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Réagir aux défis de notre monde

Ricardo Borges, Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures, interviewe Wilson Kiuna du Kenya, membre du réseau international des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES.

Ricardo et Wilson

Ricardo et Wilson

Pourquoi est-ce important d’interroger les Écritures en vue des défis que nous rencontrons dans ce monde, telles que les questions politiques ?

Nous devons interroger les Écritures surtout parce que la Bible est la révélation de la perspective de Dieu sur toute notre réalité : elles indiquent comment le peuple de Dieu doit vivre, interpréter et débattre des questions et des défis de la vie quotidienne – en tout temps, tout lieu et toute culture (Deut. 32.47 ; 2 Tim 3.16-17). Je remarque aussi dans la Bible une vérité qui me rend humble : le Dieu tout-puissant, qui demeure dans une lumière inaccessible, nous invite pourtant à dialoguer avec Lui au milieu de nos luttes bien réelles. Dieu est suffisamment grand pour entendre nos doutes, nos inquiétudes, nos craintes et nos frustrations. Cela inclut certainement le traumatisme d’une réalité socioéconomique et politique brisée, comme l’illustre Gédéon (p. ex. Juges 6.13).

Comment interroger au mieux les Écritures ?

Nous devons d’abord comprendre le contexte dans lequel vivaient les communautés de la foi dans la Bible ; comment elles interprétaient leurs propres défis, le genre de questions qu’elles posaient – et cela à la lumière de la grande histoire que Dieu présente dans la Bible. Ainsi, en employant tous nos sens, nous pouvons essayer de nous immerger dans leur chagrin et leurs lamentations, dans leurs joies et leur espérance. Deuxièmement, nous devons étudier les Écritures en communauté, avec d’autres personnes donc, en ayant les pieds bien ancrés dans les réalités de notre époque. Cela illumine et approfondit notre vision.

La Bible est très vaste et Dieu nous communique sa révélation dans une grande diversité de contenus dans des formats différents. Comment donc savoir où chercher les réponses aux questions que nous posons ?

Je crois qu’il est essentiel d’affirmer que TOUTE L’ECRITURE est inspirée de Dieu et utile pour toute la vie (2 Tim. 3.16-17) – y compris les éléments inopportuns, tels que les déclarations fiscales ! L’entièreté de l’histoire biblique est reliée par une unité théologique centrale qui indique et trouve enfin son accomplissement en Jésus Christ (Jean 5.39 sqq.). Ainsi, nous ne cherchons donc pas des réponses à nos questions pour satisfaire notre curiosité intellectuelle mais pour répondre avec obéissance à l’invitation personnelle de Jésus lui-même « de venir à lui recevoir la vie » (Jean 5.40). Nous abordons donc cette quête en demandant avec humilité d’être illuminés et guidés et, peu importe notre point de départ dans l’étude de la Bible, que le Saint-Esprit, notre fidèle enseignant, « ouvre mes yeux pour que je voie de ta Loi les merveilles » (Ps. 119.18).

Quel est l’intérêt de poser ces questions avec des personnes différentes de nous ?

Je crois que cette pratique nous aide à apprécier notre « union dans le besoin » en tant que peuple de Dieu : quelle que soit notre diversité culturelle, de genre, socioéconomique ou autre, nous avons tous tellement besoin de la grâce de Dieu ! Deuxièmement, cette pratique enrichit notre discernement des vérités bibliques par le partage de ressources et outils herméneutiques issus d’autres cultures, d’expériences vécues (expressions, histoires ou anecdotes culturelles, etc.) et d’illustrations de l’application des Écritures dans la vraie vie. Troisièmement, cela a un aspect « rédempteur » car nous remettons ainsi en question nos angles morts personnels et culturels qui ont souvent tendance à frustrer notre interaction avec les Écritures.

Comment répondre aux questions que les Écritures nous posent à leur tour ?

Je crois qu’à chaque fois que les Écritures nous interrogent, c’est un acte rédempteur de la miséricorde de Dieu – surtout lorsque les questions soulignent nos différentes failles. Elles nous invitent souvent à un auto-examen et à nous réaligner (Ps. 139.23-24). Cet aspect transformateur exige que nous cultivions un esprit contrit et enseignable (Ps. 32.8-10) et la diligence ‘béréenne’ qui examinait les Écritures en communauté (Actes 17.11).

