Archives par étiquette : étude biblique en petits groupes

L’Évangile sur (et dans) le terrain

Le Vanuatu est un archipel d’îles dans le Pacifique Sud et le foyer du Gud Nius Yunivesiti Felosip (GNYF), notre mouvement IFES. La plupart de notre pays est encore peuplé par de petites communautés pratiquant l’agriculture de subsistance, dont seule une infime partie est impliquée dans l’éducation tertiaire (< 1 %). De nombreux étudiants viennent à l’université après avoir grandi à l’église toute leur vie, sans pour autant savoir exactement comment écouter attentivement la Parole de Dieu et parfois sans savoir précisément qui est Jésus ou pourquoi notre amour, notre confiance et notre connaissance de lui sont vitaux. Même au niveau tertiaire, nos étudiants n’apprécient pas vraiment de longues interactions avec des textes écrits et préfèrent écouter et parler de ce qui compte.

Nous voulions consacrer une année à partager intentionnellement l’Évangile avec nos amis et camarades sur le campus par des moyens qui correspondent au caractère relationnel des îles et à la forte préférence d’apprentissage par l’oral, ainsi qu’à aider les gens à dialoguer avec Jésus en perçant le « bruit de fond de l’église ». Nous avons choisi une version mélanésienne de « Marc, l’enquête » (un projet de distribution de l’Évangile bien accueilli) appelé « ?Huia Jisas? », c’est-à-dire « Qui est Jésus ? ». S’il se focalisait principalement sur le partage d’histoires issues de Marc entre étudiants, nous avons aussi organisé plusieurs événements publics clés pour mettre en contact nos réseaux avec la communauté universitaire plus large « à la Vanuatu ».

L’une des manières traditionnelles de transmettre la connaissance au Vanuatu s’appelle le sandroing (ou bwatiuli dans la langue raga de l’Île de Pentecôte). Elle comprend le fait de dessiner des motifs sur le sol avec un doigt pour laisser des messages, partager des informations ou transmettre des histoires importantes. Notre idée a consisté à utiliser cette forme d’art local pour véhiculer les histoires de l’Évangile que nous voulions que nos amis et camarades entendent. Nous avons contacté un expert local du bwatiuli, l’oncle Edgar, pour développer quatre nouveaux motifs qui reflétaient quatre thèmes de ces récits évangéliques : le péché, le pardon, la réconciliation et le règne.

Après quelques semaines passées à lire et discuter des récits de Marc avec l’oncle Edgar, nous avons présenté ces nouveaux motifs lors d’un événement spécial à notre campus universitaire régional. Notre équipier et nos étudiants ont raconté quatre histoires clés de Marc, puis l’oncle Edgar nous a présenté une histoire et un chant de style traditionnel qu’il avait composés. Cela décrivait deux personnes (représentant Dieu et nous) dans une relation qui s’était brisée, mais qui avaient été réconciliées. Pendant qu’il jouait de la flûte en bambou et partageait chaque partie de l’histoire, il dessinait soigneusement les arcs et formes complexes représentant les personnages et les concepts qui étaient en train d’être contés.

À notre connaissance (ou celle de l’oncle Edgar), c’est la première fois que le sandroing a été utilisé en collaboration avec les Écritures et pour les partager. Il est enthousiasme quant au fait d’amener ces histoires et motifs à son église afin que le Vanuatu puisse entendre (et voir) la bonne nouvelle de Jésus établie dans ses cœurs et gravée dans sa terre.

[L’oncle Edgar partageant l’épisode de la « réconciliation » de son kastom storian (histoire traditionnelle), façonnée par l’Évangile. C/P Arima Fae]

[L’oncle Edgar partageant l’épisode de la « réconciliation » de son kastom storian (histoire traditionnelle), façonnée par l’Évangile. C/P Arima Fae]

 [Le motif achevé de la « réconciliation ». C/P Arima Fae]

[Le motif achevé de la « réconciliation ». C/P Arima Fae]

La Beauté de l’Étude Biblique « Discovery »

Au TAFES (le mouvement national tanzanien), l’Étude biblique « Discovery » (EBD) est l’une des approches que nous utilisons, et elle a captivé les cœurs de nombreux étudiants et associés ! Nous utilisons l’EBD pour l’étude en petit groupe en suivant ce simple processus :

  1. un membre lit le passage, et
  2. le groupe raconte à nouveau l’histoire (le passage), puis
  3. nous répondons à quelques grandes questions ensemble, qui sont : 
  • Qu’est-ce que j’ai découvert sur Dieu ?
  • Qu’est-ce que j’ai découvert sur les gens ?
  • Comment dois-je obéir à Dieu par cette Parole ?
  • À qui fais-je en parler ?

