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Réflexions sur l’Interaction avec les Écritures dans la prière

« Heureux ceux qui gardent ses instructions, qui le cherchent de tout leur cœur » (Psaume 119:2 SG21). Les Écritures nous invitent à « chercher Dieu » et donc à prier – puisque c’est cela l’essence de la prière.

Il y a des années, il a été dit que nous devrions « Prier la Parole ». Cela me semblait logique d’être d’accord avec ce que Dieu a déjà dit au sujet de questions pour lesquelles je priais (mes choix, mes craintes, les finances etc.). Alors que je réfléchissais à l’évolution de la prière autour de moi, cette expression m’est revenue à l’esprit. De nombreuses personnes semblent avoir développé une nouvelle langue et une nouvelle posture de prière. Certains mots semblent plus puissants que d’autres et la prière se centre désormais sur le fait de marcher, de réclamer le territoire et de chasser le diable. Prier la Parole : un impératif ou une simple suggestion ?

Les chrétiens définissent souvent la prière comme la communication avec Dieu, ce qui sous-entend que non seulement nous parlons à Dieu mais que Dieu nous parle aussi. Il n’est donc pas surprenant que la Bible, en tant que la Parole de Dieu, est d’une grande importance pour cette communication.

Par l’étude des Écritures, nous devenons plus conscients de Dieu et pouvons lui répondre selon sa révélation. C’est à travers la Parole que nous apprenons à connaître Dieu et que nous pouvons lui répondre avec louange, amour et confiance. Alors que cette relation se développe, une amitié sincère se crée et nous découvrons de plus en plus le cœur de Celui à qui nous prions. Cela nous aide à prier avec confiance selon la volonté de Dieu. Alors que nous commençons à parler avec Dieu, nous pouvons entrer dans ses désirs pour nous et trouver plus clairement notre place dans son projet.

Alors que j’étais jeune adolescente et nouvelle chrétienne, je luttais avec cette question de ma place dans le projet de Dieu. Quand je priais, je demandais à Dieu quel don il m’avait donné. Je me souviens avoir dit que je ne faisais qu’aider : j’aidais avec l’école du dimanche, les activités sportives, les chants et d’autres domaines de la vie de l’église. C’était grâce à l’étude de la Bible que j’ai compris que c’était justement en aidant que j’utilisais mon don ! J’étais ravie. Depuis lors, j’ai souvent fait l’expérience de comment Dieu me donne de l’assurance en me guidant à certains passages des Écritures pendant mes temps de prière.

La Parole de Dieu peut façonner nos prières de différentes manières : en nous invitant à chercher Dieu, en approfondissant notre relation avec Dieu, en nous guidant dans le contenu de nos prières, en révélant le péché pour que nous puissions nous en débarrasser et ainsi dégager le canal de communication avec Dieu, en clarifiant nos pensées, en donnant une direction, en révélant la vérité…

Il ne fait aucun doute que l’interaction avec la Parole engendre la prière et que la prière nous incite à nous tourner vers les Écritures.

Cheryl Jessemy, ceejessemy@gmail.com
Équipière avec l’ISCF Grenade et coordinatrice pour la prière régionale dans la Caraïbe

« Je suis serviteur de la lumière qui ne s’éteint jamais. »

Le pèlerinage de David Bahena avec la Parole de Dieu

David BahenaJe suis devenu chrétien à 16 ans et cela a transformé ma vie : j’étais rempli de joie et avais soudain un but dans la vie. En même temps, j’avais faim de lire la Bible et j’ai alors commencé mon cheminement avec les Écritures.