L’Interaction avec les Écritures & le contexte

Photo by Kyle Glenn on Unsplash

Dieu est un Dieu qui se révèle ; sa Parole est la révélation de sa personne et de ses plans pour son monde. Le fait que Dieu nous invite à le rencontrer, à le connaître et à l’aimer à travers les Écritures est merveilleux ! Tandis que nous répondons à cette invitation et interagissons avec lui par sa Parole, il est utile de reconnaître que nous sommes issus de divers peuples, époques et contextes. La façon dont nous approchons, considérons, interprétons, comprenons et relions sa Parole à nos vies est une question qu’il nous faut aborder avec foi et fidélité.

Considérez Actes 3.12-26 et 17.22-31 comme des exemples typiques d’une situation où le contexte et les questions des personnes sont pris au sérieux dans l’annonce de la bonne nouvelle.

Quand le groupe de travail s’est réuni pour réfléchir et discuter de ce sujet, nous avons pensé qu’il était important de se concentrer sur la façon dont notre contexte contemporain affecte la manière dont nous lisons, interprétons et mettons la Parole de Dieu en pratique. Nous le faisons dans la grande diversité de contextes dont nous venons, et où nous cherchons à être fidèles au Seigneur, « exposant avec droiture la parole de vérité » (2 Timothée 2.15) alors que Dieu transforme nos pensées, nos paroles et notre attitude à travers sa Parole et par son Esprit.

En encourageant une réflexion et un échange croissants au sein de notre union mondiale sur « l’Interaction avec les Écritures & le contexte », nous espérons mieux reconnaître nos angles morts : ces choses concernant Dieu, ses desseins ou nous-mêmes que nous ne voyons pas à cause du milieu où nous vivons/avons grandis. A travers l’apprentissage mutuel dans notre union, nous espérons éviter certains risques : une herméneutique sélective, déterminée par des questions définies par la culture, conduisant à l’ethnocentrisme et au relativisme ; ou un « emprisonnement »/des préjugés culturels menant à une mauvaise lecture des Écritures, allant jusqu’à en omettre des parties qui ne semblent pas pertinentes (à nos propres yeux). Pour un exemple extrême, voyez ce que le roi Jojakim a fait en Jérémie 36 !

Nous croyons qu’il est important de grandir dans notre manière d’interagir avec les Écritures selon nos époques et contextes, tout en devenant de plus en plus sensibles à la façon dont la Parole « lit » et interagit avec nous. Alors que nous lisons et « sommes lus », tandis que nous participons, Dieu nous transforme, ainsi que notre contexte/communauté.

Quand nous interagissons avec la Parole, nous croyons que c’est avec Dieu lui-même que nous interagissons dans les Écritures, avec Jésus, la parole vivante. On peut donc s’attendre à ce qu’il interagisse avec nous, une expérience qui nous changera à jamais, de même que nos communautés.

Nos différents contextes soulèvent diverses questions auxquelles nous devrions être attentifs dans notre interaction avec les Écritures. En même temps, la Parole de Dieu soulève souvent d’autres questions, ou donne des réponses auxquelles on ne s’attendait pas. L’Écriture révèle des plans et pose des questions que les gens ne soulèvent peut-être pas. En conséquence, interagir avec la Parole dérangera, interrogera et mettra souvent au défi ce qui est parfaitement accepté dans notre contexte.

Le lecteur de la Parole est donc non seulement mis au défi et transformé personnellement, mais aussi mis au défi de devenir acteur du changement et de la transformation dans le contexte et la communauté où il se trouve.

En fin de compte, quand nous nous consacrons sérieusement à l’étude de la Parole, cela devrait nous mener à découvrir le cœur et la pensée de Dieu pour notre monde : le Seigneur est un missionnaire qui transforme et réconcilie le monde avec lui-même par le Christ.

Nous prions que, lorsque nous faisons attention au contexte contemporain où nous vivons tous, nous grandissions pour devenir une meilleure communauté mondiale d’un point de vue herméneutique, qui apprend les uns des autres et rend fidèlement témoignage au Seigneur à travers le monde, selon chacun de nos contextes.