Comment cela a commencé ? 

C’est lors d’une retraite du personnel en février 2021 que notre coordinatrice du ministère sur campus, sœur Joan Wanjiru, a proposé d’essayer la méthode EBD afin de voir si elle serait adéquate pour la formation des étudiants. Nous avons utilisé l’EBD pour la première fois lors d’une retraite, puis dans les séminaires de formation de disciples (SFD) dans tout le pays. Après le succès de 2021, nous avons répété cette technique d’étude au cours des SFD en 2023. Bien que l’Étude inductive de la Bible et l’Étude manuscrite de la Bible soient toujours utilisées, l’EBD est devenue l’approche préférée et la plus pratiquée par de nombreuses unions chrétiennes depuis son introduction.

En quoi l’EBD est unique

L’Étude biblique « Discovery » a quelque chose de spécial et sa popularité est promue par ces avantages uniques :

  1. Facile à enseigner et à mettre en pratique. Le fait de comprendre comment utiliser l’EBD requiert une formation simple. Les questions de découverte (ci-dessus) sont faciles à mémoriser, ce qui la rend accessible, même si c’est la première fois pour quelqu’un.
  2. L’importance de l’application. La mise en pratique de l’EBD n’est pas terminée tant que quelqu’un n’aborde pas spécifiquement la question de savoir comment il ou elle va obéir à la Parole qui est étudiée.
  3. Outil pour l’évangélisation et la formation de disciples. À travers l’EBD, il y a toujours une augmentation du nombre de personnes qui viennent au Christ et une croissance dans la spiritualité des membres. Le fait d’utiliser cette méthode d’étude avec un(e) non-croyant(e) peut l’attirer vers le Christ et fournit une occasion aux membres de parler aux autres de la Parole de Dieu.
  4. Tisse des liens au sein du groupe. Puisque l’EBD préserve le principe des petits groupes, les participants peuvent s’identifier les uns aux autres au-delà du simple fait de discuter des questions EBD. 

Jusline C. Nkala, trésorière TAFES KIUT CU :
 « Ce fut fantastique lorsque nous avons utilisé cette méthode au SFD 2023 pour étudier le livre de 1 Samuel. L’EBD est l’une des bonnes et meilleures méthodes que j’ai rencontrées en termes d’étude biblique, car nous restons dans un groupe et lisons l’histoire de la Bible ensemble, nous découvrons ce que l’Écriture dit sur Dieu et les gens, et nous nous mettons au défi de vivre conformément à la Parole et de la partager avec nos amis. »

Tumaini Titus
Coordinatrice régionale – TAFES Tanzanie

De la région caribéenne : La méthode d’étude biblique artistique

Image illustrant l'étude artistique de la BibleJe suis heureux de partager avec vous une approche que nous utilisons dans la région CARIFES, appelée « la méthode d’étude biblique artistique ». Elle a été développée pour guider les étudiants dans les Écritures d’un point de vue artistique.

Ce type de lecture peut aider les participants à apprécier les détails d’un passage, tout en apprenant à communiquer cette appréciation de manière aisée et créative. Ce qui reste d’importance cruciale, c’est que nous nous engageons dans le processus d’exploration. En outre, les étudiants peuvent se découvrir un nouveau talent et apprécier l’expérience.

Cependant, permettez-moi quelques mots de prudence avant d’expliquer davantage cette méthode. Bien qu’elle soit bonne, il se peut que cette approche ne soit pas adaptée à tous les cas. Il revient au responsable de gérer le choix des textes en fonction de la situation. Le but est que les participants réagissent au passage biblique en utilisant divers sens et sous différents angles, ce qui accroît les possibilités d’une appréciation plus complète du contenu. Puisqu’il ne s’agit pas d’une méthode rigide, on peut tester et inclure des variantes.

Concernant les outils nécessaires, tous les participants doivent avoir du papier, des crayons et des stylos de couleurs différentes. Si des tablettes sont disponibles, on peut aussi les utiliser.

