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« Avoir mes oreilles ouvertes »

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu!… » (Psaume 46.11)
« Que, le jour, l’Eternel me montre son amour: je passerai la nuit à chanter ses louanges… » (Psaume 42.8)

Entendre la Parole. Entendre ma vie. Entendre la petite voix tranquille de Dieu !

L’expérience d’une grande partie de la vie est celle d’une vie exigüe. De nombreuses expériences filent à toute vitesse – les gens que nous avons rencontrés, le ministère que nous faisons et la vie que nous vivons.

2017 était une année de ce genre pour moi… J’ai pris de nombreux vols pour me rendre dans les mouvements de ma région. J’ai donné de nombreux exposés bibliques et prédications. J’ai écouté de nombreuses personnes alors qu’elles traversaient des moments difficiles. J’ai connu 4 décès : celui de ma chère maman, celui de ma colocataire lorsque j’étais sur le campus et celui de 2 collègues d’Asie de l’Est. J’ai pris la charge de Secrétaire régionale de l’IFES pour l’Asie de l’Est.

Des vies exigües, des vies sans temps de réflexion commencent à laisser échapper l’impatience, la lassitude, la colère, l’amertume et la pitié de soi. Je ne pouvais arrêter aucune de ces expériences de vie et de ministère. Mais par souci d’équilibre, j’ai trouvé la petite voix tranquille de mon Seigneur m’appeler à …la solitude ! J’ai pu faire sept retraites spirituelles en 2017 (pour certaines, j’y étais à la fois intervenante et participante). Pour deux d’entre elles, la retraite a duré 3 jours ; pour quatre d’entre elles, ce n’était que 3 heures ; et pour l’une d’entre elles, cela a duré 4 jours.

Dans les retraites où j’étais intervenante, de courts passages des Écritures étaient donnés à méditer et à écouter [Psaume 42; 1 Corinthiens 4:7-16; Exode 19:1-6; Josué 3]. Dans une attitude d’attente avec ces passages…. L’espace que j’ai créé dans l’attente avec la Parole a commencé à me parler. J’« entendais » la Parole abreuver ma vie. J’ai commencé également à « entendre » ma vie – le deuil que j’avais accumulé, les questions qui se posaient. Le plus grand don était « l’écoute » de Dieu, qui m’avait accompagné tout du long. Il a commencé à marquer Ses promesses et Sa guérison de son empreinte.

Après chacune de ces retraites, j’en suis revenue avec une mission rafraîchie ! Un appel plus clair sur la manière de s’y prendre. Pour moi, ces temps de retraite n’étaient pas une option, mais une oasis où je peux boire en profondeur et créer l’espace pour la vie. Ainsi, je sais que pour moi, 2017 était une année à « l’école de l’adversité » et pourtant c’était l’année au cours de laquelle j’étais certaine « qu’Il m’avait porté comme sur des ailes d’aigle et qu’Il se réjouit à grands cris à mon sujet la nuit. »

Donc, comment est-ce que je m’y prends pour mes retraites ?

  • J’apporte mes problèmes/soucis/expériences de vie que je souhaite examiner.
  • Je demande au Seigneur de me guider vers un passage des Écritures pour m’accompagner.
  • Je répands mon cœur, et j’attends et j’écoute.
  • J’écoute Sa Parole, Sa voix et j’écoute ma vie. J’écoute quand je marche, quand je m’assoies, quand j’écoute la nature, les pensées ou les paroles qu’Il met dans mon cœur et dans mon esprit.
  • En écoutant, je réponds là où je suis. Conversations avec Dieu.
  • Tout cela va dans mon journal qui sert aussi en tant qu’outil de sauvegarde dans l’écoute !

Bonne retraite, chèr(e) ami(e) !

