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Transition de leadership

Être vivant implique toujours des changements. En septembre 2021, Ricardo Borges a succédé à Sabine Kalthoff au leadership du ministère de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES. Sabine emploiera 30% de son temps pour continuer à servir l’IFES en tant que Secrétaire pour la Formation spirituelle, alors que la majorité de son ministère sera dévoué à un rôle pastoral au sein d’un établissement d’enseignement supérieur local. Ricardo et Sabine se sont interrogés réciproquement sur la transition à venir.

Ricardo, raconte-nous une expérience clé de tes quatre années en tant que Secrétaire associé pour l’Interaction avec les Écritures.

J’ai vécu tant d’expériences positives. L’une était de voir tous ces membres du personnel et tous ces étudiants, dans différentes régions du monde, ouvrir leur Bible pour explorer la Parole de Dieu afin de répondre aux enjeux de leur propre contexte. C’est vraiment phénoménal de faire l’expérience que la Parole de Dieu est pertinente pour l’ensemble de notre vie.

Ricardo, qu’est-ce qui te motive à continuer dans le ministère international de l’Interaction avec les Écritures ?

Le fait que nous avons une Union mondiale avec une telle richesse qui découle de la diversité des gens, des cultures et des différents arrière-plans. J’ai hâte de voir comment nous grandirons dans les différentes perspectives qui nous permettent de mieux écouter le Seigneur à travers les Écritures. Je suis impatient de voir nos partenariats se développer afin de témoigner du Seigneur dans nos différents contextes.

Sabine, raconte-nous un souvenir précieux de tes dix années en tant que Secrétaire pour l’Interaction avec les Écritures.

Oh, il y en a tellement qu’il est difficile de choisir. Un souvenir vient d’une consultation de l’IFES sur la formation qui a eu lieu au Ghana. J’avais animé une étude biblique après laquelle un collègue du Nigéria est venu me partager comment la Parole de Dieu lui avait parlé. J’étais remplie d’émerveillement – la Parole de Dieu parle au-delà des cultures. Je le savais déjà mais c’était complètement différent d’en faire l’expérience. Cela a fait grandir ma confiance et mon émerveillement par rapport à la Parole de Dieu.

Sabine, à quoi ressemblera ton nouveau rôle avec l’IFES ?

En tant que Secrétaire pour la Formation spirituelle, mon souhait est d’aider le personnel à s’épanouir dans sa relation avec Jésus. À l’IFES, nous sommes habitués à travailler dur mais nous oublions parfois de laisser la place dans notre vie pour que Dieu nous rencontre, nous nourrisse, nous façonne – comme individus et comme équipe. Mon souhait est d’aider à développer cette habitude, par exemple, en animant des séances d’Interaction avec les Écritures avec le personnel, en organisant des retraites du personnel et en cheminant aux côtés de personnes individuelles. (Vous pouvez lire la suite ici.)

Une vision qui grandit

écrit par Jacob Varghese, équipier avec UESI Inde

Mon chemin dans l’interaction avec les Écritures remonte à l’époque où j’étais étudiant. À ce moment-là, je suis entré dans une relation personnelle avec Jésus comme mon Seigneur et Sauveur, et j’ai commencé à me lier profondément avec la Parole de Dieu. Étudier la doctrine m’a aidé à voir la Bible comme la Parole de Dieu inspirée et m’a convaincu du besoin de réfléchir à cette Parole. Parallèlement, on m’a introduit à la discipline du « temps de silence » et j’ai commencé à la pratiquer avec sincérité. Faire cela a posé une bonne fondation pour ma foi.

Cependant, je n’ai pas réalisé que je ne faisais que lire et réfléchir sur quelques passages. Je les appliquais à ma vie, mais rapidement, je me suis lassé de la lecture de la Bible. J’ai continué à la lire, mais uniquement comme un exercice, comme de l’exercice physique pour mon corps. Lentement, j’ai commencé à me retirer et à n’avoir mon temps de silence que lorsque cela m’arrangeait. J’étais loin de me douter que, même durant cette période, mon Dieu travaillait activement en moi et me façonnait.