Coordinateur de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES Eurasie (anonyme car dans un pays sensible) et Ricardo Borges (Secrétaire associé pour l’Interaction avec les Écritures)

Un message de transformation

Je suis OFS, coordinateur des groupes bibliques au Nicaragua. 2018 et 2019 ont été des années cruciales, qui ont apporté leur lot de surprises et de changement pour moi, pour mon pays et pour le mouvement étudiant. Que s’est-il passé au juste au Nicaragua ? En avril 2018, les étudiants ont manifesté pour protester contre le manque d’intervention lors de l’incendie de forêt d’une importante réserve du pays, des jours après la publication d’une réforme de la sécurité sociale qui affectait les minorités. Cela a provoqué la sortie dans la rue de centaines de personnes pour réclamer la justice. Des scènes de violence, la mort et la répression de la part des autorités ont suivi au fil des jours. Dans ce contexte, des organisations de défense des droits de l’homme ont signalé ces morts, ces exilés et les centaines de personnes disparues depuis ces événements.

Les universités ont été fermées pendant 8 mois. Le pays a été paralysé. Le désespoir était là. Des questions ont surgi. Comment apporter l’espérance dans notre contexte ? Et comment poursuivre l’œuvre parmi les étudiants sans université ?

Je suis retourné chez moi anxieux, en cherchant à continuer à relever le défi d’assumer la mission. J’ai décidé de réunir avec moi mes amis et des jeunes de l’église pour nous approcher des Écritures. Cela nous a donné de la force et du sens au milieu de la douleur et de l’agonie. Nous avons utilisé le fascicule « La Parole au centre » et des outils comme « Écrire un psaume ». Cela a été libérateur. Notre spiritualité a été confrontée. Nous étions désolés de ne pas pouvoir répondre au groupe biblique en raison du caractère délicat du contexte. Nous nous sentions impuissants parce que nos actions auprès de notre prochain étaient limitées. Placer nos tourbillons de pensées et les exposer à la lumière des Écritures nous a rendu le calme. Ouvrir notre cœur à Dieu et aux uns aux autres nous a aidés à faire l’expérience d’une foi qui se transforme en action et qui est mise en évidence par le moyen de l’interaction avec les Écritures. La prière également est devenue une invitation à l’action.

J’étais en exil. Je suis revenu dans mon pays parce que je veux être sel et lumière durant cette saison de l’histoire que Dieu m’a donné de vivre. Je crois en effet que si nous changeons l’université, nous changerons le Nicaragua, nous changerons le monde, parce que nous devons continuer de proclamer le message prophétique d’un Dieu de véritable PAIX, JUSTICE et AMOUR. Je me suis rendu compte que là où il y a un étudiant, là aussi il y a l’œuvre parmi les étudiants. Cette conviction nous la poursuivons en tant qu’étudiant, l’appel à être des arbres porteurs de justice, des ambassadeurs de la foi. C’est là notre engagement. C’est uniquement avec et à travers Jésus que nous pouvons changer notre réalité, notre Nicaragua.

De tout cœur, nous nous accrochons à l’espérance unique et rédemptrice de Jésus !

Des messagers d’espérance – L’université dans l’histoire de Dieu

Le thème de l’Assemblée mondiale fut développé dans une série d’exposés bibliques basés sur Luc et les Actes. Le passage suivant est un extrait de l’un de ces exposés. Vous pouvez l’écouter dans son intégralité ainsi que les autres exposés bibliques de l’Assemblée mondiale sur https://ifesworld.org/fr/assembleemondiale/.

Veuillez lire Actes 1:1-11 avant de continuer la lecture de cet article.
Dans son exposé sur Actes 1, Janna Louie d’InterVarsity/USA nous invite à avoir une espérance plus profonde, une espérance qui apporte un sens et de la perspective à notre vie et à notre monde brisé.

Jésus redéfinit la puissance pour les apôtres. Non seulement l’Esprit de Dieu se manifestera-t-il à travers ce que le monde estime être faible mais l’Esprit est donné à un peuple brisé et vulnérable. Par cette redéfinition, Dieu approfondit leur espérance. L’Esprit de Dieu n’est pas auto-protecteur. L’Esprit de Dieu n’est pas nationaliste. Au contraire, l’Esprit fait grandir leur espoir de ce qui est possible.