À COMPA (IFES en Mexique), j’ai appris comment étudier, partager et contextualiser la Parole de Dieu. Je fais partie de la génération qui a grandi en lisant la Bible de manière inductive et en participant à des ateliers animés par Ada Lum. Samuel Escobar, dans « Así leo la Biblia », décrit cette approche ainsi : « apprendre à observer le texte avec clarté pour interpréter son message et l’appliquer à nos vies personnelles. » Puis est venu le temps de partager la Parole avec mes amis étudiants à l’université. C’était une grande joie que de les voir rencontrer Jésus dans ces petits groupes et être transformés par la Parole de Dieu. De plus, en raison de la réalité que nous vivions en Amérique latine, on nous a appris comment l’appliquer à notre contexte. La Bible est pertinente au monde académique et à la réalité sociale, politique et financière de notre pays.

Après avoir servi en tant qu’équipier étudiant, nous sommes passés par un temps de sécheresse et de renouveau spirituel. Le personnel devait préparer tant d’ateliers, de prédications et d’études bibliques que nous courrions le risque d’exploiter la Bible comme un simple outil. Nous lisions et étudions la Parole de Dieu mais sans plus en être passionnés. C’était à tel point qu’après avoir servi en tant que Secrétaire général pendant trois ans, j’ai confessé à Douglas Stewart que je n’avais plus envie de lire la Bible ou de prier et que je ne comprenais pas ce qui se passait en moi. Dieu a ouvert un nouveau chemin spirituel de renouveau centré sur sa Parole. Cette nouvelle approche envers les Écritures comprenait de la méditation, de la prière et des retraites. Pendant ce temps, j’ai appris comment prier avec la Parole de Dieu et dans l’Esprit et, peu à peu, j’étais transformé et renouvelé.

L’appel sur ma vie a aussi été formé par les Écritures. Pendant l’été de 2003, à Cedar Campus, alors que Dieu restaurait notre mariage, on nous a invités à cultiver une spiritualité humble, enracinée dans la Bible et dans la puissance du Saint-Esprit (Matthieu 12.18-21). Bien des années plus tard, Dieu a rétabli mon sentiment d’identité, m’a aidé à voir que j’étais bien plus qu’un membre du personnel et m’a invité chez lui pour cultiver une spiritualité qui a fait de moi un meilleur parent, ami et citoyen (Jean 4.46-54). L’année dernière à Pasadena, Dieu nous a renouvelés une fois de plus et nous a donné du repos ; l’invitation était alors de cultiver une spiritualité qui s’épanouit dans l’adversité et le désert (1 Pierre 1.3-5). Dieu nous appelle à travailler aux côtés d’une génération de leaders émergents, de faciliter des rencontres avec le Seigneur qui sont centrées sur la Bible, d’être des modèles de leadership humble et transparent et de persévérer, même dans l’adversité.

David Bahena
David Bahena sert l’IFES en tant que Secrétaire régional pour l’Amérique latine

« Avoir mes oreilles ouvertes »

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu!… » (Psaume 46.11)
« Que, le jour, l’Eternel me montre son amour: je passerai la nuit à chanter ses louanges… » (Psaume 42.8)

Entendre la Parole. Entendre ma vie. Entendre la petite voix tranquille de Dieu !

L’expérience d’une grande partie de la vie est celle d’une vie exigüe. De nombreuses expériences filent à toute vitesse – les gens que nous avons rencontrés, le ministère que nous faisons et la vie que nous vivons.

2017 était une année de ce genre pour moi… J’ai pris de nombreux vols pour me rendre dans les mouvements de ma région. J’ai donné de nombreux exposés bibliques et prédications. J’ai écouté de nombreuses personnes alors qu’elles traversaient des moments difficiles. J’ai connu 4 décès : celui de ma chère maman, celui de ma colocataire lorsque j’étais sur le campus et celui de 2 collègues d’Asie de l’Est. J’ai pris la charge de Secrétaire régionale de l’IFES pour l’Asie de l’Est.