Annette Arulrajah
Secrétaire régionale pour l’Asie de l’Est

Devenir une communauté qui écoute

Au cours de ces dernières années, j’ai eu le privilège d’investir dans les leaders à travers le réseau des jeunes équipiers. Il s’agit d’un réseau de jeunes équipiers qui servent avec l’IFES en Europe. Notre objectif est d’être une communauté qui permet aux équipiers de croître et de poser de bonnes fondations pour le début de leur ministère. L’an passé, ce temps m’a mis au défi de réfléchir à ce que cela signifie pour cette communauté d’apprentissage d’être une communauté qui écoute – une communauté qui est transformée par la Parole. Cela évoquait un sentiment que j’avais déjà : nous passions beaucoup de notre temps à enseigner la Parole à d’autres, mais je n’étais pas si sûre que notre propre interaction personnelle avec les Écritures avait la même priorité.

Alors nous avons posé un défi à nos jeunes équipiers. Nous leur avons demandé de s’immerger dans l’histoire de Pierre sur une période de 6 mois. Pour ce faire, il fallait lire Marc, Actes et 1 Pierre ainsi que faire certains exercices à la fois individuellement et avec les autres. Nous voulions qu’ils regardent à la manière dont Dieu avait formé Pierre en tant que leader, et qu’à travers cela, ils mènent une réflexion sur la manière dont Dieu les forme.

A la fin de ce défi, nous nous sommes réunis pour mener une réflexion et faire part de l’expérience. Cette rencontre était à la fois décourageante et encourageante.

Cela était décourageant parce que cela a confirmé que l’interaction personnelle avec la Parole de Dieu ne figurait pas dans les grandes priorités. Il y avait quelques exceptions mais la plupart des équipiers luttaient pour mettre du temps à part pour cela. Ils étaient si occupés à faire que prendre le temps de s’immerger dans la Parole de Dieu semblait être un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Je ne pense pas qu’ils soient seuls à lutter avec cela. Il y a la tentation pour nous tous de nous concentrer sur ce que nous faisons, sur les aspects de notre ministère que les autres voient. Puis nous commençons à négliger notre besoin d’avoir nos propres cœurs et intelligence constamment renouvelés et transformés par la Parole de Dieu. Et là, c’est un endroit vraiment dangereux où se trouver.

Mais cette expérience m’a aussi montré quelque chose : lorsque nous donnons du temps à l’écoute de la Parole ensemble en communauté, Dieu parle et sa Parole transforme. Alors que nous menions une réflexion ensemble sur ce que nous avions appris, il y avait un thème commun : Dieu est patient dans la manière dont il développe les leaders. En réfléchissant à l’échec de Pierre, nous avons vu une fois de plus que ce ne sont pas nos compétences qui font que Dieu peut nous utiliser mais plutôt sa grâce.

Tout comme Pierre, nous sommes enclins à échouer – tout comme notre manque d’interaction avec la Parole de Dieu le montre. Mais Dieu est tout aussi patient avec nous ; il est tout aussi prêt à nous offrir sa grâce. Dieu désire nous parler. Alors continuons à l’écouter.

Heledd Job
Heledd est originaire du Pays de Galles et vit en Italie. Elle fait partie de l’équipe du développement du leadership en Europe, chargée principalement de la coordination du réseau des jeunes équipiers.

Mon psaume : « J’ai lu le Livre »

Guinée, juillet 2017. Une formation a lieu sur l’interaction avec les Ecritures. Après avoir réfléchi sur nos motivations et convictions concernant la Parole de Dieu, chaque participant a écrit son propre psaume. Après 30 minutes de rédaction, nous nous sommes rassemblés et chacun(e) a lu son psaume. C’était un moment fort d’adoration de notre Dieu. Après avoir entendu tous les psaumes, nous avons fait part de notre expérience. Voici quelques réactions : « Cela mène à un esprit de prière. » « Avec chaque personne, j’espérais que cela n’allait jamais se terminer. » « C’est comme si on était en relation directe avec Dieu. »

Lisez un de ces psaumes, écrit par Axel Aurenche Gbelia, un étudiant de Côte d’Ivoire :

J’ai lu des livres
J’ai été civilisé
J’ai lu des livres
J’essaie encore même de me cultiver