Les apôtres s’attendaient à ce que le Roi Jésus restaure le royaume d’Israël mais la restauration sera plus grande que ce qu’ils espéraient pour Israël. Au lieu de se voir simplement comme des victimes qui ont besoin de justice, ce sont des témoins qui témoignent de la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Dans la perspective qui leur est accordée, ils ne sont plus les opprimés : au contraire, ils portent le témoignage de Jésus au-delà des frontières et des limites forgées par l’empire. Les murs érigés par des superpuissances ne peuvent plus les retenir : ils rejoignent désormais l’Esprit de Dieu pour traverser les murs construits par les hommes. Leur témoignage ne sera pas confiné à Jérusalem uniquement mais sera entendu par tous ceux qui se trouvent en Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. Par cette déclaration, Jésus approfondit leur vision de la restauration du royaume d’Israël. Le témoignage de Jésus ne sera pas confiné uniquement aux Juifs mais sera manifesté à travers eux envers les non-Juifs. Leur espérance s’étend au-delà de leur communauté pour inclure les non-Juifs – et même l’oppresseur. L’espoir d’être libéré de l’oppression n’est pas suffisant. À la place, Jésus invite une communauté vulnérable à être l’intendant de la vie, la mort et la résurrection de Jésus, même envers ceux qui les rendent vulnérables.
[…]
La puissance du Saint-Esprit est d’abord une invitation à voir Jésus ressuscité là où nous vivons. À voir notre patrie avec les yeux de Jésus. À être des témoins de l’espérance de Jésus là où nous sommes le plus vulnérables. La puissance de l’Esprit est la puissance qui nous permet de persister dans les lieux qui nous font souffrir. Le commandement de recevoir la puissance de l’Esprit n’est pas une solution facile. C’est une puissance qui se refuse de conquérir et de dominer mais qui persévère à travers la souffrance. Pour toucher et guérir. Pour pleurer et faire le deuil. Pour attendre avec espérance. C’est la puissance de témoigner de la vie de Jésus là même où nous vivons. […] La puissance du Saint-Esprit invite un peuple vulnérable à transformer le monde autour d’eux.

Vous pouvez écouter l’exposé en son intégralité ici.

Initiatives de multiplication

(écrits par Josue Alanis, Cinthya Ocón, Fausto Romero, membres du personnel du MUC Salvador)

Nous sommes reconnaissants envers Dieu d’avoir éveillé notre intérêt pour sa Parole lors des consultations de l’IFES sur l’interaction avec les Écritures. Nous désirons à présent communiquer cet intérêt à d’autres au Salvador. Nous le faisons de différentes manières.

Depuis deux ans, nous animons une session sur l’interaction avec les Écritures lors de notre rencontre nationale de formation pour étudiants. Chaque fois que j’enseigne (Cinthya) cette session, je tombe encore plus amoureuse de la Parole. Je suis sans cesse émerveillée de constater ce que Dieu fait dans la vie des étudiants à travers sa Parole. Et j’ai peu à peu pris conscience de l’importance de la Bible pour notre vie chrétienne.

Au cours des derniers mois, nous avons également eu le privilège d’enseigner des jeunes de différentes Églises sur l’interaction avec les Écritures. C’est une joie de voir leur attitude à l’égard de la Parole de Dieu changer. Ils ont commencé à s’intéresser au travail du MUC à l’université. Ces sessions nous offrent la possibilité de collaborer avec des jeunes de différentes Églises.

Ce qui suscite le plus d’intérêt est la réflexion que l’on propose sur ce que signifie aimer, étudier, vivre et partager la Parole. Nous encourageons les jeunes à cultiver un véritable amour pour Dieu et sa Parole. Étudier, vivre et partager la Parole sont le fruit de cet amour.

Une activité spécifique a été très enrichissante et particulièrement utile pour aider les jeunes à mieux comprendre comment aborder les difficultés de notre monde d’une perspective biblique. Nous commençons par lire des articles sur l’actualité du pays dans lequel nous vivons. Nous demandons aux participants de réaliser un collage à l’aide de journaux, qui évoque les difficultés, les aspirations et les craintes de leurs camarades étudiants. Nous leur demandons ensuite de trouver des réponses à ces problèmes dans la Bible. La plupart répondent avec des versets bibliques qui apportent une réponse superficielle. Nous remettons alors en cause ces réponses pour les aider à prendre conscience de l’importance d’une connaissance biblique plus profonde que quelques versets appris par cœur et connus par la quasi-totalité de la population du Salvador. Nous finissons cet exercice avec une petite étude sur Habakuk, et examinons en quoi la réponse de Dieu à ce prophète pourrait s’avérer pertinente face aux problématiques de notre contexte. Notre but est de parvenir à tenir le journal d’une main et la Bible de l’autre.