Faire une pause. Quand on voyage, on fait des pauses pour se rafraîchir. Mais pour moi, la pause sur ma route fut une chute. Mes collègues de travail et les autres étudiants de l’union ne se sont jamais rendu compte de la lutte que je connaissais. C’est dans cette période que j’ai rencontré le révérend Koichi Ottawa (alors secrétaire régional pour l’Asie de l’Est). Il m’a demandé très directement : « Comment va ton cheminement avec Dieu ? » Cela m’a pris par surprise, mais j’ai répondu honnêtement. Ottawa m’a aidé à recommencer ma route avec Dieu et sa Parole. J’ai réalisé que l’interaction avec les Écritures n’était pas un devoir ou une simple discipline ; c’est le Seigneur qui marche à mes côtés et qui me parle : cela comprend du plaisir, des disputes, des expressions de déception, de la joie et de la reconnaissance. L’Écriture est devenue la charpente de ma vie.

Une vision renouvelée. Au travers du ministère mondiale de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES, ma vision s’est élargie. J’ai commencé à comprendre de manière approfondie qu’interagir avec l’Écriture était un cheminement en cours dans une relation active avec notre Seigneur Dieu. J’ai reconnu que l’Écriture ne concernait pas seulement ce que Dieu avait fait pour moi, mais qu’elle me plaçait aussi dans la grande histoire de Dieu.

L’interaction avec les Écritures est tellement plus que des techniques : c’est une invitation à continuer de grandir dans notre relation avec Jésus et son monde. En comprenant cela de plus en plus profondément, j’ai reconnu que j’avais la responsabilité de commencer à construire des vies centrées sur l’Écriture.

La prochaine étape pour moi consistait à partager cette vision avec des individus, ainsi qu’à les édifier en tant que multiplicateurs de cette vision. J’ai pris la décision, en toute conscience, qu’à la mesure de mes capacités, je me focaliserai sur des personnes et des programmes de formation en petits groupes, sans attendre que de plus grands groupes ne se forment. Mon chemin se poursuit avec la vision de voir des jeunes interagir activement avec Dieu, sa Parole et son monde.

Connaître la transformation

écrit par Daniel, étudiant du Timor oriental

Comment changer nos anciennes manières de vivre en nouvelles ? Nos efforts ne seront pas suffisants pour vaincre les ténèbres. D’autant plus si nous avons des souvenirs qui ne nous lâcheront pas jusqu’à notre mort. Je luttais avec de tels souvenirs qui me hantaient.

En voyant des amis décider de suivre Dieu pleinement, je me suis également senti poussé à le faire. À cette même époque, j’avais faim intérieurement, je me sentais vide ; j’avais l’impression que j’allais me noyer. Une nuit, j’ai commencé à avoir envie de lire la Parole de Dieu. Alors que je marchais dans la rue cette nuit-là, arrivé à un carrefour, j’ai tourné en direction de la maison d’un équipier. Je lui ai demandé si nous pouvions étudier la Parole ensemble, et il a accepté avec joie. Notre cheminement dans l’étude de tout l’Évangile de Luc nous a pris environ cinq mois.

Tout au long de l’étude, j’ai été inspiré par le caractère de Jésus et le fait que la vie des gens était transformée après l’avoir rencontré. J’ai vu comment Jésus restaure la dignité des gens, comme lorsqu’il a guéri l’aveugle. J’ai aussi vu que ces personnes étaient réellement touchées par ce que Jésus leur faisait. Ce qui m’a beaucoup impressionné, c’est le fait que Jésus soit venu d’en haut pour vivre une vie simple parmi d’autres. Il n’a pas choisi de vivre comme un magicien de scène. J’ai appris que la clé pour transformer ma vie, c’est d’avoir la FOI en Jésus.

Lire l’Évangile de Luc a changé ma manière de penser. J’ai compris que la vie ne consiste pas seulement à connaître Dieu dans notre tête, mais aussi dans notre cœur. J’ai appris à ouvrir ma vie pour que Jésus me remplisse et brille de sa lumière en moi. J’ai aussi commencé à comprendre qu’il serait injuste de rester silencieux sur ce que le Saint Esprit avait fait en moi.

J’ai commencé à remarquer des amis autour de moi avec la même faim de la Parole ; le sujet de la vie et Dieu n’arrêtait pas de surgir dans nos conversations et sur les réseaux sociaux. Nous avons donc décidé avec joie de former un petit groupe d’étude biblique. J’ai vu des changements chez mes amis : ils ont de nouvelles valeurs dans la vie, et ils la voient différemment qu’ils ne le faisaient dans leurs anciennes manières de vivre.

