transformateur exige que nous cultivions un esprit contrit et enseignable (Ps. 32.8-10) et la diligence ‘béréenne’ qui examinait les Écritures en communauté (Actes 17.11).

Notre questionnement mutuel avec les Écritures

point d'interrogation

Photo by Matt Walsh on Unsplash

J’ai toujours été fasciné par les questions que nous posons et qui nous sont posées lorsque nous dialoguons avec le Seigneur à travers les Écritures. Parmi celles-ci, je compte les petites et grandes questions de notre époque posées par ceux qui nous entourent, ainsi que la manière dont les Écritures elles-mêmes nous remettent en question et nous transforment.

C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai bien aimé un exercice récemment entrepris par nos amis de l’IFES Asie de l’Est. À travers une série de vidéos, des membres du personnel de différents mouvements sont exposés à un texte tiré des Écritures et invités à poser les questions que ce texte provoque chez eux. Je crois que cela nous aide à reconnaître un point important dont nous passons souvent outre : notre manière d’aborder les Écritures, notre identité et notre situation géographique ont toutes un impact sur notre réponse. Autrement dit, le contexte est important.

Nos conditions de vie, notre arrière-plan et même notre âge et notre genre ont tous une influence sur comment nous lisons la Parole de Dieu. Il me semble que si nous étions plus attentifs à ce fait, nous profiterions plus de la diversité de la communauté avec laquelle nous étudions les Écritures. Les différentes perspectives et questions nous aideraient à être conscients et ouverts à la manière dont le Saint-Esprit communique sa Parole.

Faire attention à ces nuances nous permettrait aussi d’être plus efficaces dans notre témoignage. Je crois que les personnes religieuses, qu’il s’agisse de chrétiens matures ou de personnes intéressées par l’aspect spirituel, posent des questions qui sont très différentes de celles posées par un athée ou un agnostique. Par exemple, lorsque j’étudie le texte de la Bible, les questions que je pose ne seront probablement pas les mêmes que celles que poserait quelqu’un issu d’une autre tradition religieuse ou qui aurait une philosophie non-religieuse. Mais ce n’est pas pour autant que je devrais les négliger, ni chercher une réponse rapide ; je ne dois pas non plus prétendre qu’une telle personne ne pose pas la « bonne » question au texte biblique. Au contraire, il est légitime et convenable d’écouter attentivement et de chercher à comprendre les questions qu’elle apporte aux Écritures.

De même, nous devons toujours faire attention lorsque les Écritures nous demandent quelque chose – surtout si ce questionnement nous dérange, nous remet en question ou nous embête. Ce sont les questions dont nous nous rappelons après notre lecture de la Bible et celles pour lesquelles nous n’avons pas de réponse facile qui ont généralement le potentiel de nous transformer le plus. Elles ébranlent les fondations de nos présuppositions, qu’elles soient fondées sur notre propre opinion ou sur une tradition plus générale. C’est ainsi qu’elles nous révèlent plus de l’autorité de la voix de Dieu. Et c’est cette voix, qui parle à travers les Écritures, qui provoque le changement. Les questions amènent la vie et nous ne devrions pas en avoir peur.

Ricardo Borges, Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures.

Poser à Dieu des questions honnêtes : la souffrance de Job

« Qui est Dieu ? Est-ce qu’il compte ? Est-ce qu’il se soucie de nous ? »

Ces questions simples en apparence pourraient être les plus profondes jamais posées par des étudiants…

Job - des questions honnêtes à Dieu

[Œuvre de Fercho Vera, Équateur]

J’ai grandi dans une famille de pasteurs. Dieu faisait partie de notre vie quotidienne. Je le connaissais et j’avais eu de puissantes expériences avec lui dans mon enfance. Mais pendant mes années d’étude à l’université, j’ai connu une crise dans ma foi lors d’une période de souffrance et de perte personnelles.

Un jour, une amie que j’avais invitée à participer à notre étude biblique m’a dit : « Je ne veux pas m’approcher de Dieu. J’ai peur de lui à cause de la manière dont il a traité Job dans la Bible. » Sans réponse concrète, j’ai conclu qu’elle ne connaissait pas du tout Dieu. Mais, moi aussi, j’avais exactement les mêmes questions : « Qui est Dieu ? Est-ce qu’il compte ? Est-ce qu’il se soucie de nous ? »

Le livre de Job semble être un livre qui demande à son lecteur d’avoir pris RDV à l’avance ! Mon voyage avec Job s’est intensifié l’année dernière lorsque j’ai été invitée par le GBUCh, le mouvement étudiant chilien, à préparer trois messages pour leur conférence étudiante nationale en ligne.

J’ai d’abord lu le livre trois fois en priant pour que tout préjugé et toute connaissance préalable n’entrave pas le processus permettant de connaitre Dieu plus profondément à travers ce livre. En lisant encore (et encore) Job, je continuais à me demander : « Où se trouve Dieu dans l’ensemble du récit ? Qu’est-ce que l’auteur nous dit à son sujet ? » Il me restait encore beaucoup de questions, mais aussi un sentiment d’émerveillement et d’adoration.