Grâce aux sessions sur l’interaction avec les Écritures, nous avons pu toucher la vie de plus de 150 étudiants du MUC et de plus de 50 jeunes issus des Églises. Dieu a été bon et nous avons vu des jeunes s’engager à étudier et à aimer la Parole de Dieu. Notre Église au Salvador doit renoncer à la religiosité et raviver son amour pour la Parole.

Lorsque les Écritures et la vie se rejoignent

Voilà le thème d’une consultation mémorable sur l’interaction avec les Écritures, à laquelle 100 leaders étudiants, membres du personnel et associés du NIFES ont participé à Abuja, la capitale du Nigeria. La rencontre a débuté par une pré-consultation afin de former les facilitateurs de petit groupe à diriger leurs groupes. C’était important, car les petits groupes ont joué un rôle important pendant la consultation.

Un des temps forts de cette consultation a été un projet de groupe qui nous a permis de travailler ensemble sur le lien entre la Parole de Dieu et les réalités de notre contexte. Un des objectifs de cet exercice était de renouveler la bonne pratique du retour aux Écritures en vue de gérer les difficultés inhérentes à notre contexte, et ainsi renforcer notre conviction que la Bible a son mot à dire dans tous les domaines de la vie.

Voici les questions contextuelles qui ont été choisies pour ce projet en petits groupes :

  • fraude aux examens / corruption en milieu universitaire
  • corruption et gouvernance
  • sexualité
  • pauvreté et violence
  • pratiques culturelles
  • persécution

Chaque petit groupe a travaillé sur une question contextuelle, en quatre étapes. Dans un premier temps, nous avons identifié les principales difficultés liées à cette question : Qu’est-ce qui nous pousse à chercher une réponse chrétienne ? Dans un deuxième temps, nous avons discuté ensemble de passages bibliques qui nous permettaient de traiter cette question. Dans un troisième temps, nous avons choisi un de ces passages bibliques pour l’étudier plus en détail et voir ce qu’il avait à dire sur cette question contextuelle. Et enfin, nous avons cherché des approches innovantes / moyens pertinents pour parler de ce passage et de la perspective qu’il apporte pour notre contexte.

Chaque groupe a ensuite présenté son travail sur une feuille cartonnée que nous avons affichée pour que les autres participants puissent en prendre connaissance. Vraiment très instructif !

Pour moi, ce travail en petit groupe a été transformateur. Le fait d’étudier la Parole pour voir ce que la Parole de Dieu a à dire au sujet de différentes pratiques frauduleuses et de la corruption a non seulement été un gros travail mais m’a permis de m’engager encore davantage. Et la question finale a été : Comment, en tant que mouvement national, pouvons-nous traiter le problème de la fraude aux examens / corruption en milieu universitaire dans notre pays ?

Aujourd’hui, quand j’entends parler d’interaction avec les Écritures, je ne pense pas uniquement à l’étude de la Bible, mais à bien plus. Je pense AEVP : Aimer, Étudier, Vivre et Partager la Parole de Dieu. Pour moi, l’interaction avec les Écritures n’est plus uniquement une activité comme une autre, mais un mode de vie. Je suis déterminé à vivre la Parole de Dieu et à la partager avec mes amis et mes frères et sœurs. Ma conviction au sujet des Écritures s’est renforcée et j’aspire aux changements fructueux qu’apporte la Parole de Dieu.

Jésus, l’hôte qui nous invite à découvrir sa Parole, est la réalité qui change tout.

David Ndubuaku, étudiant, président du NIFES
ndubuakudavid(at)gmail.com

Les Écritures dans les messages d’évangélisation

Lorsque je parle dans un contexte universitaire et dans un but d’évangélisation, je veux traiter de questions importantes pour les étudiants tout en montrant que la Bible parle de ces questions avec pertinence. Des questionnaires ont aidé à identifier certains thèmes qui correspondent aux étudiants, par exemple l’identité, la réussite et l’estime de soi, les relations, le sens de la vie et la mort.

Je commence mon message par des questions plus profondes sous-jacentes au thème : comment peut-on construire une identité et développer une estime de soi ? Que signifie vivre dans une société qui construit l’identité sur la réussite : « je réussis, donc je suis » ? Qu’est-ce que cela fait à notre société, nos relations, nous-mêmes ? Je pose donc des questions, j’en fais une analyse et je cherche les réponses que nous donnons aux tendances actuelles de notre société. Puis je fais le lien entre la question et un passage des Écritures qui explique comment Dieu est venu dans ce tableau et pourquoi ensemble nous allons nous plonger dans un texte biblique.