Des vies exigües, des vies sans temps de réflexion commencent à laisser échapper l’impatience, la lassitude, la colère, l’amertume et la pitié de soi. Je ne pouvais arrêter aucune de ces expériences de vie et de ministère. Mais par souci d’équilibre, j’ai trouvé la petite voix tranquille de mon Seigneur m’appeler à …la solitude ! J’ai pu faire sept retraites spirituelles en 2017 (pour certaines, j’y étais à la fois intervenante et participante). Pour deux d’entre elles, la retraite a duré 3 jours ; pour quatre d’entre elles, ce n’était que 3 heures ; et pour l’une d’entre elles, cela a duré 4 jours.

Dans les retraites où j’étais intervenante, de courts passages des Écritures étaient donnés à méditer et à écouter [Psaume 42; 1 Corinthiens 4:7-16; Exode 19:1-6; Josué 3]. Dans une attitude d’attente avec ces passages…. L’espace que j’ai créé dans l’attente avec la Parole a commencé à me parler. J’« entendais » la Parole abreuver ma vie. J’ai commencé également à « entendre » ma vie – le deuil que j’avais accumulé, les questions qui se posaient. Le plus grand don était « l’écoute » de Dieu, qui m’avait accompagné tout du long. Il a commencé à marquer Ses promesses et Sa guérison de son empreinte.

Après chacune de ces retraites, j’en suis revenue avec une mission rafraîchie ! Un appel plus clair sur la manière de s’y prendre. Pour moi, ces temps de retraite n’étaient pas une option, mais une oasis où je peux boire en profondeur et créer l’espace pour la vie. Ainsi, je sais que pour moi, 2017 était une année à « l’école de l’adversité » et pourtant c’était l’année au cours de laquelle j’étais certaine « qu’Il m’avait porté comme sur des ailes d’aigle et qu’Il se réjouit à grands cris à mon sujet la nuit. »

Donc, comment est-ce que je m’y prends pour mes retraites ?

  • J’apporte mes problèmes/soucis/expériences de vie que je souhaite examiner.
  • Je demande au Seigneur de me guider vers un passage des Écritures pour m’accompagner.
  • Je répands mon cœur, et j’attends et j’écoute.
  • J’écoute Sa Parole, Sa voix et j’écoute ma vie. J’écoute quand je marche, quand je m’assoies, quand j’écoute la nature, les pensées ou les paroles qu’Il met dans mon cœur et dans mon esprit.
  • En écoutant, je réponds là où je suis. Conversations avec Dieu.
  • Tout cela va dans mon journal qui sert aussi en tant qu’outil de sauvegarde dans l’écoute !

Bonne retraite, chèr(e) ami(e) !

Annette Arulrajah
Secrétaire régionale pour l’Asie de l’Est

Devenir une communauté qui écoute

Au cours de ces dernières années, j’ai eu le privilège d’investir dans les leaders à travers le réseau des jeunes équipiers. Il s’agit d’un réseau de jeunes équipiers qui servent avec l’IFES en Europe. Notre objectif est d’être une communauté qui permet aux équipiers de croître et de poser de bonnes fondations pour le début de leur ministère. L’an passé, ce temps m’a mis au défi de réfléchir à ce que cela signifie pour cette communauté d’apprentissage d’être une communauté qui écoute – une communauté qui est transformée par la Parole. Cela évoquait un sentiment que j’avais déjà : nous passions beaucoup de notre temps à enseigner la Parole à d’autres, mais je n’étais pas si sûre que notre propre interaction personnelle avec les Écritures avait la même priorité.

Alors nous avons posé un défi à nos jeunes équipiers. Nous leur avons demandé de s’immerger dans l’histoire de Pierre sur une période de 6 mois. Pour ce faire, il fallait lire Marc, Actes et 1 Pierre ainsi que faire certains exercices à la fois individuellement et avec les autres. Nous voulions qu’ils regardent à la manière dont Dieu avait formé Pierre en tant que leader, et qu’à travers cela, ils mènent une réflexion sur la manière dont Dieu les forme.