En pensant à l’amie qui avait été effrayée par le comportement de Dieu dans Job, j’ai préparé des messages axés sur les chapitres 1, 19, 28 et 42 qui, selon moi, offrent de nombreux trésors à chérir sur le caractère divin. Nous, les lecteurs, sommes embarqués dans un voyage. Tout d’abord, nous assistons à une déclaration concernant le caractère de Dieu et son amour pour Job (Job 1), avant d’être confrontés au bouleversement et à l’inconfort de la souffrance du personnage, dont l’écho se retrouve dans son cri de lamentation angoissé (Job 19). Enfin, ces scènes culminent dans la belle image de Dieu en tant que rédempteur, celui qui donne la vie, et on nous le présente comme la personnification de la sagesse (Job 28). À la fin, non sans difficulté pour Job ou notre propre compréhension du texte, nous voyons un Dieu qui restaure et qui apporte une vie nouvelle (Job 42).

J’ai marché dans la souffrance et la joie avec du personnel et des étudiants du Chili, de l’Équateur et, plus récemment, du Nord du Mexique tandis que nous cheminions à travers Job. Ces voyages ont mené des étudiants vers des moments de réconciliation avec Dieu. L’un des participants a déclaré :

« Dieu m’a surpris… J’ai découvert la spiritualité de quelqu’un qui aime Dieu profondément, Dieu le merveilleux Créateur, qui nous aime profondément malgré toute la souffrance qu’il permet dans nos vies. Le livre de Job m’a guidé vers un autre niveau de relation avec Dieu, une vie de prière honnête et d’attente… »

Ana Miriam Peralta, équipière avec le COMPA et membre de l’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures

 

Interagir avec l’Écriture et Dieu en période de guerre

[Une bonne amie ukrainienne de notre réseau de multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures partage quelques réflexions.
Elle marche fidèlement aux côtés d’étudiants et de membres du personnel en étudiant la Bible avec eux. Ensemble, ils prennent soin des réfugiés du conflit.]

buissons en fleurs et jonquilles Lors d’une récente visite rendue à ma mère, nous ne pouvions détacher nos regards des buissons en fleurs et des jonquilles que Dieu semblait avoir éparpillés partout, apportant ainsi sa lumière dans les ténèbres.
(photo de L.S.)

C’était un bon rappel du fait que la lumière de Dieu a déjà éradiqué les ténèbres et qu’il continue d’être à l’œuvre dans notre monde. C’est cette vérité que nous avons besoin de vivre dans la réalité de notre quotidien, dans ce pays.

Le 24 février, les gens de Kharkiv, Kiev, ainsi que d’autres villes et villages se sont réveillés au son du bombardement de leurs maisons. Dans les jours et les mois suivants, beaucoup d’innocents ont souffert de manières inimaginables. Des hommes, des femmes et des enfants de tous âges ont été tués ou sont devenus sans abris. Ils portent avec eux les cicatrices d’innombrables horreurs : mères de famille comme soldats.

Banlieue de Kiev (photo de M.M).

Cinq millions de personnes ont quitté leurs maisons en recherchant la sécurité. En entendant les histoires de destruction et de brutalité de la part des réfugiés qui arrivaient à Kiev, nous étions choqués et en colère. Nous pleurions et criions à Dieu avec tant de questions.

Juste avant Pâques, je me suis réveillée en proie à une soudaine crise d’angoisse. J’ai tenté de me rendormir, mais toutes mes inquiétudes se sont intensifiées : et si notre maison était bombardée et que nous devions fuir, où irions-nous ? Et si mes fils et mon mari étaient appelés au combat ? Et si des gens étaient assassinés dans notre ville ? Et si la paix n’arrivait pas bientôt ?

Ce jour-là, j’ai passé un long moment à parler à Dieu en silence.

J’ai réfléchi à la dernière conversation que Jésus avait eue avec ses disciples en Jean 13-14, lorsqu’il a annoncé qu’il devait les quitter.

En lisant les questions des disciples, je pouvais presque ressentir leur panique.

Pendant trois ans, ils avaient été ensemble, mangeant, riant et voyant les miracles de Jésus. Ils avaient écouté ses enseignements, connu sa puissance. Puis, soudain, Jésus allait les laisser… seuls.

En proie à l’anxiété de se retrouver sans leur Maitre, Guérisseur, Enseignant et Prophète, les disciples se sont demandés comment ils allaient faire. Alors, ils lui ont demandé où il allait et s’ils pouvaient le suivre. On pourrait dire qu’ils avaient également une crise d’angoisse.

« Ayez foi en Dieu, ayez aussi foi en moi » (Jean 14.1 ; voir aussi Jean 14.11-12).

Ce matin-là, je pouvais presque voir Jésus me tenir la main et entendre sa voix me dire : « Non, tu ne comprends pas toute cette souffrance autour de toi, la brutalité et la destruction que ton peuple connait, mais crois-moi, crois simplement en moi. »

Je continue à voir Dieu apaiser mon esprit et calmer mon cœur troublé avec grâce. Il me donne la force de continuer à marcher sur le chemin qu’il a tracé pour moi. Je n’en connais pas la fin, je lui fais simplement confiance.