Au fur et à mesure que j’apprends à connaître Christ, Jésus m’aide à trier les sacs que j’avais accumulés dans mon passé en les cachant sous le tapis. C’est une expérience douce et douloureuse. Même si ça fait mal, je sais que Christ est avec moi et que ce processus est nécessaire pour vivre une vie juste. C’est comme un travail en cours avec Jésus qui continuera jusqu’au jour où je le rencontrerai. J’appelle ce processus : « La transformation ne consiste pas seulement à changer mais à construire. »

témoignage traduit de la langue tétoum

Alan est venu à Dieu

* Les noms ont été modifiés en raison du caractère sensible des lieux.

[Photo by Erika Giraud on Unsplash]

Je veux partager avec vous comment je suis venu à Dieu. Je ne le cherchais pas – il m’a trouvé. Il est venu à moi au moment le plus difficile de ma vie. Je suis arrivé à un point où je voulais me suicider.

C’était quelque chose d’inattendu. Je marchais près de mon université. J’ai vu cette étudiante distribuer des dépliants. Je suis allé vers elle, et d’une certaine manière cette personne semblait briller. Après avoir pris ce dépliant, j’ai réfléchi longtemps. Et j’ai finalement décidé d’aller à cette réunion. Ce soir-là, la discussion portait sur la vérité et elle s’est conclue par cette pensée : « la vérité vous rendra libre ». Ça m’a frappé.

« Mais pour nous, en tant qu’équipier, Alan semblait très douteux. Il a posé beaucoup de questions sur qui nous sommes. Mais il semblait aussi avoir beaucoup de vraies questions sur la foi. Nous nous sommes demandé s’il était un espion, alors nous avons choisi de ne pas le rencontrer. Nous lui avons dit qu’il pouvait lire la Bible s’il voulait trouver des réponses à ses questions.

C’est ce qu’il a fait ! Il a téléchargé la Bible sur son téléphone et a cherché sur Google par où commencer la lecture. Il a commencé avec l’évangile de Jean. C’était à la lecture des Écritures qu’il a pu prendre la décision de suivre le Christ. »

Je suis allé voir les équipiers de l’IFES et j’ai dit : « Je veux connaître Dieu, connaître Jésus et grandir en lui ». Dieu a commencé à tout changer dans ma vie. Mes amis m’ont rejeté. Quand j’ai lu la Parole de Dieu, cela m’a conduit à pardonner à mes parents. Ils ont été étonnés – et ont commencé à se demander pourquoi.

« Nous avons découvert plus tard que le père d’Alan travaillait dans le département des affaires religieuses du ‘KGB’ dans notre pays. C’est pourquoi il semblait si bien connecté et curieux. Pourtant, son intérêt était sincère ; nous avons commencé à le rencontrer pour une étude biblique individuelle. »

Quand mes parents ont appris que j’allais à des études bibliques, ce fut un choc pour eux. « Nous n’avons pas besoin d’un fils comme ça. » Je me suis demandé quoi faire. Mon père a dit « Tu choisis : la famille ou Dieu ». J’ai donc commencé à rassembler mes affaires.

Puis mes parents ont dit : « Reste, nous allons te tirer d’affaires ». Je ne suis pas allé à l’église pendant deux semaines. J’ai rencontré différentes personnes. J’ai rencontré un mollah. Ils m’ont emmené à la mosquée, et à travers tous ces contacts, j’ai compris qu’il y a quelque chose dans mon cœur, que le salut est en moi, c’était incroyable. J’ai commencé à demeurer dans la Parole de Dieu et j’ai compris à quel point Dieu m’aime. Je suis reconnaissant à Dieu qu’il y ait ce ministère par lequel je suis venu à Dieu.

« Pendant ce temps, nous avons étudié 1 Pierre avec Alan, sur la manière de s’attacher fermement à Jésus au milieu des souffrances. Il a dit : « J’ai senti que cela a été écrit juste pour moi ». Alan était étudiant en dernière année. Et il a dit qu’il ne voulait rien faire d’autre dans la vie que d’aider les autres à trouver le Christ. Il a maintenant rejoint notre mouvement IFES en tant que stagiaire dans une autre ville où il peut avoir plus de liberté vis-à-vis de ses parents. Sa passion est d’aider les autres à rencontrer Jésus dans sa Parole. »

 

Nina: Professeur et en recherche

* Les noms ont été modifiés en raison du caractère sensible des lieux.

[Photo by Ifrah Akhter on Unsplash]

Nina est une femme remarquable. Elle est une mère célibataire qui occupe plusieurs emplois pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle est professeur d’université et professeur de langue privée pour les enfants locaux et étrangers qui ont besoin d’apprendre une langue locale. Même avec un tel emploi du temps, elle a le temps de réfléchir et de rêver à ce que pourrait être la vie.