À la première étape, les participants explorent et se concentrent sur le texte choisi pendant 5 minutes. Ce temps permet à chaque personne de considérer sa compréhension du passage et la façon dont elle pourrait l’exprimer dans son dessin. Ensuite, il faut donner suffisamment de temps aux participants pour reproduire leurs idées sur le papier et les partager avec le groupe.

Parmi les questions qui peuvent susciter la réflexion et la créativité en réponse, citons :

– Y a-t-il des mots-clés qui retiennent mon attention ?
– Qu’est-ce qui est clair ou pas clair ?
– Quels informations pertinentes ou événements importants puis-je voir dans ce passage ?
– Qu’est-ce que cela signifie et en quoi cela me parle ?

Quand tout le monde a partagé et expliqué son dessin, il y a l’occasion d’avoir ce qu’on appelle « le Débat ». Chaque participant va partager une pensée sur chaque dessin, en considérant des questions telles que :

– Quel dessin te parle ? Pourquoi ?
– Quel est ton préféré ? Pourquoi ?
– Que ferais-tu différemment ?

Enfin, nous avons ce que nous appelons « Va plus loin ». À cette étape, les participants ont la possibilité de dessiner quelque chose de nouveau en lien avec le passage et d’expliquer ce qui est différent et pourquoi. Au lieu du « Débat », après avoir fini le premier dessin, le groupe peut étudier le texte en utilisant la méthode traditionnelle « Observation, Interprétation et Application », après quoi les participants réalisent un deuxième dessin à discuter.

Nous avons testé cette méthode pendant une formation avec des étudiants dans la région et, selon le sondage effectué à la fin de la formation, il s’agissait de leur partie préférée. J’étais impressionné par la clarté avec laquelle les dessins des étudiants exprimaient leur compréhension du texte, mais aussi par la diversité et la richesse des leçons qu’on peut tirer du même texte.

Jean-Davy Frair
Équipe régionale CARIFES en tant qu’équipier francophone

Relier l’interaction avec les Écritures et la prière

En décembre 2019, le réseau mondial des multiplicateurs de l’Interaction avec les Écritures s’est rassemblé, soit 14 personnes issues de différentes régions de l’IFES. Pendant cette réunion, nous avons eu un groupe de travail sur l’interaction avec les Écritures et la prière avec les participantes suivantes :Eu Pui Chong (EP, Malaisie), Irena Huseva (IH, Ukraine), Heledd Job (HJ, Europe) et Sabine Kalthoff.

Nous vous invitons à commencer par lire le résumé de nos découvertes.

L’entretien qui suit avec les participants du groupe de travail donne vie à certains aspects de cette vue d’ensemble :
Pouvez-vous citer l’une des nouvelles choses que vous avez apprises grâce à ce groupe de travail à propos du lien entre l’interaction avec les Écritures et la prière ?
(EP) Souvent, on étudie un passage puis on prie les uns pour les autres en « laissant de côté ce que l’on vient de découvrir », au lieu de laisser le passage guider nos besoins vis-à-vis de la prière, ou en façonner le contenu.

(IH) L’importance d’être dans une attitude de prière lorsqu’on étudie les Écritures. Pour moi, cela ne revient pas uniquement à adopter une posture physique, mais à faire silence devant lui, à placer ma main dans la sienne, et à le laisser me guider et marcher avec moi tout au long de ce moment. En d’autres termes, être dans une attitude de prière signifie être en prière avant, pendant et après mon étude biblique.

(HJ) J’ai pris davantage conscience du fait que, lorsque j’étudie les Écritures seule ou avec d’autres, Dieu est présent avec moi à ce moment même. Cette phrase m’est restée en tête : « L’auteur est dans cette pièce. »

En réfléchissant à ce lien, qu’est-ce qui vous encourage et vous met au défi ?
(EP) En particulier le fait que la prière sacerdotale du Seigneur s’est révélée être inestimable. Prier pour ma nation et le monde était difficile dans cette période à cause de ce que je voyais comme un cycle d’abus de pouvoir et de corruption sans fin. Le fait de laisser les paroles de cette prière biblique me conduire m’a réconfortée. Cela me met également au défi de ne pas abandonner la prière, de voir comment Dieu agit et de ne pas insister pour qu’il règle les problèmes à ma façon ou selon mon timing.

(HJ) Ce lien m’encourage quand je tombe sur des passages que je trouve difficiles. Pendant que je lis et lutte, je peux m’arrêter et demander l’aide de Dieu. Je peux lui demander: « Qu’est-ce que tu veux dire ? Que veux-tu que je comprenne ici ? Qu’est-ce que je devrais en faire ? » Et je sais que, lorsque je prie, l’Esprit à l’origine de la rédaction de ces paroles est présent avec moi, prêt à me répondre.