Mais j’ai lu le Livre
L’artisanal de Dieu
Son album, Son manuscrit
Qui transcende le préhistorique jusqu’à l’avenir

J’ai lu le Livre
L’écriture et le graphisme céleste
L’histoire des expériences de Dieu d’avec l’homme
Et des hommes d’avec Dieu

J’ai lu le Livre
Je sais maintenant d’où je viens
Qui Dieu dit que je suis
Qui je suis et où je vais

J’ai lu le Livre
La brochure, la publication de Dieu
Mes déserts se refleurissent
Mes larmes se réjouissent

J’ai lu le Livre
L’édit et la sculpture de Dieu
Je peux pleurer de joie
Et même rire dans le malheur

Je sais qui Il est
Lui, le glossateur et le Dieu des lettres
Lui, l’historien des âges et le littérateur suprême

J’ai lu le Livre
J’ai lu Son Livre
Plus que formé
Plus qu’instruit
Plus qu’enseigné
Plus que convaincu
Je suis transformé pour la vie.

Équiper les étudiants pour étudier la Parole

Découvrez le témoignage d’un étudiant ayant participé au congrès d’étude biblique du FCSI Israël :
« L’année dernière, j’ai vécu le temps le plus difficile de ma vie – j’ai perdu ma mère après un long combat contre le cancer. Elle était ma meilleure amie, mon modèle, une source de soutien et la plus grande bénédiction que Dieu m’ait jamais donnée. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle. Lorsque je me suis rendu au congrès, elle avait arrêté de répondre aux traitements et son état se détériorait très rapidement. Au cours de ce congrès d’étude biblique, nous avons étudié l’histoire de Jésus qui calmait la tempête ; au travers de celle-ci, Jésus est venu à la rencontre de mes craintes, de ma douleur, de ma vulnérabilité, qui me tenaient paralysé et il a calmé les tempêtes qui faisaient rage en mon être intérieur. La puissance de sa présence et sa paix irrésistible m’ont envahi, m’ont soutenu tout au long de cette situation accablante et m’ont aidé à surmonter ce qui me paraissait insurmontable. »
Notre vision pour le congrès d’étude biblique du manuscrit de Marc est née en 2014 : nous voulions voir des étudiants passionnés de la Parole et qui savent comment étudier et interagir avec les Écritures. Nous voulions que les étudiants rencontrent Jésus au travers de sa Parole et qu’ils soient transformés de l’intérieur. Pourtant la réalité était que nos étudiants ne disposaient pas des outils nécessaires pour étudier la Bible seul ou en groupe. Notre souhait était donc de leur proposer une méthode d’étude qui les mettraient à l’aise pour étudier la Bible avec leurs amis et dans les groupes d’étudiants. Nous étions convaincus que cela donnerait aussi à nos étudiants le courage d’inviter leurs amis non-chrétiens à étudier la Bible avec eux, et leur offrir l’opportunité de rencontrer Jésus dans sa Parole.

En repensant à ces débuts, nous sommes remplis de reconnaissance et de joie pour ce que nous avons vu du plan de Dieu pour les étudiants chrétiens en Israël. La première fois que nous avons invité des étudiants à venir rencontrer Jésus à ce congrès au travers du livre de Marc, moins de 20 étudiants s’étaient engagés à nous rejoindre. Cette année, nous avons vécu le troisième congrès annuel consécutif et, pour la première fois, nous avons accueilli 110 participants ! Les étudiants commencent à partager comment ce congrès a façonné leur foi et leur a donné de nouveaux yeux pour lire les Écritures. De plus en plus d’étudiants lisent la Bible et remarquent des changements visibles dans leur vie.

Notre prière est de voir l’amour pour les Écritures et la passion que nous remarquons parmi nos étudiants avoir un impact sur le corps de Christ en Israël.