Nina est issue d’un groupe ethnique minoritaire dans un pays à majorité musulmane en Asie. Cette ethnie a très peu de croyants… et elle ne suit pas encore le Christ elle-même. Mais en entendant son histoire, il est clair que le Dieu de toute la création la poursuit…

Il y a eu des « travailleurs » sud-américains qui se sont liés d’amitié avec elle et l’ont aidée à traverser des moments difficiles. Il y a eu l’invitation fortuite à travailler dans une école privée fondée par des chrétiens. Il y a eu les nombreuses amitiés qu’elle a nouées, les conversations sur la foi et la façon dont elle a vécu une atmosphère de travail différente lorsqu’elle était entourée de croyants en J.

Marie, une étudiante plus âgée et une croyante mûre, a souvent prié pour elle. Elle a observé et attendu les occasions de partager la Parole avec elle. La patience de Marie ne signifiait pas l’inaction mais une prière active. Pendant ce temps d’attente et de prière, l’amitié et la confiance ont grandi. Nina a commencé à parler à Marie de sa famille et de son histoire. Elle a fait part de ses espoirs et de ses rêves. Quand Nina a eu un deuil dans sa famille, elle a parlé à Marie de la mort, ce qui a donné l’occasion de partager un verset des Saintes Écritures. Mais le grand désir de Marie était de lire la Bible avec Nina, afin que Nina puisse entendre parler de Dieu et le rencontrer dans Sa Parole …

Au bout d’un moment, Nina elle-même a demandé à Marie si elles pouvaient lire la Bible ensemble. Nina a invité Marie, et non l’inverse – et de là a commencé un rythme de rencontres en dehors des leçons et de lecture des Écritures ensemble.

Marie a accompagné Nina à travers la Bible, en commençant par le début… et en lui faisant découvrir le grand récit des Écritures. Elle lui a présenté Dieu dans ces histoires et elle a vu ses interactions avec les gens. Elles ont retracé la grâce de Dieu à travers la Bible, ce qui les a conduit à l’histoire de la bonne nouvelle.

Marie a demandé à Nina de trouver les passages, de les lire à haute voix et de résumer ce qu’elles avaient lu ensemble. De cette façon, elle a appris par elle-même le grand récit de l’amour et du dessein de Dieu.

Pendant une partie de la pandémie de coronavirus, elles se connectaient même tous les jours et lisaient l’Évangile ensemble. Nina a appris à prier et à lire avec cette bonne amie chrétienne.

Et même si la Bible, dirait-elle, n’est pas encore « son » livre, Nina a partagé ces histoires qu’elle entendait et apprenait avec ses amis parce qu’elle était tellement émue par ce qu’elle lisait et tellement convaincue que ces histoires seraient d’une aide pour ses amis…

Cours « Fondations de l’Interaction avec les Écritures »

Nous sommes heureux de vous annoncer que le cours en ligne « Fondations de l’Interaction avec les Écritures » va bientôt commencer. Il s’agit d’une formation destinée aux responsables étudiants et aux équipiers qui servent dans le ministère au sein de leurs mouvements nationaux. Cette année, le cours sera donné deux fois : un groupe débutera le 12 avril, et un autre le 9 août. Chaque groupe verra les parties 1 et 2, qui durent huit semaines, avec une semaine de pause entre les deux. L’inscription au cours comprend d’office ces deux parties de la formation.

[Photo by Debby Hudson on Unsplash]

Nous nous attendons à ce que vous consacriez au moins une à deux heure par semaine, idéalement deux à quatre heures, afin d’étudier le contenu du cours et interagir avec d’autres personnes sur les forums, ainsi qu’un ou deux appels Zoom sur la durée de la formation.

À travers ce cours, nous avancerons ensemble dans l’approfondissement de nos fondations vis-à-vis des Écritures et dans le renouvellement de notre vision de la Parole et de ses richesses.

C’est une belle occasion d’apprendre et de grandir ensemble avec des coordinateurs de l’équipe de l’Interaction avec les Écritures, d’échanger avec des gens de différents contextes et régions, ainsi que d’explorer les questions que vous avez, d’écouter et d’apprendre des autres ailleurs dans le monde en vue d’un enrichissement mutuel.

Si vous êtes étudiant ou équipier et que vous souhaitez participer au cours « Fondations de l’Interaction avec les Écritures », inscrivez-vous via le lien. Veuillez noter que vous serez inscrit dans la langue dans laquelle vous lisez le formulaire : en anglais, espagnol ou français. Si vous souhaitez vous inscrire dans une autre langue, si vous avez des questions ou que vous aimeriez en savoir plus, n’hésitez pas à écrire à cette adresse e-mail : scriptureengagement@ifesworld.org.