Pouvez-vous nous parler d’une mesure que vous avez prise, ou que vous aimeriez prendre, pour renforcer l’intégration de l’étude des Écritures et de la prière dans votre vie et/ou ministère ?
(IH) Pendant des années, j’ai étudié la Bible en examinant le passage, en posant des questions et en essayant d’en saisir le message principal. C’est seulement après l’avoir trouvé que nous nous demandions ce qu’il nous disait. J’utilise toujours cette approche, mais j’essaie d’être dans une attitude de prière durant l’entièreté de l’étude biblique, en laissant l’Écriture me parler non à la fin uniquement, mais quand je suis au cœur du processus. Je crois que l’Esprit Saint peut utiliser non seulement le message principal du passage, mais aussi toutes les parties qu’il comprend afin de toucher notre âme.

(HJ) Dans mes cultes personnels, j’essaie maintenant d’être plus intentionnelle en répondant par mes prières à ce que j’ai lu. En ce moment, je lis les Psaumes. J’essaie de partir des mots du psalmiste, de prendre ces paroles et ces pensées et de me les approprier. Puis, à la fin de la journée, je reviens sur le même psaume et réfléchis en prière à la façon dont ce que Dieu m’a dit le matin m’a soutenue et dirigée dans la journée.

Complétez la phrase suivante : « Le cadeau de l’interaction avec les Écritures et la prière, c’est… »
« … à découvrir et savourer. » (EP)
« … d’être émerveillé devant la personne de Dieu, devant ce que je suis et devant son amour sans limite. » (IH)
« … que, lorsque Dieu parle, il ne se contente pas de nous donner des informations ; il nous invite dans un dialogue. » (HJ)

Relier les Écritures et la prière en pratique

_Se préparer à écouter la Parole. La plupart d’entre nous n’arrivent pas à s’arrêter et à écouter Dieu. Nous nous asseyons et ouvrons la Bible pour la lire, mais nos pensées sont encore ailleurs, occupées par un tas d’autres choses. Nous lisons un passage sans pouvoir dire de quoi il parlait ensuite. On peut lire sans entendre. Je sais que j’ai besoin de me préparer à écouter Dieu. J’ai besoin d’aide pour être disponible pour lui et sa Parole. Ce qui m’aide le plus, c’est la prière silencieuse.
Et vous, comment vous préparez-vous pour entendre la Parole individuellement et en groupe ? La prière nous aide à nous mettre dans une posture relationnelle et à prendre conscience de la présence de Dieu.

_Prier la Parole – La Parole de Dieu nous enseigne sur la manière de prier: On peut se laisser inspirer et conduire par les prières de l’Écriture dans les temps de prière collectifs et individuels. Cette vidéo (en anglais), basée sur la prière sacerdotale du Seigneur, montre à quoi cela peut ressembler. Cet article donne d’autres exemples de la façon dont la Parole de Dieu peut façonner nos prières.

_Apprendre à se lamenter en se basant sur Jérémie: Après le début de la pandémie, la région de l’Amérique latine a offert une session en ligne portant sur le thème de la lamentation. Pour le suivi, une ressource contenant trois études bibliques sur le livre de Jérémie a été développée. Elle donne des exemples de lamentation, aide à réfléchir à ce sujet et nous invite à prier Dieu de cette manière.

_Les retraites consistent à relier nos vies avec la réalité de Dieu et sa Parole dans la prière. Ces moments sont une invitation à nous retirer des occupations du quotidien pour entrer dans un temps d’attente et d’écoute en lui remettant nos vies et nos circonstances, en écoutant sa Parole, et en donnant à l’Esprit, dans la prière, l’espace pour nous parler. Vous trouverez du matériel pour des retraites personnelles ou en groupe ici. Ce témoignage permet de voir combien le fait de mettre du temps à part est précieux.

Il y a encore tant à découvrir… Ce résumé en image pourrait peut-être vous servir de feuille de route. N’hésitez pas à nous écrire pour partager votre expérience d’interaction avec les Écritures (dans votre vie, mais aussi dans le cadre communautaire, à des camps ou des conférences). Nous nous ferions une joie de vous lire à notre tour.