Rasha Saba, rasha@fcsi.ws
Coordinateur du ministère et de la formation parmi les étudiants arabes du FCSI Israël

Une cuisine saine

Une introduction à un nouveau genre de livre de recettes écrit par l’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures

BildkochenkleinChez nos mouvements d’étudiants, nous nous engageons à former notre personnel et nos étudiants à l’interaction avec les Écritures. Comment décidons-nous du contenu de nos évènements formación ? Quels ingrédients faut-il pour préparer un plat plein de nutrition et de saveur ?

La réponse à cette question dépend du contexte et du groupe cible précis. Par exemple, nous préparons souvent un plat différent pour les étudiants que pour le personnel. La réponse à cette question dépendra aussi de notre vision globale. Quel résultat voulons-nous voir de la totalité de notre formación à l’interaction avec les Écritures ? Et quelle en est donc la conséquence pour les différents événements de formation ?

« Mes enfants, pour qui j’endure une fois encore les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que Christ soit formé en vous… » (Galates 4.19, BDS) « Jusqu’à ce que Christ soit formé en vous… » – quelle belle expression de ce que Paul a sur le cœur pour ces églises !

Qu’aimeriez-vous voir comme résultat de la totalité de votre formación à l’interaction avec les Écritures ? Prenez un moment pour verbaliser votre vision. Veuillez réfléchir de manière précise autour de votre groupe cible.

J’ai l’impression que nous nous concentrons souvent uniquement sur quelques-uns des ingrédients nécessaires pour accomplir la vision globale et que nous en négligeons d’autres. Parfois…

  • Nous enseignons des méthodes d’étude biblique sans traiter des attentes et de l’attitude avec lesquelles notre personnel et nos étudiants abordent la Parole de Dieu ;
  • Nous donnons une formation autour du développement et de l’animation de groupes d’étude biblique sans prendre le temps de réfléchir à ce qui se passe réellement dans ces groupes ;
  • Nous parlons beaucoup de la Bible mais passons un temps disproportionnellement moindre à l’écoute de la Parole de Dieu et à lui permettre de nous parler. Lors de nombreux événements de formation, le matin commence par une étude ou une exposition biblique, mais il y a très peu de temps pour intérioriser ce qu’on a entendu, pour se tremper dans la Parole, pour rencontrer Jésus.

L’équipe internationale de l’Interaction avec les Écritures de l’IFES vous a écrit une aide de cuisine. Cette nouvelle ressource ne propose pas un programme standard. Elle nous aide plutôt à planifier soigneusement ce que nous incluons dans nos programmes de formation.

Formación à l’interaction avec les Écritures – une ressource pour planifier et développer des programmes de formation : Vous pouvez télécharger ce matériel ici.

Sabine Kalthoff
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures

Ma vie est un projet de Dieu

(écrit par Daniel Bourdanné, Secrétaire Général de l’IFES)

« C’est toi qui as formé mes reins, Qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.
Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien.
Mon corps n’était point caché devant toi.
Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, Tissé dans les profondeurs de la terre.
Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ;
Et sur ton livre étaient tous inscrits
Les jours qui m’étaient destinés, Avant qu’aucun d’eux existât.
»
Psaumes 139.13-16

BildDanielkleinEn 1982, j’étais étudiant à l’Université à Lomé au Togo. Nos études étaient difficiles (seulement 7 à 8% d’étudiants passaient en année supérieure). Pour moi c’était aussi une période de crise personnelle : Que faire de ma vie ? Quel sens donner à ma vie ? Je nourrissais de grands rêves. L’un de mes rêves était de devenir professeur titulaire de chaire à 32 ans. Mais « mes grand rêves » avaient été interrompus par la guerre civile dans mon pays. J’avais passé deux années sans aller à l’école. Malgré la reprise de mes études, je luttais toujours avec la question : « pourquoi Dieu a permis que mes études soient interrompues ? ». En fait, malgré ma foi en Dieu, mes projets d’avenir étaient centrés sur moi-même.

Mais un jour, j’ai reçu un message d’une sœur et amie. Nous étions tous deux membres des GBU. Nous partageons et prions ensemble de temps en temps. Ce jour-là, elle m’avait écrite une lettre de sa main pour m’encourager. C’était ce texte des Psaumes 139.