Ce sera une joie de vous avoir dans l’équipe !

Relier l’interaction avec les Écritures et la prière

En décembre 2019, le réseau mondial des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures s’est rassemblé, soit 14 personnes issues de différentes régions de l’IFES. Pendant cette réunion, nous avons eu un groupe de travail sur l’interaction avec les Écritures et la prière avec les participantes suivantes :Eu Pui Chong (EP, Malaisie), Irena Huseva (IH, Ukraine), Heledd Job (HJ, Europe) et Sabine Kalthoff.

Nous vous invitons à commencer par lire le résumé de nos découvertes.

L’entretien qui suit avec les participants du groupe de travail donne vie à certains aspects de cette vue d’ensemble :
Pouvez-vous citer l’une des nouvelles choses que vous avez apprises grâce à ce groupe de travail à propos du lien entre l’interaction avec les Écritures et la prière ?
(EP) Souvent, on étudie un passage puis on prie les uns pour les autres en « laissant de côté ce que l’on vient de découvrir », au lieu de laisser le passage guider nos besoins vis-à-vis de la prière, ou en façonner le contenu.

(IH) L’importance d’être dans une attitude de prière lorsqu’on étudie les Écritures. Pour moi, cela ne revient pas uniquement à adopter une posture physique, mais à faire silence devant lui, à placer ma main dans la sienne, et à le laisser me guider et marcher avec moi tout au long de ce moment. En d’autres termes, être dans une attitude de prière signifie être en prière avant, pendant et après mon étude biblique.

(HJ) J’ai pris davantage conscience du fait que, lorsque j’étudie les Écritures seule ou avec d’autres, Dieu est présent avec moi à ce moment même. Cette phrase m’est restée en tête : « L’auteur est dans cette pièce. »

En réfléchissant à ce lien, qu’est-ce qui vous encourage et vous met au défi ?
(EP) En particulier le fait que la prière sacerdotale du Seigneur s’est révélée être inestimable. Prier pour ma nation et le monde était difficile dans cette période à cause de ce que je voyais comme un cycle d’abus de pouvoir et de corruption sans fin. Le fait de laisser les paroles de cette prière biblique me conduire m’a réconfortée. Cela me met également au défi de ne pas abandonner la prière, de voir comment Dieu agit et de ne pas insister pour qu’il règle les problèmes à ma façon ou selon mon timing.

(HJ) Ce lien m’encourage quand je tombe sur des passages que je trouve difficiles. Pendant que je lis et lutte, je peux m’arrêter et demander l’aide de Dieu. Je peux lui demander: « Qu’est-ce que tu veux dire ? Que veux-tu que je comprenne ici ? Qu’est-ce que je devrais en faire ? » Et je sais que, lorsque je prie, l’Esprit à l’origine de la rédaction de ces paroles est présent avec moi, prêt à me répondre.

Pouvez-vous nous parler d’une mesure que vous avez prise, ou que vous aimeriez prendre, pour renforcer l’intégration de l’étude des Écritures et de la prière dans votre vie et/ou ministère ?
(IH) Pendant des années, j’ai étudié la Bible en examinant le passage, en posant des questions et en essayant d’en saisir le message principal. C’est seulement après l’avoir trouvé que nous nous demandions ce qu’il nous disait. J’utilise toujours cette approche, mais j’essaie d’être dans une attitude de prière durant l’entièreté de l’étude biblique, en laissant l’Écriture me parler non à la fin uniquement, mais quand je suis au cœur du processus. Je crois que l’Esprit Saint peut utiliser non seulement le message principal du passage, mais aussi toutes les parties qu’il comprend afin de toucher notre âme.

(HJ) Dans mes cultes personnels, j’essaie maintenant d’être plus intentionnelle en répondant par mes prières à ce que j’ai lu. En ce moment, je lis les Psaumes. J’essaie de partir des mots du psalmiste, de prendre ces paroles et ces pensées et de me les approprier. Puis, à la fin de la journée, je reviens sur le même psaume et réfléchis en prière à la façon dont ce que Dieu m’a dit le matin m’a soutenue et dirigée dans la journée.