Sabine Kalthoff,
Secrétaire de l’IFES pour l’Interaction avec les Écritures
sabine.kalthoff@ifesworld.org

De la crainte a l’esperance

Le COMPA avait planifié son rassemblement national étudiant, un événement très attendu, pour avril 2020. La Covid-19 avait déjà gâché certains de mes plans et mis ma dernière année à l’université sens dessus dessous. Le 30 mars, les autorités sanitaires mexicaines ont déclaré un confinement d’envergure nationale, et je suis passé du statut d’étudiant sur le campus à celui d’étudiant en ligne du jour au lendemain. Qu’allait-il arriver à mes plans, mes rêves et mes objectifs de l’année ? Tout était annulé au fur et à mesure ; c’était à la fois triste et frustrant. Cependant, j’ai pu voir la main de Dieu car ma famille était en bonne santé et nous avions les ressources nécessaires.

Le COMPA a annoncé que le camp national se tiendrait en ligne. J’étais très heureux de l’apprendre et, en même temps, triste sachant que je ne verrais pas en personne mes amis qui habitaient dans d’autres régions du pays. Dieu m’a surpris en me montrant qu’il nous donnait une communauté malgré la distance et cette période tourmentée. Près de 1000 personnes se sont inscrites, dont 700 aux études bibliques en ligne.

Quand on m’a demandé de mener l’une d’entre elles, j’ai accepté. J’étais plus que partant puisque j’avais un peu d’expérience dans les études bibliques à distance grâce à la convention nationale étudiante. Mais lorsqu’on m’a appris que le livre étudié serait l’Apocalypse, cela m’a intimidé parce qu’il semble difficile à lire. On nous a invités à une formation en trois volets pour 50 responsables d’études bibliques. Pendant la première session, nous avons voyagé dans ce livre énigmatique ; dans la deuxième, nous avons participé à une étude biblique en ligne ; et durant la troisième, on nous a expliqué la méthodologie.

D’un texte intimidant, le livre de l’Apocalypse est devenu une lueur d’espoir dans les moments d’incertitude. J’ai beaucoup aimé me mettre à la place des personnages et, dans un sens, je me suis identifié à eux. En tant qu’étudiant, j’aime tout avoir à portée de main et sous contrôle, mais j’avais perdu de vue le besoin vital d’aimer Jésus profondément.

J’ai grandi dans mon amour pour le Seigneur car j’ai vu que Jésus était avec nous dans ces nouvelles circonstances. Cette formation était essentielle ; nous avons reçu des aides visuelles et un guide pour gérer le temps, ainsi que des outils pour enseigner.

A ce moment-là, presque aucun d’entre nous n’avait l’habitude d’utiliser Zoom, mais ils ont fait un effort. Même s’il s’agissait d’un appel longue distance, nous nous sentions bien parce que nous étions rassemblés autour de la Bible. Nous avions tous peur d’étudier l’Apocalypse et besoin d’espoir ; Dieu nous l’a donné à travers cet étrange livre. C’était génial parce que cette formation s’est révélée être une vraie introduction pour développer notre mission en ligne pendant ces semestres. Dieu est assis sur son trône, et il nous a surpris au milieu de ces temps incertains en nous donnant confiance et espérance.

Zuriel Castro / Gestion des affaires / COMPA Mexique

Signets d’étude biblique pour les différents genres littéraires de la Bible

Dans beaucoup de groupes d’études bibliques, les choses se passent ainsi : une fois rassemblés, on lit un passage de la Bible. Après un court moment de silence, une personne aborde son sujet préféré vaguement en lien avec le texte. Cela pourrait être la prédestination, le baptême ou la politique internationale. Tous ces sujets sont importants mais on y perd l’objectif de la réunion : de partager autour d’un passage biblique et laisser Dieu nous parler.

Lors de l’Assemblée mondiale de l’IFES 2015 au Mexique, j’ai découvert le signet d’étude biblique produit par InterVarsity/USA qui sert de guide pour une étude biblique inductive. De retour en Allemagne, je l’ai traduit pour notre contexte. C’était excellent : les étudiants se concentraient plus et utilisaient la direction du signet pour mieux creuser le texte.