Voici les raisons que j’ai d’ouvrir la Bible avec les étudiants dans ce contexte :

  • Je veux que les étudiants commencent à explorer la Bible par eux-mêmes – nous distribuons souvent des exemplaires des évangiles dans les salles de cours et lisons le passage ensemble ;
  • Je ne veux pas seulement parler de « Dieu » mais je veux que les gens rencontrent Jésus. Dieu s’est révélé lui-même dans une personne et je veux que les gens rencontrent cette personne en les invitant à regarder ce qu’il est dit de sa vie ;
  • Je suis convaincu que le Saint-Esprit veut que les paroles de la Bible prennent vie dans le cœur des gens.

Je réussis, donc je suis. Quel passage des évangiles aiderait les gens à comprendre que Dieu est différent et qu’il nous traite différemment de la manière dont notre société nous traite ? En Matthieu 20 : 1-16, Jésus raconte une histoire qui révèle le caractère de Dieu. Cela est assez surprenant voire choquant : il nous traite selon sa bonté et non selon notre réussite. Mais sa bonté met en lumière également notre cœur mauvais : m’en veux-tu parce que je suis bon ?

En établissant un lien entre l’histoire de l’évangile et le thème, je veux que les étudiants comprennent que Jésus est pertinent pour leur vie. Voici quelques exemples de la manière dont j’ai fait le lien entre les thèmes et les passages bibliques :

  •  Relations (simplement utilisé par d’autres ; guérison et pardon); Luc 7:36-50.
  • Mourir heureux : mangeons et buvons car demain nous mourons; Luc 12:16-19.
  • Religion (contrasté avec la réalité de Jésus): Philippiens 2:5-11.

Rencontrer Jésus dans ces histoires a conduit beaucoup d’étudiants à lire l’un des évangiles par eux-mêmes. De cette façon, la Parole de Dieu elle-même devient l’évangéliste.

Martin Haizmann
Secrétaire général adjoint de l’IFES
martin.haizmann(at)ifesworld.org

Les étudiants prennent position contre la corruption

L’Afrique est rongée par la corruption et le Ghana ne fait pas exception. Où que l’on se tourne, il semble que tout le monde s’attende à un pot-de-vin, une faveur, ou « un petit quelque chose » pour faire ce pour quoi il est payé. Ce problème est un obstacle au développement national et un grave fléau pour l’image d’une nation où plus de 60 % de la population affirme être chrétienne.

Mais quelle est la source de cette corruption ? Là où il y a des fruits, il nous faut examiner les racines : les salles d’examen sont un des endroits où les graines de la corruption sont semées. Sous des formes diverses, la tricherie est devenue endémique sur nos campus. Les étudiants du mouvement de l’IFES au Ghana (GHAFES) ont décidé de se mobiliser.

L’an dernier, les étudiants du GHAFES, de l’université de Cape Coast, ont décidé de lancer le projet C.A.M.E., Campaign Against Malpractice in Examination (Campagne de lutte contre la fraude aux examens). Cette campagne vise les étudiants chrétiens, qui pour beaucoup ont adopté la culture de la triche tout en se justifiant par le fait que « tout le monde le fait ». L’objectif est de rappeler à ces étudiants que la tricherie aux examens est un péché et de les encourager à y résister, afin de donner l’exemple sur le campus et d’augmenter le niveau d’intégrité.

Les étudiants du GHAFES ont utilisé diverses approches novatrices et créatives pour aborder la question sur le campus. Ils ont réalisé une bannière (voir photo), des flyers, des autocollants et des affiches. Un documentaire vidéo a été diffusé dans six salles du campus pour mettre ce problème en lumière et le porter à l’attention du tous. La campagne comprenait également quatre forums interactifs où les étudiants pouvaient évoquer leurs comportements de triche et prendre connaissance de moyens concrets pour y mettre un terme.

bannercorruptionCertains étudiants ont réagi négativement à cette campagne et ont demandé au GHAFES de l’arrêter, persuadés qu’elle entraverait la réussite de leurs études. Malgré cela, les étudiants du GHAFES poursuivent leurs efforts, convaincus que « Mieux vaut un pauvre qui marche dans l’intégrité qu’un riche qui emprunte des voies tortueuses. » (Proverbes 28:6). Quels en ont été les résultats ?