Complétez la phrase suivante : « Le cadeau de l’interaction avec les Écritures et la prière, c’est… »
« … à découvrir et savourer. » (EP)
« … d’être émerveillé devant la personne de Dieu, devant ce que je suis et devant son amour sans limite. » (IH)
« … que, lorsque Dieu parle, il ne se contente pas de nous donner des informations ; il nous invite dans un dialogue. » (HJ)

Relier les Écritures et la prière en pratique

_Se préparer à écouter la Parole. La plupart d’entre nous n’arrivent pas à s’arrêter et à écouter Dieu. Nous nous asseyons et ouvrons la Bible pour la lire, mais nos pensées sont encore ailleurs, occupées par un tas d’autres choses. Nous lisons un passage sans pouvoir dire de quoi il parlait ensuite. On peut lire sans entendre. Je sais que j’ai besoin de me préparer à écouter Dieu. J’ai besoin d’aide pour être disponible pour lui et sa Parole. Ce qui m’aide le plus, c’est la prière silencieuse.
Et vous, comment vous préparez-vous pour entendre la Parole individuellement et en groupe ? La prière nous aide à nous mettre dans une posture relationnelle et à prendre conscience de la présence de Dieu.

_Prier la Parole – La Parole de Dieu nous enseigne sur la manière de prier: On peut se laisser inspirer et conduire par les prières de l’Écriture dans les temps de prière collectifs et individuels. Cette vidéo (en anglais), basée sur la prière sacerdotale du Seigneur, montre à quoi cela peut ressembler. Cet article donne d’autres exemples de la façon dont la Parole de Dieu peut façonner nos prières.

_Apprendre à se lamenter en se basant sur Jérémie: Après le début de la pandémie, la région de l’Amérique latine a offert une session en ligne portant sur le thème de la lamentation. Pour le suivi, une ressource contenant trois études bibliques sur le livre de Jérémie a été développée. Elle donne des exemples de lamentation, aide à réfléchir à ce sujet et nous invite à prier Dieu de cette manière.

_Les retraites consistent à relier nos vies avec la réalité de Dieu et sa Parole dans la prière. Ces moments sont une invitation à nous retirer des occupations du quotidien pour entrer dans un temps d’attente et d’écoute en lui remettant nos vies et nos circonstances, en écoutant sa Parole, et en donnant à l’Esprit, dans la prière, l’espace pour nous parler. Vous trouverez du matériel pour des retraites personnelles ou en groupe ici. Ce témoignage permet de voir combien le fait de mettre du temps à part est précieux.

Il y a encore tant à découvrir… Ce résumé en image pourrait peut-être vous servir de feuille de route. N’hésitez pas à nous écrire pour partager votre expérience d’interaction avec les Écritures (dans votre vie, mais aussi dans le cadre communautaire, à des camps ou des conférences). Nous nous ferions une joie de vous lire à notre tour.

Sabine Kalthoff,
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures
sabine.kalthoff@ifesworld.org

Renouvelé par la Parole de Dieu

Quand j’ai participé au webinaire de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES (La Parole au centre : « Les difficultés de la vie et le Dieu sur la croix ») au moment où le monde entier était terrorisé par une pandémie, nos vies manquaient aussi d’espérance. Je faisais très attention à ma famille : ma mère, mon épouse et nos deux filles, âgées de sept et deux ans et demi. On aurait dit la fin du monde : les églises étaient fermées, pas d’études bibliques ni de rassemblements religieux. En même temps, il y avait tellement d’occasions d’en apprendre plus sur la Parole de Dieu. Le webinaire de l’Interaction avec les Écritures fut l’une d’entre elles.

Quand Yohan Abeynaike du Sri Lanka a conduit ces études, je me suis senti réconforté en me disant qu’en dehors de Dieu, rien n’est éternel. La pandémie prendrait fin ; et si elle n’est pas un sujet de joie pour nous, en même temps, on voit que Dieu souffre aussi et que, en lui, on trouve la consolation. Comme nous souffrons, notre Dieu a aussi souffert sur la croix. Ces études bibliques m’ont rappelé que notre Dieu est un Dieu de pardon, et qu’il nous invite à le recevoir de sa main. Je peux voir l’accomplissement de sa promesse dans ma vie : il ne me quittera ou ne m’abandonnera jamais en raison de ce que Jésus-Christ a fait pour payer mes péchés. J’ai senti la protection et la générosité de Dieu dans ma vie et ma famille.

A travers ces webinaires, j’ai découvert que j’étais le fils de Dieu, pas un esclave. Si je me perds et me préoccupe des choses de ce monde, il est toujours possible de revenir à lui et de voir qu’il est prêt à m’accepter. J’ai compris que Dieu avait le pouvoir de renouveler toutes choses dans notre vie, comme il l’avait fait dans ce monde. Il a ravivé les Écritures dans ma vie, et sa vision en moi ; les relations dans ma famille ont trouvé un nouveau souffle quand j’ai partagé toutes ces découvertes de la Parole de Dieu aux autres.