J’avais certes lu ce passage auparavant. Mais ce jour-là, ce texte a pris un sens particulier pour moi. A la lecture de ces versets, j’étais dans un premier temps devenu comme figé, immobile, comme devant une découverte importante qu’on fait. Une source de signification, de compréhension et de sens venait finalement de jaillir de ce passage. Ce fut une révélation bouleversante pour moi, et qui changera le cours et le sens de ma vie. Enfin ! Dieu vient de m’éclairer, d’ouvrir les yeux de mon cœur sur le vrai sens de ma vie.

Je ne suis ni le fruit du hasard de la nature ni l’expression d’une vanité de la vie. Bien plus ! Je suis particulièrement aimé de Dieu, du Dieu infini. En tant que créé à son image, je suis le reflet de sa beauté malgré les laideurs en moi laissées par les traces de la morsure du péché. Ma vie est un projet de Dieu. Elle est aussi un grand et bon projet devant Dieu même si je n’en étais pas pleinement conscient jusque-là. Car je faisais mes propres plans, je rêvais de devenir quelqu’un sans profondément intégrer Dieu dans mes plans.

Mais ce passage fut aussi précisément une invitation claire qui m’était adressée par Dieu à me mettre entièrement à son service. Si Dieu me connaît si profondément, si ma vie est son projet, n’est-ce pas lui le meilleur guide pour mon présent et pour mon avenir qu’il déroule ? Ce fut pour moi un passage d’appel et de consécration à Dieu.

Ce passage reste aujourd’hui encore et toujours une source d’encouragement pour moi. Devant les choix de la vie, ce passage me rappelle que je dois tourner mes yeux vers mon créateur pour être orienté et guidé. C’est lui qui déroule nos vies.  Le passage de ce Psaumes m’enveloppe encore et encore. Que Dieu soit loué pour sa parole vivante et vivifiante.

Daniel Bourdanné, daniel.bourdanne(at)ifesworld.org

Cheminer avec le Notre Père

(écrit par: Savithri Sumanthiran, Secrétaire régional pour l’Asie du Sud)

« பரலோகத்தில் இருக்கிற எங்கள் பிதாவே » : c’était la première prière chrétienne que j’ai apprise. Je ne sais pas si mes souvenirs sont corrects, mais je crois me rappeler avoir d’abord appris le Notre Père en Tamil dans un livre pour enfants ! Depuis lors, le Notre Père a été l’une de mes Écritures préférées.

Former une relation d’intimité avec Dieu…

Cette prière m’a aidé à établir une routine de prière dès mon plus jeune âge – je n’en demandais rien et je ne m’attendais à aucune réponse. En tant qu’enfant, je l’ai simplement priée. En grandissant, cette prière a été le pilier de ma vie de prière : c’était la base de mes discussions et de mes débats avec Dieu ; une plateforme qui me permettait de prier quand Dieu semblait distant et la prière impossible.

 

La formation du caractère dans la présence de Dieu…

Pendant mon adolescence, pour la première fois, j’ai lutté avec l’une des expressions de cette prière : j’avais connu des douleurs très personnelles qui ont culminé dans une confrontation avec un monde qui n’était plus sûr. J’ai eu du mal à comprendre ce que cela signifiait de prier « pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous » – que voulait-on dire par ‘torts’’ ? Qui est le ‘nous’ de cette prière ? Est-ce que je devais apprendre à pardonner ceux qui étaient aussi chrétiens ou est-ce que je devais aussi pardonner à l’« autre » qui m’a fait violence ainsi qu’à ma communauté ? J’ai commencé le voyage d’apprentissage de ce qu’était le pardon en faisant les premiers pas. J’ai commencé à apprendre la liberté de me parler à moi-même et de me dire : « J’ai eu tort ; je dois dire ‘je suis désolé, pardonne-moi’. » Et commencer ce processus angoissant d’aller voir la personne que j’ai offensée ou qui m’a offensé. Je chemine toujours.