A la fin de ce défi, nous nous sommes réunis pour mener une réflexion et faire part de l’expérience. Cette rencontre était à la fois décourageante et encourageante.

Cela était décourageant parce que cela a confirmé que l’interaction personnelle avec la Parole de Dieu ne figurait pas dans les grandes priorités. Il y avait quelques exceptions mais la plupart des équipiers luttaient pour mettre du temps à part pour cela. Ils étaient si occupés à faire que prendre le temps de s’immerger dans la Parole de Dieu semblait être un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Je ne pense pas qu’ils soient seuls à lutter avec cela. Il y a la tentation pour nous tous de nous concentrer sur ce que nous faisons, sur les aspects de notre ministère que les autres voient. Puis nous commençons à négliger notre besoin d’avoir nos propres cœurs et intelligence constamment renouvelés et transformés par la Parole de Dieu. Et là, c’est un endroit vraiment dangereux où se trouver.

Mais cette expérience m’a aussi montré quelque chose : lorsque nous donnons du temps à l’écoute de la Parole ensemble en communauté, Dieu parle et sa Parole transforme. Alors que nous menions une réflexion ensemble sur ce que nous avions appris, il y avait un thème commun : Dieu est patient dans la manière dont il développe les leaders. En réfléchissant à l’échec de Pierre, nous avons vu une fois de plus que ce ne sont pas nos compétences qui font que Dieu peut nous utiliser mais plutôt sa grâce.

Tout comme Pierre, nous sommes enclins à échouer – tout comme notre manque d’interaction avec la Parole de Dieu le montre. Mais Dieu est tout aussi patient avec nous ; il est tout aussi prêt à nous offrir sa grâce. Dieu désire nous parler. Alors continuons à l’écouter.

Heledd Job
Heledd est originaire du Pays de Galles et vit en Italie. Elle fait partie de l’équipe du développement du leadership en Europe, chargée principalement de la coordination du réseau des jeunes équipiers.

Mon psaume : « J’ai lu le Livre »

Guinée, juillet 2017. Une formation a lieu sur l’interaction avec les Ecritures. Après avoir réfléchi sur nos motivations et convictions concernant la Parole de Dieu, chaque participant a écrit son propre psaume. Après 30 minutes de rédaction, nous nous sommes rassemblés et chacun(e) a lu son psaume. C’était un moment fort d’adoration de notre Dieu. Après avoir entendu tous les psaumes, nous avons fait part de notre expérience. Voici quelques réactions : « Cela mène à un esprit de prière. » « Avec chaque personne, j’espérais que cela n’allait jamais se terminer. » « C’est comme si on était en relation directe avec Dieu. »

Lisez un de ces psaumes, écrit par Axel Aurenche Gbelia, un étudiant de Côte d’Ivoire :

J’ai lu des livres
J’ai été civilisé
J’ai lu des livres
J’essaie encore même de me cultiver

Mais j’ai lu le Livre
L’artisanal de Dieu
Son album, Son manuscrit
Qui transcende le préhistorique jusqu’à l’avenir

J’ai lu le Livre
L’écriture et le graphisme céleste
L’histoire des expériences de Dieu d’avec l’homme
Et des hommes d’avec Dieu

J’ai lu le Livre
Je sais maintenant d’où je viens
Qui Dieu dit que je suis
Qui je suis et où je vais

J’ai lu le Livre
La brochure, la publication de Dieu
Mes déserts se refleurissent
Mes larmes se réjouissent

J’ai lu le Livre
L’édit et la sculpture de Dieu
Je peux pleurer de joie
Et même rire dans le malheur

Je sais qui Il est
Lui, le glossateur et le Dieu des lettres
Lui, l’historien des âges et le littérateur suprême

J’ai lu le Livre
J’ai lu Son Livre
Plus que formé
Plus qu’instruit
Plus qu’enseigné
Plus que convaincu
Je suis transformé pour la vie.