Ma croissance à travers ce webinaire de l’Interaction avec les Écritures a été une source de motivation pour le travail missionnaire dans mes cercles via les réseaux sociaux. J’ai partagé à mes amis non chrétienne les choses qui avaient été enseignées, et j’ai constaté que leur point de vue sur cette pandémie avait changé. J’ai été renouvelé dans mon obéissance en me rappelant que Dieu m’avait confié une mission : annoncer sa Parole dans toutes les nations, tribus et groupes ethniques.

Khurram Younis
Équipier du PFES au Pakistan

Écouter les questions autour de nous


Photo by John-Mark Smith on Unsplash

Quels genres de questions sont posés dans une période comme celle-ci ? Ci-dessous, vous pouvez voir l’un des exercices possibles pour mettre en lumière ces questions quand j’y prête attention dans mon contexte. Ce pourrait être un bon exercice si vous tentiez également d’identifier celles qui sont soulevées dans le vôtre. Comment le récit biblique nous aide-t-il à interagir avec ces questions, et à y répondre ?

  1. Questions concernant l’humanité

a. En cette période, les questions concernant la supériorité humaine et le niveau de contrôle que nous avons sur nos vies se trouvent sur le devant de la scène. Nous avons dû accepter nos limites, notre vulnérabilité en tant que créatures et l’incertitude/l’imprévisibilité de la vie humaine. Cela nous mène également à d’autres questions sur le sens et le but de la vie humaine.
b. Au sein de notre isolation sociale forcée, les récits de notre société sur l’individualisme humain et nos styles de vie autonomes et autosuffisants ont été mis en évidence. Notre besoin de l’autre et la valeur de la communauté ont été rehaussés, montrant que nous sommes par nature des êtres sociaux, et non des créatures autonomes. L’appel à utiliser le terme distanciation « physique », par opposition à la distanciation « sociale », en est un autre exemple.


  1. Questions concernant la théologie, les disciplines et la communauté chrétiennes

a. L’église en ligne – De par nos rencontres en ligne, nous avons également dû nous interroger sur le sens de l’église. Est-ce que quelque chose nous manque lorsque nous nous réunissons en ligne ? Un aspect de la vie de l’église a-t-il été mis en valeur ?
b. Notre façon de lire l’Écriture – A-t-il fallu revoir ce que nous entendions par la protection et la sécurité de Dieu ? Une pandémie signifie-t-elle que le retour de Dieu est imminent, ou bien existe-t-il d’autres manières de considérer l’eschatologie ?
c. Les pratiques chrétiennes oubliées – Avons-nous négligé certaines formes de disciplines chrétiennes (p. ex. la lamentation) dans notre vie d’église ? Pourquoi et à quel prix ? Quelle est la relation entre le doute et la foi ?
d. Approfondir notre théologie – Comment conjuguer la bonté de Dieu avec la présence du mal et de la souffrance dans le monde ? Notre recherche collective d’un vaccin montre-t-elle une plus grande dépendance envers la science qu’envers Dieu ?

  1. Questions concernant les sociétés où nous vivons

a. Les effets de la pandémie – Si la pandémie ne fait pas de discrimination, affecte-t-elle certaines parties de notre société de façon disproportionnée ? Qu’est-ce que cela révèle sur les disparités dans notre société ?
b. Les problématiques cachées – Dans nos sociétés, quelles problématiques ont fait surface durant cette période ? (p. ex. les violences domestiques, la discrimination/stigmatisation raciale et ethnique)
c. Le leadership en crise – Quelle note donneriez-vous à ceux qui gouvernent votre société ? Quels composants clés du leadership ont manqué ? Comment ont-ils utilisé la pandémie à leurs propres fins politiques ?
d. Questions concernant les valeurs – Qu’est-ce que la pandémie a révélé sur le système de valeurs dans notre société ? Nous a-t-il fallu dépendre de portions de notre société que nous négligeons habituellement ? (p. ex. les vigiles, les éboueurs, les livreurs, les inspecteurs de la santé publique, etc.)
e. Questions concernant la structure de notre société – Avons-nous exclu l’environnement/les créatures non humaines de nos discussions touchant à la construction/au développement de la société ? Quelles limites sommes-nous prêts à nous mettre afin de vivre en meilleure harmonie avec le reste de la création ? Quels modèles sociaux/économiques doivent être questionnés ? Faut-il lancer un autre mouvement de Jubilé appelant à un moratoire sur la dette nationale ?