La formation d’une vision du monde dans la présence de Dieu…

Quelques années plus tard, la répétition de cette prière m’a fait réaliser que Jésus nous disait en fait de vouloir que son Royaume vienne, que sa volonté soit faite – pas dans un lieu futur mais ici sur terre. Jusqu’alors, j’avais intériorisé cette phrase avec la signification que Jésus désire une sainteté dans ma vie personnelle. J’ai commencé un autre cheminement dans ma compréhension de Jésus et de sa mission ! Pour l’instant, j’essaye de comprendre pourquoi cette prière est au pluriel : « Notre » Père, donne- « nous » aujourd’hui le pain dont nous avons besoin ; pardonne- « nous » nos torts … ; garde- « nous » de céder à la tentation ; délivre-« nous » du diable…

Matthieu 6 : 9 – 13

Priez donc ainsi :
« Notre Père, toi qui es dans les cieux, que tu sois reconnu pour Dieu,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, et tout cela, sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin,
pardonne-nous nos torts envers toi comme nous pardonnons nous-mêmes les torts des autres envers nous.
Garde-nous de céder à la tentation, et surtout, délivre-nous du diable. »

SavithriCette Écriture est pour moi :

  • mon endroit sûr : un endroit où je peux être honnête et intime devant le Seigneur ;
  • mon endroit d’inconfort : un endroit où je peux amener mes questions sur le monde et mes défis ;
  • mon endroit d’apprentissage théologique : un endroit qui m’invite à entrer dans le monde de Jésus ; de parler avec d’autres croyants ; de lire ce que les autres ont écrit.

Savithri Sumanthiran, Savithri.Sumanthiran(at)ifesworld.org

Un targum pour aujourd’hui

(écrit par: Yohan Abeynaike, Secrétaire générale de FOCUS Sri Lanka)

Après quelques générations passées en exil, les chefs de la communauté juive faisaient face à un grave problème. L’araméen était en train de remplacer l’hébreu en tant que langue commune du peuple. Avec ce changement de langue et de contexte, les chefs se demandaient comment communiquer la vérité des Écritures hébraïques à la prochaine génération de telle sorte qu’elle puisse les comprendre facilement. Ainsi apparu le Targum.

SriLankasmallAu départ, le Targum était simplement une paraphrase des Écritures en araméen. Plus tard, il s’est élargi pour inclure des explications et des expansions sur le texte pour que l’audience puisse voir clairement la pertinence des Écritures dans leur contexte. En décembre, des membres de FOCUS Sri Lanka se sont essayés à l’écriture d’un Targum sur base du Magnificat de Marie (Luc 1:46-55). Nous avons commencé par diviser le chant en différentes phrases et puis nous avons développé plus amplement chaque phrase dans une explication pour accomplir différents objectifs. Voici quelques exemples de nos objectifs :

1. Comprendre les pensées et les émotions contradictoires de Marie et la voir à travers des yeux modernes. (Luc 1:48-49)

« Je n’arrive pas à le croire ! Des milliers de femmes juives depuis des siècles ont voulu être à ma place. A l’avenir, des gens de partout liront et entendront mon histoire. Ils joueront mon rôle dans des pièces de théâtre et des films, ils prêcheront sur moi, ils chanteront à mon sujet. Tellement de gens souhaiteront être à ma place… Mais qui suis-je ? Je ne suis rien…

…Mais parfois, j’ai peur. Je ne sais ce que l’avenir me réserve. Que dira ma famille à propos de ma grossesse ? Que diront mes voisins ? Vont-ils se moquer de moi ? M’ignorer ? Me lapider ? »

2. Trouver une application générale des implications d’un texte. (Luc 1:51)

Dieu rit des vantardises des ceux qui créent les connaissances dans notre société. Le scientifique peut-il découvrir tous les mystères de la vie ? L’économiste peut-il satisfaire tous les besoins des gens ? L’avocat peut-il rendre une société plus morale ? L’affirmation que « toute vérité est relative » n’est-elle pas une affirmation absolue en elle-même ? Pourquoi sont-ils si fiers ? Ne savent-ils pas qu’il y aura toujours une limite à la connaissance humaine ? C’est Dieu seul qui sait tout.