Équiper les étudiants pour étudier la Parole

Découvrez le témoignage d’un étudiant ayant participé au congrès d’étude biblique du FCSI Israël :
« L’année dernière, j’ai vécu le temps le plus difficile de ma vie – j’ai perdu ma mère après un long combat contre le cancer. Elle était ma meilleure amie, mon modèle, une source de soutien et la plus grande bénédiction que Dieu m’ait jamais donnée. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle. Lorsque je me suis rendu au congrès, elle avait arrêté de répondre aux traitements et son état se détériorait très rapidement. Au cours de ce congrès d’étude biblique, nous avons étudié l’histoire de Jésus qui calmait la tempête ; au travers de celle-ci, Jésus est venu à la rencontre de mes craintes, de ma douleur, de ma vulnérabilité, qui me tenaient paralysé et il a calmé les tempêtes qui faisaient rage en mon être intérieur. La puissance de sa présence et sa paix irrésistible m’ont envahi, m’ont soutenu tout au long de cette situation accablante et m’ont aidé à surmonter ce qui me paraissait insurmontable. »
Notre vision pour le congrès d’étude biblique du manuscrit de Marc est née en 2014 : nous voulions voir des étudiants passionnés de la Parole et qui savent comment étudier et interagir avec les Écritures. Nous voulions que les étudiants rencontrent Jésus au travers de sa Parole et qu’ils soient transformés de l’intérieur. Pourtant la réalité était que nos étudiants ne disposaient pas des outils nécessaires pour étudier la Bible seul ou en groupe. Notre souhait était donc de leur proposer une méthode d’étude qui les mettraient à l’aise pour étudier la Bible avec leurs amis et dans les groupes d’étudiants. Nous étions convaincus que cela donnerait aussi à nos étudiants le courage d’inviter leurs amis non-chrétiens à étudier la Bible avec eux, et leur offrir l’opportunité de rencontrer Jésus dans sa Parole.

En repensant à ces débuts, nous sommes remplis de reconnaissance et de joie pour ce que nous avons vu du plan de Dieu pour les étudiants chrétiens en Israël. La première fois que nous avons invité des étudiants à venir rencontrer Jésus à ce congrès au travers du livre de Marc, moins de 20 étudiants s’étaient engagés à nous rejoindre. Cette année, nous avons vécu le troisième congrès annuel consécutif et, pour la première fois, nous avons accueilli 110 participants ! Les étudiants commencent à partager comment ce congrès a façonné leur foi et leur a donné de nouveaux yeux pour lire les Écritures. De plus en plus d’étudiants lisent la Bible et remarquent des changements visibles dans leur vie.

Notre prière est de voir l’amour pour les Écritures et la passion que nous remarquons parmi nos étudiants avoir un impact sur le corps de Christ en Israël.

Rasha Saba, rasha@fcsi.ws
Coordinateur du ministère et de la formation parmi les étudiants arabes du FCSI Israël

Une cuisine saine

Une introduction à un nouveau genre de livre de recettes écrit par l’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures

BildkochenkleinChez nos mouvements d’étudiants, nous nous engageons à former notre personnel et nos étudiants à l’interaction avec les Écritures. Comment décidons-nous du contenu de nos évènements formación ? Quels ingrédients faut-il pour préparer un plat plein de nutrition et de saveur ?

La réponse à cette question dépend du contexte et du groupe cible précis. Par exemple, nous préparons souvent un plat différent pour les étudiants que pour le personnel. La réponse à cette question dépendra aussi de notre vision globale. Quel résultat voulons-nous voir de la totalité de notre formación à l’interaction avec les Écritures ? Et quelle en est donc la conséquence pour les différents événements de formation ?

« Mes enfants, pour qui j’endure une fois encore les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Christ soit formé en vous… » (Galates 4.19, BDS) « Jusqu’à ce que Christ soit formé en vous… » – quelle belle expression de ce que Paul a sur le cœur pour ces églises !