Yohan Abeynaike, SG FOCUS Sri Lanka

L’Interaction avec les Écritures & le contexte

Photo by Kyle Glenn on Unsplash

Dieu est un Dieu qui se révèle ; sa Parole est la révélation de sa personne et de ses plans pour son monde. Le fait que Dieu nous invite à le rencontrer, à le connaître et à l’aimer à travers les Écritures est merveilleux ! Tandis que nous répondons à cette invitation et interagissons avec lui par sa Parole, il est utile de reconnaître que nous sommes issus de divers peuples, époques et contextes. La façon dont nous approchons, considérons, interprétons, comprenons et relions sa Parole à nos vies est une question qu’il nous faut aborder avec foi et fidélité.

Considérez Actes 3.12-26 et 17.22-31 comme des exemples typiques d’une situation où le contexte et les questions des personnes sont pris au sérieux dans l’annonce de la bonne nouvelle.

Quand le groupe de travail s’est réuni pour réfléchir et discuter de ce sujet, nous avons pensé qu’il était important de se concentrer sur la façon dont notre contexte contemporain affecte la manière dont nous lisons, interprétons et mettons la Parole de Dieu en pratique. Nous le faisons dans la grande diversité de contextes dont nous venons, et où nous cherchons à être fidèles au Seigneur, « exposant avec droiture la parole de vérité » (2 Timothée 2.15) alors que Dieu transforme nos pensées, nos paroles et notre attitude à travers sa Parole et par son Esprit.

En encourageant une réflexion et un échange croissants au sein de notre union mondiale sur « l’Interaction avec les Écritures & le contexte », nous espérons mieux reconnaître nos angles morts : ces choses concernant Dieu, ses desseins ou nous-mêmes que nous ne voyons pas à cause du milieu où nous vivons/avons grandis. A travers l’apprentissage mutuel dans notre union, nous espérons éviter certains risques : une herméneutique sélective, déterminée par des questions définies par la culture, conduisant à l’ethnocentrisme et au relativisme ; ou un « emprisonnement »/des préjugés culturels menant à une mauvaise lecture des Écritures, allant jusqu’à en omettre des parties qui ne semblent pas pertinentes (à nos propres yeux). Pour un exemple extrême, voyez ce que le roi Jojakim a fait en Jérémie 36 !

Nous croyons qu’il est important de grandir dans notre manière d’interagir avec les Écritures selon nos époques et contextes, tout en devenant de plus en plus sensibles à la façon dont la Parole « lit » et interagit avec nous. Alors que nous lisons et « sommes lus », tandis que nous participons, Dieu nous transforme, ainsi que notre contexte/communauté.

Quand nous interagissons avec la Parole, nous croyons que c’est avec Dieu lui-même que nous interagissons dans les Écritures, avec Jésus, la parole vivante. On peut donc s’attendre à ce qu’il interagisse avec nous, une expérience qui nous changera à jamais, de même que nos communautés.

Nos différents contextes soulèvent diverses questions auxquelles nous devrions être attentifs dans notre interaction avec les Écritures. En même temps, la Parole de Dieu soulève souvent d’autres questions, ou donne des réponses auxquelles on ne s’attendait pas. L’Écriture révèle des plans et pose des questions que les gens ne soulèvent peut-être pas. En conséquence, interagir avec la Parole dérangera, interrogera et mettra souvent au défi ce qui est parfaitement accepté dans notre contexte.

Le lecteur de la Parole est donc non seulement mis au défi et transformé personnellement, mais aussi mis au défi de devenir acteur du changement et de la transformation dans le contexte et la communauté où il se trouve.

En fin de compte, quand nous nous consacrons sérieusement à l’étude de la Parole, cela devrait nous mener à découvrir le cœur et la pensée de Dieu pour notre monde : le Seigneur est un missionnaire qui transforme et réconcilie le monde avec lui-même par le Christ.

Nous prions que, lorsque nous faisons attention au contexte contemporain où nous vivons tous, nous grandissions pour devenir une meilleure communauté mondiale d’un point de vue herméneutique, qui apprend les uns des autres et rend fidèlement témoignage au Seigneur à travers le monde, selon chacun de nos contextes.

Coordinateur de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES Eurasie (anonyme car dans un pays sensible) et Ricardo Borges (Secrétaire associé pour l’Interaction avec les Écritures)