3. Utiliser des expressions et des situations familières aux gens d’aujourd’hui. (Luc 1:52)

Tout ce qui est caché sera révélé. Il est le Wikileaks divin. Le darknet sera illuminé. Les paroles et les tweets de haine seront réduits au silence.

Le texte entier de notre Targum pour le contexte du Sri Lanka se trouve ici.

C’était un processus créatif et amusant. Plus important encore, cela nous a aidé à voir et à appliquer le texte d’une nouvelle manière. Pourquoi ne pas l’essayer, vous aussi ?

Yohan Abeynaike, yohan(at)focus.lk

Une Parole d’encouragement

(écrit par Martin Haizmann, Secrétaire général adjoint pour l’IFES)

« …  mais ceux qui comptent sur l’Eternel renouvellent leur force.  Ils prennent leur envol comme les aigles. Ils courent sans s’épuiser, ils marchent sans se fatiguer. » (Ésaïe 40:31)

Une parole de Dieu pour son peuple
Les Israélites ont vécu en exil à Babylone pendant une cinquantaine d’années. Ils avaient été vaincus et déportés, et avaient tout perdu : leurs terres, le temple…. Et voilà que Dieu leur annonce, par son prophète : « Je vais agir et je vous ferai sortir de captivité ! » Pourtant ce message est accueilli avec scepticisme : notre Dieu est-il capable de nous sauver ? Les dieux babyloniens ne se sont-ils pas avérés être plus puissants ? Et même s’il le peut, pourquoi voudrait-il nous aider ? Pourquoi n’est-il pas intervenu lorsque les Babyloniens nous ont assailli ? Après tout ce que nous avons vécu, se préoccupe-t-il vraiment de nous (voir v. 27 !) ?

Ésaïe 40 est un puissant plaidoyer en faveur de Dieu : Oui, Il est capable ! Et, tout aussi important, oui, il se soucie profondément et sincèrement de son peuple. Dieu les invite à persévérer et à continuer à lui faire confiance. Tout comme il leur donne leur pain quotidien, il promet de leur fournir chaque jour la force dont ils auront besoin pour affronter la vie, afin de ne pas perdre espoir ou courage.

Une parole de Dieu pour mon cheminement personnel
Tout au long de ma vie, Dieu m’a parlé à maintes reprises à travers ce passage d’Ésaïe 40:31, souvent de la manière la plus inattendue. J’ai reçu ce verset à 14 ans, à l’occasion de ma confirmation. Depuis lors, il a été un véritable fil rouge que Dieu a tissé dans ma vie, me prouvant que ma vie ne dépend pas uniquement de mes propres projets et décisions, de mes accomplissements ou de mes échecs. Il existe un Dieu, plus grand que moi. Et il est l’auteur d’un scénario dans ma vie !

Deux exemples :
_Après y avoir travaillé pendant un an, j’ai soumis ma thèse en ingénierie. Je m’apprêtais à me marier et à travailler avec le SMD Allemagne quelques semaines plus tard. C’est alors que mon directeur de thèse m’a écrit : « Vous avez fait une erreur… vous devez retravailler la majeure partie de votre thèse. » J’étais effondré. Ce soir-là, j’ai assisté à la réunion de notre groupe étudiant. Elle s’est terminée par un temps de méditation d’Ésaïe 40:31. J’ai entendu ces paroles comme un message personnel de Dieu à mon égard, comme une invitation à continuer à lui faire confiance. Sa Parole m’assurait : « Je ne te laisserai pas tomber. » Quelques jours plus tard, j’ai pu prouver que je n’avais pas fait d’erreur… elle venait de mon directeur. J’ai donc pu célébrer mon mariage dans la joie et commencer à travailler avec le SMD.