Tant que nous lisions les Évangiles, ce signet nous servait bien. Pourtant, lorsque nous étudions d’autres types de textes bibliques, tels que la littérature prophétique, poétique ou apocalyptique, il s’avérait plus difficile d’utiliser le signet. Par exemple, nous avions du mal à lire la loi de l’Ancien Testament de la même manière que nous lisions les Évangiles car nous ne pouvions pas simplement appliquer la loi à notre propre vie. Quelques étudiants ont demandé : « Pourquoi devrais-je suivre Jésus et non toute la loi de l’Ancien Testament ? Les deux se trouvent dans la Bible et viennent de Dieu… Et que faire des Psaumes qui parlent de vengeance ? Le Christ ne nous enseigne-t-il pas à aimer notre ennemi ? »

Nous avons compris qu’il nous fallait différentes questions pour les différents genres littéraires des Écritures. Quand on lit des textes narratifs, on observe les actions et les paroles des différents personnages, l’évolution de l’histoire et l’œuvre de Dieu à travers le tout. Quand on lit des textes prophétiques, l’observation cherche plutôt à identifier les injustices sociales, morales ou religieuses qui y sont abordées. Les textes poétiques utilisent souvent des images pour transmettre leur message et il faut donc accorder une attention particulière à celles-ci. De même, quand il s’agit d’interprétation, les questions seront différentes selon le type de texte biblique.

Après un certain temps, nous avons développé des signets d’études bibliques pour chacun des sept genres : les récits, les épîtres, les passages prophétiques, les textes poétiques, la loi de l’Ancien Testament, les livres de sagesse et la littérature apocalyptique. Pour chaque genre, les questions proposées pour l’étude biblique correspondent aux caractéristiques théologiques et littéraires du type de texte. Vous les trouverez ici.

Markus Heide, le responsable du ministère étudiant SMD, nous parle de ces signets : « Je vois leur valeur quand ils aident les groupes étudiants à dénicher le trésor des Écritures au lieu de n’entendre que ce qu’ils savent déjà. Je vois leur valeur quand ils aident un chrétien lire la Bible avec un ami non-chrétien pour faire des découvertes ensemble, au lieu du chrétien qui expliquerait tout au non-chrétien. »

Fabian Mederacke, ancien membre du personnel régional de SMD Allemagne
fmederacke@gmx.de

Une étude biblique qui s’est beaucoup multipliée

En tant qu’étudiante, j’ai eu l’occasion de rejoindre un groupe d’étude biblique en plus de nos réunions hebdomadaires de FES. Nous nous retrouvions une fois par semaine pendant les semestres. Nous avions appelés le groupe « Les chirurgiens de la Bible » parce que nous voulions disséquer la Parole, la découvrir et appliquer ces découvertes à notre vie. Nous ne voulions pas simplement entendre les résultats de l’étude de quelqu’un d’autre mais interagir nous-mêmes avec les Écritures. Ces études m’ont enseignée à lire les passages de la Bible à travers les yeux de différentes personnes, avec différentes perspectives et différents points d’accès. Cela m’a été très précieux pour ma découverte de Dieu et de sa Parole.

Notre équipière FES, Annette Arulrajah, animait le groupe des chirurgiens de la Bible. Cette expérience m’a aussi enseignée à animer des études bibliques. En tant qu’étudiante, j’observais surtout comment Annette dirigeait. Ce n’était pas compliqué car elle expliquait pourquoi elle faisait certaines choses – même s’il lui fallait répéter à l’identique chaque semaine ! Nous avons ainsi étudié des livres de la Bible tout en apprenant comment mener des études. Grâce à Annette, j’ai appris que l’on pouvait diriger une étude biblique avec une personne ou avec cent. J’ai découvert que l’interaction avec la Parole pouvait être intéressante, participative et vivante. Je pense que la chose la plus importante que j’ai apprise était comment mener une étude biblique de telle façon à ce que les étudiants apprennent à étudier la Parole par eux-mêmes et soient équipés pour conduire une étude biblique avec d’autres.

Ce qui m’inspire à continuer de mener des études bibliques avec d’autres personnes est le désir de voir les étudiants découvrir pour eux-mêmes qui Dieu est, à travers Sa Parole. La Parole est vivante et nous parle encore : elle peut donc nous percer le cœur et nous ramener à Dieu – si nous lui laissons faire. J’ai souvent vu des étudiants tellement émus par la Parole qu’une porte s’ouvrait pour de profondes conversations et qu’ils prenaient de nouveaux pas de foi. Pour moi, quand j’accepte d’accompagner un étudiant, l’important c’est de me rappeler de le faire avec la Parole de Dieu et non mes propres mots.