Qu’aimeriez-vous voir comme résultat de la totalité de votre formación à l’interaction avec les Écritures ? Prenez un moment pour verbaliser votre vision. Veuillez réfléchir de manière précise autour de votre groupe cible.

J’ai l’impression que nous nous concentrons souvent uniquement sur quelques-uns des ingrédients nécessaires pour accomplir la vision globale et que nous en négligeons d’autres. Parfois…

  • Nous enseignons des méthodes d’étude biblique sans traiter des attentes et de l’attitude avec lesquelles notre personnel et nos étudiants abordent la Parole de Dieu ;
  • Nous donnons une formation autour du développement et de l’animation de groupes d’étude biblique sans prendre le temps de réfléchir à ce qui se passe réellement dans ces groupes ;
  • Nous parlons beaucoup de la Bible mais passons un temps disproportionnellement moindre à l’écoute de la Parole de Dieu et à lui permettre de nous parler. Lors de nombreux événements de formation, le matin commence par une étude ou une exposition biblique, mais il y a très peu de temps pour intérioriser ce qu’on a entendu, pour se tremper dans la Parole, pour rencontrer Jésus.

L’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES vous a écrit une aide de cuisine. Cette nouvelle ressource ne propose pas un programme standard. Elle nous aide plutôt à planifier soigneusement ce que nous incluons dans nos programmes de formation.

Formación à l’interaction avec les Écritures – une ressource pour planifier et développer des programmes de formation : Vous pouvez télécharger ce matériel ici.

Sabine Kalthoff
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures

Ma vie est un projet de Dieu

(écrit par Daniel Bourdanné, Secrétaire Général de l’IFES)

« C’est toi qui as formé mes reins, Qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.
Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien.
Mon corps n’était point caché devant toi.
Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, Tissé dans les profondeurs de la terre.
Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ;
Et sur ton livre étaient tous inscrits
Les jours qui m’étaient destinés, Avant qu’aucun d’eux existât.
»
Psaumes 139.13-16

BildDanielkleinEn 1982, j’étais étudiant à l’Université à Lomé au Togo. Nos études étaient difficiles (seulement 7 à 8% d’étudiants passaient en année supérieure). Pour moi c’était aussi une période de crise personnelle : Que faire de ma vie ? Quel sens donner à ma vie ? Je nourrissais de grands rêves. L’un de mes rêves était de devenir professeur titulaire de chaire à 32 ans. Mais « mes grand rêves » avaient été interrompus par la guerre civile dans mon pays. J’avais passé deux années sans aller à l’école. Malgré la reprise de mes études, je luttais toujours avec la question : « pourquoi Dieu a permis que mes études soient interrompues ? ». En fait, malgré ma foi en Dieu, mes projets d’avenir étaient centrés sur moi-même.

Mais un jour, j’ai reçu un message d’une sœur et amie. Nous étions tous deux membres des GBU. Nous partageons et prions ensemble de temps en temps. Ce jour-là, elle m’avait écrite une lettre de sa main pour m’encourager. C’était ce texte des Psaumes 139.

J’avais certes lu ce passage auparavant. Mais ce jour-là, ce texte a pris un sens particulier pour moi. A la lecture de ces versets, j’étais dans un premier temps devenu comme figé, immobile, comme devant une découverte importante qu’on fait. Une source de signification, de compréhension et de sens venait finalement de jaillir de ce passage. Ce fut une révélation bouleversante pour moi, et qui changera le cours et le sens de ma vie. Enfin ! Dieu vient de m’éclairer, d’ouvrir les yeux de mon cœur sur le vrai sens de ma vie.

Je ne suis ni le fruit du hasard de la nature ni l’expression d’une vanité de la vie. Bien plus ! Je suis particulièrement aimé de Dieu, du Dieu infini. En tant que créé à son image, je suis le reflet de sa beauté malgré les laideurs en moi laissées par les traces de la morsure du péché. Ma vie est un projet de Dieu. Elle est aussi un grand et bon projet devant Dieu même si je n’en étais pas pleinement conscient jusque-là. Car je faisais mes propres plans, je rêvais de devenir quelqu’un sans profondément intégrer Dieu dans mes plans.