_Au bout de cinq années passées au sein de l’équipe du personnel, j’ai été invité à devenir le coordonnateur national des ministères étudiants du SMD. Un véritable défi ! J’étais le plus jeune de l’équipe ; cela impliquait de déménager ma famille dans une région de l’Allemagne que nous ne connaissions pas, et de la quitter régulièrement pour mes déplacements, tout en prenant le risque de ne jamais pouvoir travailler en tant qu’ingénieur. J’avais tant de questions et de sujets de préoccupation qu’il m’était difficile de savoir si c’était le plan de Dieu et son appel pour nous. Avec « crainte et tremblement », nous avons dit oui. Juste après mon entretien avec le conseil d’administration du SMD, un contrat de cinq ans m’a été proposé, suivi d’une méditation biblique… sur Ésaïe 40:31. Une fois encore, Dieu me garantissait qu’au-delà de toutes mes interrogations, il me conduisait dans ses voies.

Martin Haizmann, Martin.haizmann(at)ifesworld.org

Initiatives de multiplication

(écrits par Josue Alanis, Cinthya Ocón, Fausto Romero, membres du personnel du MUC Salvador)

Nous sommes reconnaissants envers Dieu d’avoir éveillé notre intérêt pour sa Parole lors des consultations de l’IFES sur l’interaction avec les Écritures. Nous désirons à présent communiquer cet intérêt à d’autres au Salvador. Nous le faisons de différentes manières.

Depuis deux ans, nous animons une session sur l’interaction avec les Écritures lors de notre rencontre nationale de formation pour étudiants. Chaque fois que j’enseigne (Cinthya) cette session, je tombe encore plus amoureuse de la Parole. Je suis sans cesse émerveillée de constater ce que Dieu fait dans la vie des étudiants à travers sa Parole. Et j’ai peu à peu pris conscience de l’importance de la Bible pour notre vie chrétienne.

Au cours des derniers mois, nous avons également eu le privilège d’enseigner des jeunes de différentes Églises sur l’interaction avec les Écritures. C’est une joie de voir leur attitude à l’égard de la Parole de Dieu changer. Ils ont commencé à s’intéresser au travail du MUC à l’université. Ces sessions nous offrent la possibilité de collaborer avec des jeunes de différentes Églises.

Ce qui suscite le plus d’intérêt est la réflexion que l’on propose sur ce que signifie aimer, étudier, vivre et partager la Parole. Nous encourageons les jeunes à cultiver un véritable amour pour Dieu et sa Parole. Étudier, vivre et partager la Parole sont le fruit de cet amour.

Une activité spécifique a été très enrichissante et particulièrement utile pour aider les jeunes à mieux comprendre comment aborder les difficultés de notre monde d’une perspective biblique. Nous commençons par lire des articles sur l’actualité du pays dans lequel nous vivons. Nous demandons aux participants de réaliser un collage à l’aide de journaux, qui évoque les difficultés, les aspirations et les craintes de leurs camarades étudiants. Nous leur demandons ensuite de trouver des réponses à ces problèmes dans la Bible. La plupart répondent avec des versets bibliques qui apportent une réponse superficielle. Nous remettons alors en cause ces réponses pour les aider à prendre conscience de l’importance d’une connaissance biblique plus profonde que quelques versets appris par cœur et connus par la quasi-totalité de la population du Salvador. Nous finissons cet exercice avec une petite étude sur Habakuk, et examinons en quoi la réponse de Dieu à ce prophète pourrait s’avérer pertinente face aux problématiques de notre contexte. Notre but est de parvenir à tenir le journal d’une main et la Bible de l’autre.

Grâce aux sessions sur l’interaction avec les Écritures, nous avons pu toucher la vie de plus de 150 étudiants du MUC et de plus de 50 jeunes issus des Églises. Dieu a été bon et nous avons vu des jeunes s’engager à étudier et à aimer la Parole de Dieu. Notre Église au Salvador doit renoncer à la religiosité et raviver son amour pour la Parole.