Je mène des études bibliques et j’y forme d’autres personnes depuis onze ans. Je remercie le Seigneur que cela a permis à beaucoup d’autres étudiants de commencer à diriger des études bibliques à leur tour !

Beatrice Leong, beascuits@gmail.com
Équipière du FES Malaisie jusqu’en 2018

Équiper les étudiants pour étudier la Parole

Découvrez le témoignage d’un étudiant ayant participé au congrès d’étude biblique du FCSI Israël :
« L’année dernière, j’ai vécu le temps le plus difficile de ma vie – j’ai perdu ma mère après un long combat contre le cancer. Elle était ma meilleure amie, mon modèle, une source de soutien et la plus grande bénédiction que Dieu m’ait jamais donnée. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elle. Lorsque je me suis rendu au congrès, elle avait arrêté de répondre aux traitements et son état se détériorait très rapidement. Au cours de ce congrès d’étude biblique, nous avons étudié l’histoire de Jésus qui calmait la tempête ; au travers de celle-ci, Jésus est venu à la rencontre de mes craintes, de ma douleur, de ma vulnérabilité, qui me tenaient paralysé et il a calmé les tempêtes qui faisaient rage en mon être intérieur. La puissance de sa présence et sa paix irrésistible m’ont envahi, m’ont soutenu tout au long de cette situation accablante et m’ont aidé à surmonter ce qui me paraissait insurmontable. »
Notre vision pour le congrès d’étude biblique du manuscrit de Marc est née en 2014 : nous voulions voir des étudiants passionnés de la Parole et qui savent comment étudier et interagir avec les Écritures. Nous voulions que les étudiants rencontrent Jésus au travers de sa Parole et qu’ils soient transformés de l’intérieur. Pourtant la réalité était que nos étudiants ne disposaient pas des outils nécessaires pour étudier la Bible seul ou en groupe. Notre souhait était donc de leur proposer une méthode d’étude qui les mettraient à l’aise pour étudier la Bible avec leurs amis et dans les groupes d’étudiants. Nous étions convaincus que cela donnerait aussi à nos étudiants le courage d’inviter leurs amis non-chrétiens à étudier la Bible avec eux, et leur offrir l’opportunité de rencontrer Jésus dans sa Parole.

En repensant à ces débuts, nous sommes remplis de reconnaissance et de joie pour ce que nous avons vu du plan de Dieu pour les étudiants chrétiens en Israël. La première fois que nous avons invité des étudiants à venir rencontrer Jésus à ce congrès au travers du livre de Marc, moins de 20 étudiants s’étaient engagés à nous rejoindre. Cette année, nous avons vécu le troisième congrès annuel consécutif et, pour la première fois, nous avons accueilli 110 participants ! Les étudiants commencent à partager comment ce congrès a façonné leur foi et leur a donné de nouveaux yeux pour lire les Écritures. De plus en plus d’étudiants lisent la Bible et remarquent des changements visibles dans leur vie.

Notre prière est de voir l’amour pour les Écritures et la passion que nous remarquons parmi nos étudiants avoir un impact sur le corps de Christ en Israël.

Rasha Saba, rasha@fcsi.ws
Coordinateur du ministère et de la formation parmi les étudiants arabes du FCSI Israël

La joie d’étudier la Bible avec des personnes en recherche

Je pense que les études bibliques de découverte sont la manière la plus efficace de présenter Jésus à un ami. Dieu n’est pas un message ou une théorie, mais une personne. Et cette personne se faite connaître à nous à travers les histoires que l’on trouve dans les évangiles.

Le contexte italien dans lequel je vis est empreint de méfiance et de scepticisme. Je suis étonnée de voir que dans un tel contexte autant de personnes en recherche (plus que je n’aurais jamais imaginé !) ont envie d’étudier des passages de la Bible dans un lieu sûr avec d’autres personnes en recherche. Et quand elles viennent, qu’il est fascinant de voir leurs réactions :

« Dans un premier temps, j’ai eu un choc : j’ai découvert dans la Bible un personnage merveilleux, tellement humain lorsqu’il se mettait en colère et s’indignait face à l’incrédulité et à l’hypocrisie, et tellement divin lorsqu’il parlait avec une autorité encore jamais vue… et même capable de pardonner ceux qui le persécutaient !’ » explique Gianluca, étudiant en médecine.