Mais ce passage fut aussi précisément une invitation claire qui m’était adressée par Dieu à me mettre entièrement à son service. Si Dieu me connaît si profondément, si ma vie est son projet, n’est-ce pas lui le meilleur guide pour mon présent et pour mon avenir qu’il déroule ? Ce fut pour moi un passage d’appel et de consécration à Dieu.

Ce passage reste aujourd’hui encore et toujours une source d’encouragement pour moi. Devant les choix de la vie, ce passage me rappelle que je dois tourner mes yeux vers mon créateur pour être orienté et guidé. C’est lui qui déroule nos vies.  Le passage de ce Psaumes m’enveloppe encore et encore. Que Dieu soit loué pour sa parole vivante et vivifiante.

Daniel Bourdanné, daniel.bourdanne(at)ifesworld.org

Cheminer avec le Notre Père

(écrit par: Savithri Sumanthiran, Secrétaire régional pour l’Asie du Sud)

« பரலோகத்தில் இருக்கிற எங்கள் பிதாவே » : c’était la première prière chrétienne que j’ai apprise. Je ne sais pas si mes souvenirs sont corrects, mais je crois me rappeler avoir d’abord appris le Notre Père en Tamil dans un livre pour enfants ! Depuis lors, le Notre Père a été l’une de mes Écritures préférées.

Former une relation d’intimité avec Dieu…

Cette prière m’a aidé à établir une routine de prière dès mon plus jeune âge – je n’en demandais rien et je ne m’attendais à aucune réponse. En tant qu’enfant, je l’ai simplement priée. En grandissant, cette prière a été le pilier de ma vie de prière : c’était la base de mes discussions et de mes débats avec Dieu ; une plateforme qui me permettait de prier quand Dieu semblait distant et la prière impossible.

 

La formation du caractère dans la présence de Dieu…

Pendant mon adolescence, pour la première fois, j’ai lutté avec l’une des expressions de cette prière : j’avais connu des douleurs très personnelles qui ont culminé dans une confrontation avec un monde qui n’était plus sûr. J’ai eu du mal à comprendre ce que cela signifiait de prier « pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous » – que voulait-on dire par ‘torts’’ ? Qui est le ‘nous’ de cette prière ? Est-ce que je devais apprendre à pardonner ceux qui étaient aussi chrétiens ou est-ce que je devais aussi pardonner à l’« autre » qui m’a fait violence ainsi qu’à ma communauté ? J’ai commencé le voyage d’apprentissage de ce qu’était le pardon en faisant les premiers pas. J’ai commencé à apprendre la liberté de me parler à moi-même et de me dire : « J’ai eu tort ; je dois dire ‘je suis désolé, pardonne-moi’. » Et commencer ce processus angoissant d’aller voir la personne que j’ai offensée ou qui m’a offensé. Je chemine toujours.

La formation d’une vision du monde dans la présence de Dieu…

Quelques années plus tard, la répétition de cette prière m’a fait réaliser que Jésus nous disait en fait de vouloir que son Royaume vienne, que sa volonté soit faite – pas dans un lieu futur mais ici sur terre. Jusqu’alors, j’avais intériorisé cette phrase avec la signification que Jésus désire une sainteté dans ma vie personnelle. J’ai commencé un autre cheminement dans ma compréhension de Jésus et de sa mission ! Pour l’instant, j’essaye de comprendre pourquoi cette prière est au pluriel : « Notre » Père, donne- « nous » aujourd’hui le pain dont nous avons besoin ; pardonne- « nous » nos torts … ; garde- « nous » de céder à la tentation ; délivre-« nous » du diable…