Jusqu’ici, nous avons vu des étudiants s’engager ouvertement à ne pas de tricher aux examens. Nous espérons que ces aveux nous guideront tous et nous aideront à tenir le cap. Bon nombre des étudiants chrétiens avec que nous avons parlé ne voient pas ce qu’il y a de mal à aider les autres pendant l’examen. À travers cette campagne, ils ont compris « qu’aider » et « recevoir de l’aide » de cette façon n’était pas juste. (Elikem Aflakpui, Président du GHAFES à l’université de Cape Coast)

Nous louons Dieu pour ces étudiants qui prennent l’initiative de transformer leur campus et prions que leurs efforts persévérants portent des fruits, non seulement sur le campus, mais dans l’ensemble de la société ghanéenne.

Victor Obeng (info(at)ghafes.org)
Secrétaire général du GHAFES

Un festival artistique pour la justice transmet un message d’espérance

Maintenant, chaque fois que je me plonge dans la Parole de Dieu, je suis étonné de voir tout ce qu’elle a à dire sur la justice. J’ai progressivement eu cette prise de conscience lors de notre préparation du « Festival artistique pour la justice », l’an dernier. Notre groupe local d’étudiants du GEU (le mouvement de l’IFES au Guatemala), a organisé cet événement public d’une journée dans notre université. Nous avons invité les étudiants à venir exprimer leur perception de la justice à travers les arts (littérature, théâtre, musique, photographie, etc.), tout en préparant nous-mêmes des présentations artistiques selon notre vision chrétienne du monde.

Tout au long de la préparation du festival, Dieu nous a conduits à travers un processus d’apprentissage. La corruption et l’injustice sont monnaie courante dans notre pays. Il y a quelque temps, nous avions invité des étudiants à poser une question à Dieu. La plupart des réponses avaient trait à la justice, comme par exemple : « L’absence de justice dans notre pays ne prouve-t-il pas de l’indifférence ou l’inexistence de Dieu ? » Nous avons été surpris de prendre conscience que, même à la lumière de cette réalité, nous avions une idée très superficielle de la justice biblique.

Nous avons alors plongé nos regards dans la Parole de Dieu et avons entamé un voyage passionnant où nous avons découvert des vérités transformatrices mais aussi d’autres questions difficiles. Nous avons découvert un Dieu juste, extrêmement préoccupé par la justice. Nous avons découvert que l’humanité dans son ensemble et nous-mêmes individuellement étions coupables, injustes, enclins à faire le mal. Nous avons découvert qu’il existe un espoir ultime pour l’humanité à travers un sacrifice unique qui nous justifie, nous rachète, nous restaure et nous transforme, pour qu’au lieu de servir l’injustice, nous devenions porteurs de justice dès aujourd’hui, tout en aspirant au jour où la justice sera complète.

Dans le cadre de notre préparation, nous avons également été à la rencontre de certaines injustices dans notre ville. Une image en particulier reste gravée dans mon esprit… Lors d’une visite à la décharge de la ville de Guatemala : une mère célibataire vit avec ses neuf enfants dans une maison de quatre mètres carrés… des pilleurs fouillent les poubelles en quête de nourriture ou de quelque chose à revendre. Et au milieu de tout cela, nous animons une étude biblique sur la façon dont Dieu perçoit Hagar et sa compassion pour les opprimés.

Ce que nous avons compris des Écritures a inspiré la création d’un certain nombre de présentations artistiques pour le festival. Entre autres, une pièce de théâtre basée sur l’épître aux Romains et le thème de la justice, que des équipiers de COMPA Mexique ont artsfestival2écrite et nous ont aidés à préparer.

Environ 650 étudiants sont venus assister au festival et plus de 100 étudiants y ont participé avec leurs présentations artistiques. Nous sommes tellement reconnaissants que l’université ait pu se rassembler avec enthousiasme autour d’un thème au sujet duquel la Bible a tant de choses à dire. L’art a été un formidable vecteur pour communiquer les vérités bibliques et aborder certaines questions au sujet de Dieu, de l’Homme et du monde. Nous louons Dieu, car sa Parole apporte la Vie et l’espérance dans notre vie, à l’université et dans notre société.

Jhonny Corado (jhonnycorado(at)hotmail.com)
Étudiant en art – GEU Guatemala, coordonnateur du festival artistique