J’ai été témoin à maintes reprises de la façon dont les gens, lors de telles études, s’immergent dans l’histoire au point que Jésus lui-même semble sortir de la page. Ils voient Jésus, ils voient Dieu. Ils sont tellement choqués par ce qu’il fait et frappés par ses paroles qu’ils ont soif de plus. À mesure que les semaines passent et qu’ils découvrent les différentes facettes de ce Nazaréen fascinant, certains d’entre eux ne peuvent faire autrement que de prendre la décision de le suivre.

Au moment où la première personne dans le groupe prend cette décision, c’est extraordinaire. Les autres voient la vie d’une personne qui était assise pendant des semaines à leurs côtés (« un des leurs ») être transformée, exactement comme celles qu’ils ont vu dans les évangiles. Le jeune chrétien devient alors le témoin le plus puissant au sein du groupe d’étude biblique.

« C’est vrai. Ce n’est pas un conte de fées. Quelque chose m’est arrivé que je n’arrive pas encore tout à fait à comprendre, mais je sais que c’est vrai » dit Viviana, étudiante en commerce. C’est tellement intrigant, que parfois les autres membres du groupe veulent vivre la même chose. J’ai plusieurs fois eu la joie de voir pratiquement tous les membres d’un groupe devenir des disciples du Christ.

C’est la puissance de Dieu qui œuvre à travers les personnes qui l’ont rencontré dans sa Parole. La Parole est devenue chair et elle vit parmi nous aujourd’hui. Il attend que nous fassions preuve de la fidélité et du courage nécessaires pour inviter nos amis à trouver le Dieu vivant à travers les récits de l’Évangile.

Sarah Breuel, équipière des GBU Italie
sarahbreuel (at) gbu.it

Surprise par Jésus

Avant, je croyais que la Bible était un vieux livre que personne ne lisait. Mais en octobre 2012, j’ai rencontré José, un diplômé chrétien qui est devenu un bon ami. Un jour, nous avons commencé à parler de la Bible. Pour moi, c’était un sujet très sensible. Je pensais qu’il fallait éviter de parler politique et religion pour avoir de bonnes relations avec les autres.

José m’a invitée à une étude biblique COMPA. J’en suis repartie avec encore plus de questions et de doutes qu’auparavant. José m’avait donné une Bible, mais je ne savais pas comment la lire. Je lui ai alors demandé de m’expliquer. Il a accepté et la semaine suivante, nous avons fait notre première étude biblique officielle.

BiblestudyMexicoL’approche d’étude de la Bible de COMPA Mexique ressemblait à la technique d’étude que j’utilisais en sciences. Ça m’a fait envie. J’étais étonnée d’apprendre qu’il est possible d’adopter une approche rationnelle face à la Bible.

J’ai été encore plus étonnée par la personne de Jésus. J’ai découvert une facette de Jésus que je ne connaissais pas ; j’ai rencontré un Jésus différent. Jusque-là, je pensais que Jésus était un personnage brillant de l’histoire de l’humanité parmi d’autres, le plus clairvoyant de son époque. Mais je ne savais pas qu’il avait un si grand cœur rempli d’amour. Je pensais que Jésus n’était qu’un être humain, mais j’ai découvert qu’il est Dieu.

La lecture de Jean 1 m’a particulièrement parlé. Quand j’ai lu ce passage pour la première fois, j’étais très perplexe : Comment Jésus peut-il être Dieu ? Comment peut-il être à la fois une personne comme moi et pleinement Dieu ? Ces questions m’ont donné envie d’en savoir plus.

En apprenant à connaître Jésus à travers d’autres histoires bibliques, j’ai commencé à comprendre. Ma vision du monde a changé et j’ai commencé à croire en un Dieu personnel. J’ai pris conscience de mon péché et des ténèbres en moi. Et le plus important : j’ai découvert l’amour de Dieu à travers la grâce et l’espérance qu’il nous donne en Jésus.

Je suis une scientifique. Avant de croire à quelque chose, je veux en être sûre. Si quelqu’un m’avait montré un miracle, je ne pense pas que j’y aurais cru. Mais j’aime lire ; j’aime les mots. Jésus est entré dans ma vie par sa Parole. J’ai découvert que toutes les preuves nécessaires pour croire en Jésus se trouvent là, dans la Bible, la Parole de Dieu. Début 2014, j’ai commencé un groupe d’étude biblique dans mon propre établissement (voir photo).

Sara Medina, étudiante en physique-chimie au Mexique
(sara.medinagom (at) gmail.com)