Matthieu 6 : 9 – 13

Priez donc ainsi :
« Notre Père, toi qui es dans les cieux, que tu sois reconnu pour Dieu,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, et tout cela, sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin,
pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous.
Garde-nous de céder à la tentation, et surtout, délivre-nous du diable. »

SavithriCette Écriture est pour moi :

  • mon endroit sûr : un endroit où je peux être honnête et intime devant le Seigneur ;
  • mon endroit d’inconfort : un endroit où je peux amener mes questions sur le monde et mes défis ;
  • mon endroit d’apprentissage théologique : un endroit qui m’invite à entrer dans le monde de Jésus ; de parler avec d’autres croyants ; de lire ce que les autres ont écrit.

Savithri Sumanthiran, Savithri.Sumanthiran(at)ifesworld.org

Un targum pour aujourd’hui

(écrit par: Yohan Abeynaike, Secrétaire générale de FOCUS Sri Lanka)

Après quelques générations passées en exil, les chefs de la communauté juive faisaient face à un grave problème. L’araméen était en train de remplacer l’hébreu en tant que langue commune du peuple. Avec ce changement de langue et de contexte, les chefs se demandaient comment communiquer la vérité des Écritures hébraïques à la prochaine génération de telle sorte qu’elle puisse les comprendre facilement. Ainsi apparu le Targum.

SriLankasmallAu départ, le Targum était simplement une paraphrase des Écritures en araméen. Plus tard, il s’est élargi pour inclure des explications et des expansions sur le texte pour que l’audience puisse voir clairement la pertinence des Écritures dans leur contexte. En décembre, des membres de FOCUS Sri Lanka se sont essayés à l’écriture d’un Targum sur base du Magnificat de Marie (Luc 1:46-55). Nous avons commencé par diviser le chant en différentes phrases et puis nous avons développé plus amplement chaque phrase dans une explication pour accomplir différents objectifs. Voici quelques exemples de nos objectifs :

1. Comprendre les pensées et les émotions contradictoires de Marie et la voir à travers des yeux modernes. (Luc 1:48-49)

« Je n’arrive pas à le croire ! Des milliers de femmes juives depuis des siècles ont voulu être à ma place. A l’avenir, des gens de partout liront et entendront mon histoire. Ils joueront mon rôle dans des pièces de théâtre et des films, ils prêcheront sur moi, ils chanteront à mon sujet. Tellement de gens souhaiteront être à ma place… Mais qui suis-je ? Je ne suis rien…

…Mais parfois, j’ai peur. Je ne sais ce que l’avenir me réserve. Que dira ma famille à propos de ma grossesse ? Que diront mes voisins ? Vont-ils se moquer de moi ? M’ignorer ? Me lapider ? »

2. Trouver une application générale des implications d’un texte. (Luc 1:51)

Dieu rit des vantardises des ceux qui créent les connaissances dans notre société. Le scientifique peut-il découvrir tous les mystères de la vie ? L’économiste peut-il satisfaire tous les besoins des gens ? L’avocat peut-il rendre une société plus morale ? L’affirmation que « toute vérité est relative » n’est-elle pas une affirmation absolue en elle-même ? Pourquoi sont-ils si fiers ? Ne savent-ils pas qu’il y aura toujours une limite à la connaissance humaine ? C’est Dieu seul qui sait tout.

3. Utiliser des expressions et des situations familières aux gens d’aujourd’hui. (Luc 1:52)

Tout ce qui est caché sera révélé. Il est le Wikileaks divin. Le darknet sera illuminé. Les paroles et les tweets de haine seront réduits au silence.

Le texte entier de notre Targum pour le contexte du Sri Lanka se trouve ici.

C’était un processus créatif et amusant. Plus important encore, cela nous a aidé à voir et à appliquer le texte d’une nouvelle manière. Pourquoi ne pas l’essayer, vous aussi ?

Yohan Abeynaike, yohan(at)focus.lk